Des milliers d’arbres du parc Stanley devront être abattus à cause des mites
VANCOUVER — La quiétude régnant habituellement au parc Stanley de Vancouver est actuellement perturbée par le bruit des scies à chaîne.
Une infestation de mites a incité les autorités à lancer un vaste projet visant à abattre le quart des arbres vivant dans le parc. Ce projet devrait s’étendre sur plusieurs années.
Environ 160 000 arbres, surtout des pruches de l’ouest, devront être abattus pour des raisons de sécurité publique. Ces arbres sont infestés par des mites ou arpenteuses de la pruche depuis plusieurs années.
«Abattre des arbres n’est pas une décision qui a été prise à la légère. Cette opération est essentielle pour faire revivre le bois et lui donner une plus forte résistance à futures menaces à sa santé», a déclaré Amit Gandha, le directeur des parcs du Conseil des parcs et des loisirs de Vancouver.
Allan Carroll, directeur du programme des sciences de la forêt de l’Université de la Colombie-Britannique, dit que des mites au stade juvénile peuvent déposséder un arbre de ses aiguilles qu’elles grignotent en deux ou trois ans.
«Quand un arbre perd toutes ses aiguilles, il ne peut les refaire pousser et il meurt. C’est la conséquence de la présence de l’arpenteuse.»
Eva Cook, une porte-parole de la Ville de Vancouver, a déclaré que 140 000 des arbres qui seront abattus ont un diamètre inférieur à 20 centimètres.
«Ce sont des arbres plus jeunes qui ont bruni et sont morts. Ils pourraient contribuer à des incendies si on les laissait en place. Les 20 000 autres arbres ont des diamètres dépassant les 20 centimètres. Ils seront abattus pour des raisons de sécurité publique et pour protéger les infrastructures situées à l’intérieur et à l’extérieur du parc Stanley.»
Selon le Pr Carroll, les infestations d’arpenteuses de la prune, est un élément normal de l’écosystème d’un bois.
«Il est sûr que les gens n’aiment pas l’idée de changement, notamment dans le cas d’un joyau comme le parc Stanley, mais malheureusement, les bois ne demeurent pas statiques. Ils changent, et quand ils le font, c’est souvent par l’entremise d’un processus de perturbation naturel.»
Il ajoute que les débats sur les réactions d’une infestation, notamment si l’essence d’arbre qui en est victime est autochtone, peuvent être compliqués. Faut-il la laisser suivre son cours ou l’éliminer ?
Les parcs provinciaux et nationaux n’ont pas le mandat d’intervenir, car ces perturbations sont considérées comme naturelles et même nécessaires, dit le Pr Carroll.
Le Conseil des parcs a déclaré que des dizaines de milliers d’arbres d’une essence autochtone seront plantés: sapins de Douglas, cèdres rouges, grands érables, aulnes rouges, grands sapins. L’objectif à long terme est de «restaurer l’écosystème» du parc Stanley.
Le parc Stanley est un des principaux lieux touristiques de Vancouver. Karen Soyka, vice-présidente au groupe Destination Vancouver, dit faire confiance aux autorités.
«Les inconvénients à court terme que subiront les visiteurs […] seront oubliés lorsqu’ils comprendront l’importance des travaux qui seront effectués pour la résilience à long terme et la santé du parc.»
Elle ajoute que Destination Vancouver n’a entendu aucune plainte venant de touristes ou de fournisseurs de service au sujet de l’abattage des arbres. Son organisation compte toutefois suivre la situation de près.