Usine d’eau potable : étape cruciale franchie à Warwick

En obtenant le certificat d’autorisation du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, la Ville de Warwick vient de franchir une étape cruciale dans son projet de construction d’une nouvelle usine de traitement d’eau potable, un projet de 20,4 M $.

La bonne nouvelle a été reçue le 5 mars. « On nous autorise d’aller de l’avant avec l’usine de traitement d’eau. C’est un grand moment pour nous », commente le maire Diego Scalzo qui salue le travail accompli, non seulement par l’équipe actuelle, mais aussi par les précédentes. « Un dossier qui est travaillé depuis de nombreux mandats », rappelle-t-il.

Le directeur général Matthieu Levasseur n’hésite pas à parler d’une « étape cruciale pour un projet historique pour la Ville ».

Ce projet, on en parle depuis bon nombre d’années à Warwick. « Les premières démarches ont débuté en 2012 à la suite des commentaires de citoyens. On parlait notamment de la dureté de l’eau. Puis, dès 2022, souligne le maire Scalzo, la Ville a mis les bouchées doubles pour accélérer le processus avec les directions en place. »

C’est qu’il fallait, explique le DG, préparer tous les plans et documents pour que la demande du certificat d’autorisation puisse être acheminée en décembre 2022.

« Un long processus qui a nécessité beaucoup de compléments d’information », note M. Levasseur.

Dans toutes ses démarches, la Ville a recruté, en février 2022, à titre de chargé de projet, Serge Cyr, l’ancien directeur du Service de l’Environnement de la Ville de Victoriaville, lui qui a collaboré à bâtir la réputation de Victoriaville comme berceau du développement durable et à l’obtention d’une eau de qualité cinq étoiles. 

Le chargé de projet a rappelé qu’en 2013, Warwick s’est fixé des objectifs : enlever la dureté de l’eau, le fer et le manganèse, mais aussi certains micropolluants, comme les pesticides, les produits pharmaceutiques et les rejets industriels.

La réduction de dépôts dans les conduites et la non-utilisation du sodium figuraient aussi parmi les objectifs.  « L’OMS (Organisation mondiale de la santé) recommande d’ailleurs de ne pas boire d’eau adoucie. On voulait donc un système très polyvalent », précise Serge Cyr.

Ainsi, en 2013, Warwick a confié un mandat à une firme pour identifier le meilleur système qui allait répondre aux objectifs. Différentes options de traitement ont été identifiées et évaluées.

Des essais pilotes ont été réalisés en 2014 avec le système retenu et refaits en 2022. Les essais ont confirmé une « performance exceptionnelle », aux dires de Serge Cyr.

Le système utilise notamment des filtres permanents, contrairement à d’autres où des changements sont requis. « On épargne beaucoup à long terme. Le système plus petit nécessite une moins grande usine, ce qui signifie une économie de coût. De plus, l’opération est simple et n’exige pas un employé sur place en tout temps contrairement à d’autres usines où il faut des gens en permanence. En conclusion, avec ce qui a été choisi, on ne peut demander mieux », assure Serge Cyr.

Prochaine étape : le financement

Il ne reste finalement qu’une seule étape à franchir avant la mise en branle du projet : le financement.

Sur ce projet de 20,4 M $, déjà 3,8 M $ ont été consacrés à certains achats de filtres et membranes financés par le Programme de la taxe sur l’essence et de la contribution du Québec (TECQ). 

La Ville doit trouver 16,6 M $ pour financer tout le reste du système de traitement, à savoir notamment le bâtiment, les réservoirs, les pompes et l’aménagement d’une station de surpression.

Warwick a inscrit son projet au programme PRIMEAU 2023 parce qu’une contribution financière est « non seulement souhaitable, mais essentielle » à la réalisation du projet, indique Matthieu Levasseur. Sinon le fardeau financier serait beaucoup trop important pour les contribuables.

Les discussions avec les représentants du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation du Québec vont bon train, affirme le DG. « Depuis juin, quelques compléments d’information ont été transmis. Une rencontre avec les autorités du ministère a eu lieu le 15 mars. Les discussions sont positives. Ils comprennent bien la problématique vécue à Warwick et sont conscients qu’un tel projet ne peut se réaliser sans une aide financière. On attend une réponse », mentionne Matthieu Levasseur.

Une réponse rapide, dit-il, permettrait à la Ville d’aller en appel d’offres dans un délai de six à huit semaines. « Notre souhait, c’est d’aller en appel d’offres à l’automne pour un début des travaux au printemps 2025, un chantier d’une durée d’un an et demi pour une mise en service au début 2027. Un tel échéancier est réalisable, selon le ministère », fait savoir le directeur général.

Et si le financement n’était pas au rendez-vous? « On attendra alors un nouveau programme, répond le maire Scalzo. On n’a pas le choix. Ce projet, on le fait pour les générations futures, pour un avenir fleurissant avec une bonne qualité d’eau. C’est notre motivation profonde. Cette nouvelle usine, on la conçoit pour les 50 prochaines années, sinon plus. »

L’usine actuelle, devenue désuète, fête ses 50 ans cette année. « Il y a urgence d’agir pour avoir des équipements qui pensent à l’avenir », ajoute le maire.

« Certainement qu’avec la qualité du système que l’on veut mettre en place, on aura une eau de très grande qualité », conclut Matthieu Levasseur.