La Russie et l’Occident abordent l’Ukraine lors d’une réunion du Conseil de sécurité

TANZANIA, Tanzanie — La Russie a accusé l’Occident lundi de saboter des accords qui auraient empêché la guerre en Ukraine, mais les États-Unis et leurs alliés ont carrément rejeté la faute sur Moscou, affirmant qu’il était impossible d’échapper au fait que le président Vladimir Poutine avait ordonné l’invasion de l’Ukraine.

Quelques jours avant le deuxième anniversaire de l’invasion russe, qui est survenue le 24 février 2022, l’ambassadeur russe à l’Organisation des Nations unies (ONU), Vassily Nebenzia, a de nouveau imputé la cause de la guerre à l’échec de la mise en œuvre des accords de Minsk de 2015, qu’il a mis sur le dos du «sabotage de Kyiv» orchestré par l’Occident.

Les accords visaient à résoudre le conflit entre l’Ukraine et les séparatistes soutenus par la Russie qui a éclaté en avril 2014 après l’annexion de la Crimée par les Russes et son soutien aux séparatistes de l’est du pays, une région industrielle majoritairement russophone appelée Donbass.

Lors de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU lundi, qui a été organisée par la Russie à l’occasion du septième anniversaire de la signature des accords de Minsk négociés par la France et l’Allemagne, Vassily Nebenzia a qualifié les affirmations de l’Ukraine et des pays occidentaux selon lesquelles la Russie aurait refusé de mettre en œuvre les accords d’«absolument sans fondement».

Si les accords de Minsk avaient été mis en œuvre, a soulevé M. Nebenzia, «la tragédie qui a lieu aujourd’hui en Ukraine ne serait pas arrivée, une tragédie dont les États-Unis et l’Occident au complet sont complices alors qu’ils tentent d’atteindre leurs objectifs géopolitiques au détriment de l’Ukraine et de la vie de ses citoyens».

L’ambassadeur adjoint des États-Unis, Robert Wood, a accusé la Russie d’avoir avancé «des mythes et de la désinformation importante» dans ses efforts pour réécrire l’histoire après avoir envahi une nation souveraine, en violation avec la Charte des Nations Unies.

«Moscou nous a réunis aujourd’hui pour déplorer la violence qu’elle a elle-même commencée, alimentée et qu’elle continue de perpétrer quotidiennement», a-t-il déclaré.

Robert Wood a affirmé devant le Conseil de sécurité que la Russie avait négocié et signé les accords de Minsk, mais «avait ignoré tous les engagements qu’elle avait pris».

«C’est la Russie qui est l’agresseur et l’Ukraine qui défend simplement son peuple, son intégrité territoriale et sa liberté», a souligné l’envoyé américain.

M. Wood a soutenu que la Russie avait entraîné le mouvement séparatiste dans l’est de l’Ukraine comme «une force mandatée pour saper la stabilité de l’Ukraine», et que la guerre avait «entièrement et à jamais annulé les accords de Minsk».

L’ambassadeur adjoint du Royaume-Uni à l’ONU, James Kariuki, a argué que l’invasion de l’Ukraine par la Russie avait montré au monde que M. Poutine «n’a jamais été intéressé par la paix».

Il a accusé la Russie d’utiliser la réunion du Conseil «dans une nouvelle tentative de déformer l’histoire» et dans un effort désespéré pour justifier son invasion «injustifiée, inutile et illégale» et la guerre en cours.

«Nous exhortons une fois de plus la Russie à mettre fin à son invasion illégale, à se retirer de l’Ukraine et à respecter les principes de la Charte des Nations Unies», a déclaré James Kariuki, promettant que le Royaume-Uni continuera de se tenir aux côtés de l’Ukraine et à dénoncer la «désinformation russe».