Un petit tatouage pour une bonne cause

À l’initiative de Sophie Tourigny, une tatoueuse de Saint-Lambert, Julie Orphanos, s’amènera à Victoriaville les 8 et 9 mars pour exercer son art. Et elle le fera pour une bonne cause, les services en santé mentale.

«Je l’ai découverte sur Facebook. J’ai vu qu’elle allait de ville en ville, là où on la demandait. Elle contribue à amasser des dons partout», explique Sophie Tourigny, une maman de quatre enfants touchée par la cause.

«J’ai vécu deux dépressions sévères en 2001 et 2015. Les deux fois, on m’a sauvée de justesse alors que j’allais commettre l’irréparable», confie-t-elle.

Voilà pourquoi elle souhaite pouvoir contribuer aux services en santé mentale.

Pour la venue de Julie Orphanos, il lui fallait trouver un emplacement pour deux jours. Et le Dyyb’s café du centre-ville lui a ouvert ses portes en proposant gratuitement un espace au deuxième étage.

La tatoueuse Julie Orphanos s’y exécutera donc les vendredi et samedi, 8 et 9 mars, de 10 h à 20 h.

Pour 30 $ (contrairement au coût habituel de 60 $), les participants à la cause pourront se faire tatouer un point-virgule ou un cœur-virgule. Le point-virgule représente un symbole ici. «En littérature, un point-virgule est utilisé quand l’auteur aurait pu choisir de finir sa phrase (comme se suicider), mais il a plutôt choisi de ne pas le faire et de continuer», exprime Sophie Tourigny éprouvée dans le passé par le suicide de plusieurs proches. «Juste avant les fêtes, mon meilleur ami, qui était bipolaire, s’est enlevé la vie», souligne-t-elle.

Au total, les 8 et 9 mars, 100 personnes, 50 par jour, pourront se faire tatouer. «Julie peut en faire cinq à l’heure», indique Sophie Tourigny. Après avoir défrayé le coût de 30 $, les personnes tatouées seront invitées à faire preuve de générosité par un don volontaire pour la cause.

Et ce n’est pas un hasard si l’activité se tient durant la semaine de relâche scolaire. «Je ne voulais pas que cela puisse freiner les parents à cause de leurs enfants. On a même prévu un coin bricolage pour les enfants», précise Sophie Tourigny.

Au moment de l’entrevue, il ne restait que 16 places disponibles sur 100. Pour réserver sa place, il suffit de se rendre à Gorendezvous.com.

Mais même une fois la pleine capacité atteinte, Sophie Tourigny n’entend pas s’arrêter là. «Une tatoueuse de Victoriaville, Claudia Pellerin, a accepté de continuer quand Julie sera partie. Le même principe, un petit tatouage pour 30 $ et un don volontaire. Elle prendra des rendez-vous selon la disponibilité des gens et n’a fixé aucune limite», dit-elle. Les intéressés pourront la joindre au 819 350-7765.

Avec les dons des participants, Sophie compte soutenir le département de santé mentale de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska. «Toutes les personnes que je connais et qui ont effectué des séjours au sixième étage ont toutes été bien traitées, bien soignées. Nous y sommes écoutés, entendus», fait-elle valoir.

Sophie Tourigny a d’ailleurs réalisé un petit sondage sur le Web à ce sujet. «Et c’est ce qui en est ressorti», note-t-elle.

Cette opération de tatouage de point-virgule et de cœur-virgule, la Victoriavilloise envisage la répéter l’an prochain.

Mais au-delà de l’aspect «collecte de fonds», Sophie désire en faire plus pour la cause. «Il faut faire de quoi. La dépression amène souvent les personnes à s’isoler. Nous devons trouver une solution pour aller vers ces personnes qui se retrouvent seules», exprime-t-elle.

Il existe encore trop de préjugés et de tabous envers la maladie mentale. «Ce n’est pas la maladie qui est tabou. Ce sont les jugements», conclut-elle.