Éoliennes : Victoriaville doit tenir une réelle consultation citoyenne

J’ai constaté avec surprise, dans une publicité parue dans les récentes éditions du journal La Nouvelle Union, que la MRC d’Arthabaska, dont Victoriaville fait partie, se positionne en faveur du projet de Boralex de construire sur notre territoire jusqu’à 67 éoliennes hautes de 625 pieds (plus hautes que celles implantées dans L’Érable et que le mât du stade olympique). 

Plusieurs d’entre elles pourraient être implantées en zones habitées ou en zones agricoles. Pourtant, tant Saint-Albert que Warwick ont voté contre ce projet et Sainte-Élizabeth tiendra sous peu un référendum à ce sujet. J’ai également pris connaissance des informations très parcellaires qui sont données aux citoyens sur le site Internet (bien mal nommé) vraiesaffaires.ca. 

De plus, j’entends et je lis que les propriétaires de terres dans les secteurs concernés sont déjà contactés et incités à signer des contrats les engageant à céder l’usage d’une parcelle de leur terrain à cette fin, en échange de redevances annuelles. On assurerait en outre aux agriculteurs et agricultrices qu’ils pourront se compenser de la perte de terrain encourue en recevant une terre en friche ou boisée qu’ils pourront exploiter en procédant à une coupe à blanc. 

Citoyenne de Victoriaville, je me questionne sur le peu de cas que l’on semble faire de la démocratie à Victoriaville. Comment se fait-il, tel que l’a souligné Jean Mercier lors de la séance du conseil municipal du 3 juillet dernier, qu’aucune séance d’information, de question et de débat public et qu’aucun référendum ne soit tenu à Victoriaville, la plus grosse des municipalités visées? M. le maire a répondu à ce citoyen avoir l’accord de tous les membres du conseil de ville et l’a assuré que toutes les étapes régissant les changements aux règlements avaient été respectées. J’ai fini par découvrir qu’une consultation publique s’était tenue le 23 janvier, alors que très très peu de citoyens étaient au fait dudit projet d’éoliennes. Puisqu’aucun citoyen.ne de Victoriaville ne s’y était présenté, cela valait consentement, avez-vous jugé. Est-ce ainsi que vous administrez notre ville? Certes, vous avez toutes et tous été dûment élus. Mais lorsqu’une séance d’information n’attire personne, il faut se questionner : ne faudrait-il pas organiser une autre consultation publique et faire les efforts pour la publiciser adéquatement, notamment dans le journal local (que je lis régulièrement, faut-il le préciser)? 

M. le maire, en tant que citoyenne préoccupée d’environnement, je pense qu’il faut encourager le développement de l’énergie éolienne comme alternative au pétrole et au gaz. Mais faut-il ainsi privatiser l’électricité, comme le souhaite le gouvernement de la CAQ, en encourageant ce type de projet? La MRC prétend que son appui au projet d’éoliennes « est motivé par ses retombées sociales, environnementales et économiques. Évaluées entre 240 M $ et 300 M $ sur 30 ans, elles permettront de développer des projets structurants pour la communauté ». Cela reste à voir, vu le retrait de deux des cinq villes concernées, mais quoi qu’il en soit, le développement de la filière éolienne doit se faire en respectant certaines conditions dont on ne m’a pas encore convaincue qu’elles seront incluses dans le projet Boralex/MRC d’Arthabaska. 

L’autonomie alimentaire doit être priorisée, les impacts des éoliennes sur la faune, la flore et sur la biodiversité, tout comme les effets sonores sur la santé humaine et animale doivent être davantage documentés et débattus. Mes lectures m’ont convaincue que les éoliennes ne doivent pas être érigées en milieu habité ou en zone agricole. Surtout, le projet ne doit pas se faire en catimini, mais doit être transparent et obtenir l’acceptabilité sociale, tel que la MRC s’y est elle-même engagée (voir vraiesaffaires.ca).

Cela signifie qu’un processus réellement démocratique doit être déployé à Victoriaville et c’est pourquoi, M. le maire et distingués membres du conseil municipal, je vous invite à reconsidérer urgemment votre position et à tenir au tout début de septembre une réelle consultation citoyenne dûment et largement publicisée.  

Vous remerciant à l’avance de prendre en considération cette demande légitime.

Silvie Lemelin

Citoyenne de Victoriaville