Trois ans après l’assaut du Capitole, Biden met en garde les électeurs contre Trump

BLUE BELL, Pa. — Le président Joe Biden a prévenu vendredi que les efforts de Donald Trump pour reconquérir la Maison-Blanche en 2024 représentaient une grave menace pour le pays, la veille du troisième anniversaire de l’assaut du Capitole américain fomenté par les partisans de l’ex-président.

De passage en Pennsylvanie, Joe Biden a déclaré que le 6 janvier 2021 marque un moment où «nous avons presque perdu l’Amérique, presque tout perdu». Il a affirmé que la course à la présidentielle – une revanche probable avec Donald Trump, de loin le favori du Parti républicain – est «simplement une question» de survie de la démocratie américaine.

Ce discours du président, son premier événement politique de l’année électorale, visait à clarifier le choix attendu des électeurs cet automne. Joe Biden, qui a réintégré la vie politique parce qu’il se sentait le plus apte à vaincre Donald Trump en 2020, estime essentiel de miser sur la défense de la démocratie pour persuader les électeurs de rejeter une fois de plus son adversaire.

«Nous savons tous qui est Donald Trump, a lancé Joe Biden. La question à laquelle nous devons répondre est qui sommes-nous?»

Joe Biden a exposé le rôle de Donald Trump dans l’assaut du Capitole, alors qu’une foule de partisans du républicain envahissait le bâtiment pendant que les législateurs comptaient les votes du collège électoral, certifiant la victoire du démocrate. 

«Qu’a fait Trump? Il a qualifié ces insurgés de  »patriotes », a déclaré Joe Biden. Il a promis de leur pardonner s’il revenait au pouvoir». Joe Biden a critiqué son prédécesseur pour avoir «glorifié» plutôt que condamné la violence politique.

Plus de 100 policiers ont été blessés et battus par les émeutiers qui ont confronté les autorités avant de pénétrer par effraction dans le bâtiment. Au moins neuf personnes qui se trouvaient au Capitole ce jour-là sont mortes pendant ou après les émeutes, dont plusieurs officiers qui se sont enlevé la vie, une femme qui a été tuée par balle par la police alors qu’elle tentait de pénétrer par effraction dans la Chambre des représentants et trois autres partisans de Donald Trump qui sont décédés à la suite de blessures qu’ils auraient subi lors des événements, selon les autorités.

Joe Biden a déclaré qu’en «essayant de réécrire les faits du 6 janvier, Donald Trump tente de voler l’histoire de la même manière qu’il a tenté de voler les élections».

Donald Trump, qui fait face à 91 accusations criminelles résultant de ses efforts pour annuler sa défaite électorale et qui est inculpé dans trois autres affaires criminelles, affirme que Joe Biden et les démocrates cherchent eux-mêmes à saper la démocratie en utilisant le système juridique pour contrecarrer la campagne de leur principal rival.

Vendredi, dans l’État de l’Iowa, Donald Trump a réitéré ses fausses affirmations selon lesquelles il avait remporté les élections de 2020. Il a décrit les émeutiers du Capitole comme des patriotes et a qualifié les longues peines de prison prononcées contre certains de «l’une des choses les plus tristes».

Vendredi, la Cour suprême des États-Unis a accepté de déterminer si Donald Trump pouvait être exclu du scrutin en raison de ses efforts pour annuler sa défaite électorale de 2020.

La vice-présidente Kamala Harris sera samedi en Caroline du Sud, où elle prendra la parole au sujet des émeutes du 6 janvier. «Ce jour-là, nous avons été témoins de violence, de chaos et d’anarchie, même si certains soi-disant dirigeants continuent de dire qu’il s’agissait d’une manifestation pacifique menée par, je cite, de  »grands patriotes »», dira-t-elle, selon ses remarques préparées.

Le chaos du 6 janvier reste aujourd’hui un souvenir largement polarisé, comme d’autres aspects de la vie politique dans ce pays divisé.

Dans les jours qui ont suivi l’attaque, 52 % des adultes américains ont déclaré que Donald Trump avait une grande responsabilité dans les attentats du 6 janvier, selon le Pew Research Center. Puis, le nombre d’Américains estimant que Donald Trump n’a aucune responsabilité dans cet assaut est passé de 24 % en 2021 à 32 % en 2022.

Un sondage du Washington Post et de l’Université du Maryland publié cette semaine a révélé qu’environ 7 républicains sur 10 estiment que l’attaque est trop médiatisée.