Une série télé pour Millie-Jeanne Drouin
Ne demandez pas à la jeune Tingwickoise Millie-Jeanne Drouin ce qu’elle a fait cet été. Elle a passé la belle saison (et le printemps aussi) à incarner le rôle d’Azianie, un personnage-clé dans la toute nouvelle quotidienne jeunesse intitulée Drazilion et diffusée sur les ondes de Télé-Québec depuis le 18 septembre.
Rencontrée chez elle alors qu’elle profitait d’une journée pédagogique bien méritée, la jeune fille de 11 ans a fait un retour sur les six derniers mois assez intenses où elle a vécu cette expérience télévisuelle. Millie-Jeanne venait tout juste de compléter sa première semaine « normale » d’école, elle qui est actuellement en sixième année en anglais intensif à l’école Sainte-Marie de Warwick. Elle était bien heureuse de retrouver une petite routine et ses amies à l’école.
En effet, depuis mars dernier son horaire était vraiment chargé avec ce nouveau rôle. Elle devait apprendre une tonne de textes, se rendre à Montréal pour les tournages et répétitions, trois jours par semaine en moyenne, retourner à l’école et rattraper les apprentissages manqués. « Une chance que mon professeur prenait du temps avec moi pendant les récréations pour rattraper la matière », apprécie-t-elle. Il faut aussi dire que sa maman, Amélie, enseignante de formation, l’accompagne dans cette démarche, autant du côté académique qu’artistique. Millie-Jeanne a aussi de la facilité à l’école ce qui lui permet de bien performer malgré les jours en moins.
C’est lors de la pandémie qu’elle a voulu tenter une percée dans le monde du cinéma et de la télévision. « J’écoutais des films et je me suis dit que ça me tenterait aussi de faire ça », résume-t-elle. Elle en a parlé à sa mère et tenté de joindre une agence de casting, sans succès la première fois. « J’ai alors suivi des cours de jeu, comme on m’avait suggéré et réessayé », explique-t-elle. Cette fois a été la bonne et cette agence lui a permis de passer plusieurs auditions et de décrocher des petits rôles dans des films.
Dans ce domaine artistique, elle apprécie particulièrement de se retrouver dans un personnage et vivre l’histoire dans chaque rôle. « Je peux interpréter quelqu’un, mais aussi voir tous les autres métiers derrière la caméra », ajoute-t-elle. L’envers du décor l’intéresse beaucoup et elle envisage même, plus tard, de devenir réalisatrice.
En attendant, on peut la voir dans cet important rôle télévisuel qui a nécessité une multitude d’heures de travail et qui se déroule dans un paysage fantastique avec des costumes et des décors qui le sont tout autant. Seulement pour elle, il faut compter 30 minutes de maquillage, le même temps en coiffure et 10 minutes d’habillage. « Je suis la reine des ombres », confie-t-elle. Son personnage porte un très beau costume, mais, selon la principale intéressée, il est très chaud. Surtout cet été lors de la canicule… Ajoutons à cela tout le temps passé pour se rendre sur les lieux de tournage et les heures à apprendre des pages et des pages de textes. Heureusement, comme l’explique sa maman, Millie-Jeanne est très disciplinée et a développé une routine pour parvenir à tout retenir. Elle sépare les textes de la semaine suivante pour les sept jours de la semaine et le soir elle apprend ses répliques et le lendemain elle répète avec Amélie. Et le dimanche suivant, elle fait une grande révision. « J’ai aussi une bonne mémoire sans quoi ça aurait été impossible », ajoute-t-elle. Et si au départ cette étape était difficile, avec le temps les choses sont devenues plus faciles. On peut facilement le comprendre lorsqu’on la voit avec la pile de textes qu’elle a dû mémoriser et qui comprend une pile imposante de feuilles qu’elle a de la difficulté à soulever.
Elle a déjà eu la chance de se voir à l’écran puisque certains épisodes (il y en a 48 en tout) sont déjà disponibles en ligne. « Ce sont les premiers épisodes et je découvrais mon personnage », se justifie-t-elle, considérant que son travail s’est amélioré au fil du temps. « Mais ça fait bizarre de me voir à la télé et les autres personnages aussi », partage-t-elle.
Il s’agit, bien entendu, d’une belle expérience, mais qui demande à toute sa famille de s’adapter à sa réalité lors des tournages. Et pour Millie-Jeanne aussi il faut faire certains sacrifices pour cette carrière en émergence. Elle a dû mettre de côté des activités et des sports, mais dans l’ensemble elle considère que ça en vaut la peine. « J’aime vraiment ça », résume-t-elle en ajoutant que les avantages compensent amplement les inconvénients. « J’ai décidé de faire ça », insiste-t-elle.
Il lui faut une bonne discipline de vie pour réussir, mais elle semble déterminée à y arriver. « Il y a des hauts et des bas dans ce parcours. C’est elle qui veut aller de l’avant avec ça et on lui rappelle souvent qu’elle n’est pas obligée de continuer s’il y a une deuxième saison », ajoute sa maman.
Peu importe sa décision, sa famille est derrière elle. Mais à voir les étincelles dans ses yeux lorsqu’elle parle de son personnage, il y a fort à parier que si on lui donne l’occasion d’une deuxième saison, elle répondra positivement. Si cette série lui fait manquer des jours d’école, il n’en demeure pas moins qu’elle apprend beaucoup sur le plateau, ce qui lui donne une expérience inestimable. Bien sûr le rythme de vie est assez effréné en période de tournage avec l’apprentissage de textes sept jours sur sept, mais Millie-Jeanne est prête à faire les efforts pour faire sa place.
Et selon sa maman, elle est bien appréciée de tous sur le plateau, toujours à son affaire et disponible lorsqu’on la demande. Cet automne, plus tranquille pour elle, sera ponctué du tournage d’un autre projet, un court-métrage cette fois. Cela viendra s’ajouter à son CV déjà bien garni, malgré le fait qu’elle vient de célébrer son 11e anniversaire. Mais en attendant, elle profite de l’école, de l’anglais intensif et de la présence de ses amies.