Lac à la Truite : la majorité des bandes riveraines conformes

L’Association de protection du lac à la Truite d’Irlande (APLTI) est très préoccupée quant à l’eutrophisation accélérée de son lac et a mandaté GROBEC en juin dernier pour caractériser les bandes végétales riveraines de son bassin versant et effectuer un suivi de la qualité de l’eau. Ces deux rapports sont maintenant publics sur leur site Web.

Le lac à la Truite et l’étang Stater sur le territoire de la municipalité d’Irlande, située dans la MRC des Appalaches en Chaudière-Appalaches, sont deux plans d’eau en processus de vieillissement accéléré. Les nombreux dépassements de phosphore le démontrent bien. À cela s’ajoute un apport sédimentaire excessif venant des haldes minières de Thetford Mines, en amont de la rivière Bécancour. Une caractérisation des bandes végétales riveraines et des sites d’érosion a été réalisée afin d’établir leur impact sur la qualité de l’eau et l’apport sédimentaire du secteur du lac à la Truite et de l’étang Stater. Ce territoire du bassin versant de la rivière Bécancour couvre une superficie de 130,1 km2. L’eau qui transite par ces plans d’eau s’écoule vers le lac William, en aval.

Au cours de l’été, trois campagnes d’échantillonnage ont eu lieu au lac à la Truite, à l’étang Stater ainsi que sur huit tributaires de ces deux plans d’eau. La rivière Bagot, les ruisseaux McLean et Venlo ne seraient pas responsables des coliformes fécaux élevés dans le lac à la Truite. Les rivières Bécancour et Au Pin semblent par contre en être responsables. Les coliformes fécaux pour les tributaires Bagot, McLean et Venlo ont baissé radicalement comparativement à 2019 sauf pour la rivière Au Pin qui a augmenté drastiquement.

La géointerprétation du secteur du lac à la Truite et de l’étang Stater démontre que 82% des bandes végétales riveraines respectent une largeur réglementaire de 3 mètres en milieu agricole et de 10 mètres dans les autres milieux et ne permettent pas d’expliquer les problèmes de sédimentation et la mauvaise qualité de l’eau du lac. La rivière Bécancour et Au Pin en amont pourrait facilement expliquer une fois de plus cette problématique. Les municipalités d’Irlande et de Saint-Julien sont les plus couvertes par cette étude et elles sont celles ayant le plus haut taux de conformité, avec 86%. Les municipalités de Saint-Ferdinand et de Saint-Adrien-d’Irlande ont davantage de bandes riveraines non conformes, avec respectivement 30% et 27%.

La collaboration des MRC et municipalités concernées

Malgré ces bons résultats, nous espérons que les MRC et municipalités concernées profiteront de cette étude pour continuer promouvoir les bienfaits d’une bande riveraine en santé et à faire respecter leurs réglementations auprès des propriétaires en défaut.

Cette étude et ce suivi ont été réalisés grâce à la participation financière de la MRC des Appalaches, la municipalité d’Irlande, du Fonds d’aide de développement du milieu Desjardins (FADM) de la Caisse Carrefour des Lacs et du GROBEC. Il s’agit du Volet 1 et 2 de notre Projet : AGIR ENSEMBLE – HAUTE BÉCANCOUR (phase 3) au coût total de 36 979 $. Le projet a été bonifié en septembre avec l’ajout du Volet 3 – Étude faisabilité pour la remise en eau du lit de la rivière Bécancour à son ancien lac Noir devenu le lac d’amiante et le Volet 4 – Plan d’échantillonnage de caractérisation pour la fibre d’amiante du banc de sédiments obstruant le libre écoulement de la  rivière Bécancour à l’exutoire de la rivière Bagot.