Services de santé compromis

Le Centre de santé et services sociaux (CSSS) d’Arthabaska-et-de-L’Érable subit les coupes budgétaires du gouvernement depuis plusieurs années. La direction du CSSS a tout d’abord pris des mesures afin d’appliquer les compressions sans toucher aux services à la clientèle. Mais comme les compressions durent depuis quelques années et qu’elles sont de l’ordre de près de 12 millions de dollars pour la région, il est maintenant impossible d’éviter d’affecter la population d’Arthabaska et de L’Érable.

L’Alliance du Personnel Professionnel et Technique de la santé et des services sociaux (APTS) est inquiète des répercussions de ces compressions sur les usagers du territoire. Les mesures d’austérité du gouvernement libéral ont pour effet d’augmenter les listes d’attentes et de diminuer l’offre de service à la clientèle. Les gens doivent attendre plus longtemps pour des services à domicile, de physiothérapie, des suivis en santé mentale et bien d’autres services, en plus de devoir se déplacer au centre de jour pour les obtenir. Si ces coupures se poursuivent, que restera-t-il des services au CSSS?

La direction générale a annoncé d’autres coupures de près d’un million de dollars pour 2015-2016. Où récupèrera-t-elle cet argent? Et ces coupures ne font que reporter les coûts, car il est prouvé que la prévention évite les visites dans les hôpitaux. Les services qui ne sont pas offerts dans un délai raisonnable entraîneront inévitablement une détérioration de la condition des usagers et de leur famille et ainsi une augmentation des coûts à moyen terme. Il faut se souvenir que la prévention est la base des services de santé et qu’elle est difficilement mesurable. C’est toutefois un gage de meilleure santé globale.

Les compressions ont aussi un effet sur le personnel. On demande aux gens d’en faire toujours plus avec moins. Les gens sont essoufflés, mais désireux de desservir la clientèle et de donner des services de qualité. Les exigences du gouvernement font en sorte qu’il est difficile d’offrir les différents services et encore plus de le faire avec conscience professionnelle. Dans le contexte de compression des services directement liés à la population, comment les intervenants arriveront-ils à passer suffisamment de temps auprès des gens dans le besoin?

Toutes nos inquiétudes demeurent sans réponse. Aussi longtemps que le gouvernement fera des coupures dans les services publics sans concertation et sans évaluation précise des impacts, les conditions de travail et les services à la population seront en péril. L’APTS propose plusieurs alternatives aux coupes dans les services essentiels pour la population. Il y a eu des propositions permettant jusqu’à 10 milliards de dollars d’économies qui ont été déposées. Mais le gouvernement a choisi les coupures et ce sont les gens les moins nantis qui en paient la facture.

Tout comme plusieurs autres organisations, l’APTS dénonce vivement depuis le début le projet de loi 10, sur la restructuration du réseau de la santé et des services sociaux. Il est clair que cette dernière engendrera des coûts supplémentaires et non une économie de 220 millions de dollars, comme le prétend le ministre Barrette. De plus, il est faux de penser que les suppressions de postes se feront uniquement au niveau des postes cadres et que les services ne seront pas touchés. Plus les détails des coupures se font connaître dans chacun des établissements, plus nos inquiétudes paraissent justifiées. Tout cela vient ébranler nos choix antérieurs en tant que société, comme d’avoir des services publics pour tous puisque la majorité de la population en subira les impacts.

Si, comme nous, vous êtes inquiets pour l’avenir, faites-le savoir à nos dirigeants politiques.

Louise Laroche pour

Exécutif local APTS