Victoriaville triplera la superficie des milieux naturels protégés

« C’est ni plus ni moins une annonce historique. Voilà un pas de géant que fait la Ville de Victoriaville », a exprimé, lundi avant-midi, le maire Antoine Tardif en annonçant que la Municipalité allait tripler le nombre de milieux naturels qui seront protégés sur son territoire, ces espaces passeront de 20 à 60 hectares.

Cette action est rendue possible grâce au partenariat conclu avec l’organisme centricois Nature-Avenir qui a justement pour mission la conservation des milieux naturels dans la région. « Un organisme de conservation reconnu à l’échelle régionale pour ses pratiques exemplaires en maintien et en revalorisation de la biodiversité », a souligné le maire.

« Nous sommes honorés que la Ville de Victoriaville souhaite développer un mécanisme innovant de conservation des milieux naturels avec notre organisme. Ce partenariat va nous permettre d’assurer la protection du patrimoine naturel victoriavillois à perpétuité en plus de contribuer à soutenir directement la biodiversité. On espère que ce partenariat en inspirera plus d’un », a confié Karine Labelle, coordonnatrice à la conservation chez Nature-Avenir.

La protection des milieux naturels, a expliqué Antoine Tardif, passera par des servitudes (des actes notariés) de conservation perpétuelle.  « Cela signifie que, peu importe le conseil municipal qui suivra, peu importe les élus en place, avec les engagements que nous prenons, il sera irrévocable de revenir en arrière pour pouvoir développer ces espaces naturels si chers aux Victoriavillois, des lieux fréquentés par les citoyens », a-t-il précisé.

Antoine Tardif s’est réjoui de la présence de nombreux partenaires lors de l’annonce puisque le développement durable, a-t-il rappelé, est l’affaire de tous.

« Pour devenir leader, c’est toute une communauté qui doit se mobiliser, non seulement la Ville, mais l’ensemble des partenaires. Cela va nous permettre ensemble d’atteindre de nouveaux jalons en matière de protection de l’environnement », a-t-il soutenu.

La démarche de Victoriaville s’amorce avec la cession du Boisé Stein, derrière le Musée Laurier, à Nature-Avenir. Un des boisés ayant la plus haute valeur environnementale. On y retrouve plusieurs noyers noirs plantés à l’époque par Wilfrid Laurier lui-même.

En marge de ce don, la Ville cède aussi à l’organisme des servitudes de conservation pour 11 milieux naturels, dont le Boisé-des-Frères, les bandes riveraines le long de la rivière Labbé dans le parc industriel, le boisé du parc des Goélands, le boisé riverain dans le prolongement du parc André-Fortin et le boisé riverain le long du boulevard Jutras Ouest.

L’île Perrot, les milieux humides près de l’aéroport André-Fortin, derrière le parc Colonial, mais aussi ceux de l’écoparc industriel et près de la rue Couture non loin de la route 116 font aussi partie des milieux protégés, tout comme le petit boisé riverain de la rivière Gosselin le long de la rue Crochetière.

Directeur du Service de la gestion du territoire, Jean-François Morissette a signalé l’enthousiasme manifesté par son équipe après avoir été approchée pour identifier différents milieux naturels présentant un intérêt pour la conservation. « La réaction a été très positive dans nos équipes. On trouvait ce mandat vraiment inspirant et il est devenu prioritaire », a-t-il confié.

D’autres sites s’ajouteront éventuellement.  Les parcs Terre-des-Jeunes et du mont Arthabaska en font partie. « On doit cependant procéder à une caractérisation. On doit identifier les caractéristiques de ces milieux pour ensuite les délimiter légalement et enregistrer des servitudes de conservation », a fait savoir M. Morissette.

Une telle servitude signifie certes une conservation intégrale, mais cela ne veut pas dire pour autant un accès fermé. « On veut maintenir l’accès aux endroits où circulent les citoyens dans des sentiers, par exemple, tout en s’assurant que cela se fasse dans le respect de la biodiversité », a-t-il précisé.

Invitation aux propriétaires

Ce que fait la Ville de Victoriaville, les propriétaires fonciers peuvent aussi l’imiter.

« Ce qui est intéressant avec le partenariat annoncé, c’est qu’on offre aussi une toute nouvelle opportunité aux propriétaires privés. On les encourage à emboîter le pas et à contacter Nature-Avenir pour enregistrer des servitudes sur leurs propriétés », a indiqué le maire Antoine Tardif.

Et quand on parle de conservation légale des milieux naturels, a expliqué Karine Labelle de Nature-Avenir, il existe différents outils disponibles pour les propriétaires qui peuvent aussi profiter d’avantages fiscaux.

Autres actions

Le maire Tardif, par ailleurs, a fait remarquer que cette annonce s’inscrit dans les nombreuses initiatives environnementales déployées à ce jour, mais la Ville n’entend pas s’arrêter là. 

Comme les récents pourparlers avec l’organisation Canards Ilimités Canada pour 

déterminer de quelle façon la Ville pourrait aller encore plus loin en lien avec la protection de l’environnement.

La Ville a bien l’intention également de poursuivre ses discussions avec le ministère de l’Environnement, consciente qu’autour du réservoir Beaudet, des milieux naturels pourraient être mieux protégés et conservés. « On a adressé une demande au ministère pour qu’une analyse soit faite », a fait savoir le premier magistrat.

Sans compter cette autre demande au ministère de l’Environnement pour que les milieux humides de l’écoparc industriel « soient protégés à un statut supérieur en devenant une réserve naturelle officiellement reconnue par le ministère ».

« Bref, on est vraiment en action. Les bottines suivent les babines. On déploie des actions fortes, concrètes, des actions de leader, a fait valoir Antoine Tardif. Le développement durable, c’est dans l’ADN de notre ville. »