Trudeau s’explique sur le contexte des nouvelles prestations 

La prorogation du Parlement n’affectera pas les prestations du gouvernement fédéral, y compris celles qui seront adoptées après le discours du Trône, a fait savoir le premier ministre vendredi à Brockville en Ontario.

 Des millions de Canadiens qui bénéficient de la Prestation canadienne d’urgence migreront vers l’assurance-emploi en fin septembre. L’allègement des conditions d’admissibilité et la mise en place des nouvelles prestations d’urgence pour une durée de 6 mois feront l’objet de nouveaux projets de loi dans les prochains jours. La controverse est issue de la concomitance entre l’annonce des mesures d’aide et la décision du premier ministre de proroger le parlement.

Lors du passage du premier ministre dans l’usine de la compagnie 3M, la question d’une éventuelle manœuvre politique est revenue dans les échanges. Il est subodoré l’hypothèse selon laquelle si l’opposition venait à faire tomber le gouvernement Trudeau, elle pourrait porter la responsabilité d’avoir privé des millions de Canadiens de l’aide fédérale dans un contexte de crise sanitaire.

« Les Canadiens peuvent avoir confiance que la préoccupation de ce gouvernement, et j’espère des autres partis, c’est toujours le bien-être des Canadiens. C’est pour cela que ce qu’on met en avant en terme de discours du Trône va démontrer notre engagement envers un meilleur avenir pour tous les Canadiens et que cet aspect de prorogation n’affectera en rien l’aide qu’on envoie actuellement et qu’on va continuer d’envoyer aux Canadiens », a justifié M. Trudeau.

Le Chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, avait soulevé la controverse la veille dans un post sur les réseaux sociaux, car « cette mesure législative aurait dû être votée avant la prorogation du Parlement. »

« Je mets en garde le premier ministre contre la tentation de prendre en otage les travailleurs et les entreprises pour forcer l’adoption du discours du Trône », a-t-il prévenu.

Justin Trudeau n’a pas présenté les nouvelles mesures d’aide fédérale comme étant des arguments, mais il a soutenu la thèse d’un nouveau départ à l’issue d’une bataille aux Communes.« Nous allons mettre en place des mesures, pas pour revenir au statu quo, mais pour mieux reconstruire. Ce sera un plan ambitieux pour l’avenir du pays », a-t-il expliqué, reconnaissant qu’« il y aura sans doute d’importants débats » avec ses adversaires politiques.