La police de Londres (MET) s’excuse d’avoir menacé d’arrêter un homme juif

LONDRES — La police de Londres, le Metropolitan Police Service (Met), a été contrainte de présenter ses excuses à deux reprises après que des policiers eurent menacé d’arrêter un homme «ouvertement juif» s’il refusait de quitter les environs d’une marche pro-palestinienne parce que sa présence risquait de provoquer les manifestants.

Le 13 avril dernier, Gideon Falter, président de la Campagne contre l’antisémitisme, portait une calotte juive traditionnelle lorsqu’il a été arrêté par la police alors qu’il tentait de traverser une rue du centre de Londres, au Royaume-Uni, alors que des manifestants défilaient.

Un policier a affirmé à M. Falter qu’il craignait que son apparence «ouvertement juive» puisse provoquer une réaction de la part des manifestants, selon la vidéo publiée par le groupe de la campagne. 

Un deuxième policier a alors annoncé à M. Falter qu’il serait arrêté s’il refusait d’être escorté hors de la zone parce qu’il «provoquait une rupture de l’ordre public».

La police métropolitaine de Londres s’est excusée vendredi après-midi pour le langage utilisé par l’officier pour décrire l’apparence de l’homme, mais a déclaré que les contre-manifestants devaient être conscients «que leur présence est provocatrice».

Celle-ci a ensuite supprimé ces excuses de ses comptes de réseaux sociaux et a publié une deuxième déclaration.

«En tentant de faire valoir le maintien de l’ordre lors des manifestations, nous avons encore offensé, a déclaré la force. Cela n’a jamais été notre intention. Nous avons supprimé cette déclaration et nous nous en excusons.»

«Être juif n’est pas une provocation. Les Londoniens juifs doivent pouvoir se sentir en sécurité dans la ville.»

L’épisode met en lumière les défis auxquels la police de Londres est confrontée au milieu des tensions entourant la guerre à Gaza, alors que certains résidents juifs affirment se sentir menacés par les marches pro-palestiniennes répétées dans les rues de la capitale britannique.

Même si les marches ont été largement pacifiques, de nombreux manifestants accusent Israël de génocide et un petit nombre ont manifesté un soutien au Hamas, le groupe qui a dirigé l’attaque du 7 octobre contre Israël et qui a été qualifié d’organisation terroriste par le gouvernement britannique.

La police métropolitaine de Londres a déployé des milliers de policiers lors de chacune des dizaines de marches majeures afin de protéger les droits des manifestants pro-palestiniens et d’éviter des affrontements avec des contre-manifestants et des résidents juifs.

À la suite de l’incident entre Gideon Falter et la police, la Campagne contre l’antisémitisme a lancé un appel aux Londoniens pour qu’ils exercent leur droit de marcher où bon leur semble le 27 avril, date à laquelle une autre marche pro-palestinienne est prévue.

En réponse, la police a envoyé un courriel à Falter au sujet de ce qu’il a décrit comme son intention de «manifester» la semaine prochaine et lui a proposé de le rencontrer pour discuter des moyens de «garantir que nous pouvons contrôler l’événement de la manière la plus sécuritaire possible», selon un échange publié par le groupe de la campagne.

M. Falter a rejeté l’idée qu’il organisait une manifestation, affirmant qu’il prévoyait de se promener en tant que «particulier» et que d’autres pourraient choisir de le rejoindre.

«Malheureusement (la police) n’a pas compris l’essentiel, a-t-il déclaré sur le réseau social X. Il ne s’agit pas d’une protestation ou d’une contre-manifestation. Quiconque souhaite se promener dans Londres le samedi 27 avril… est libre de le faire. Même s’ils sont  »ouvertement juifs »».