Travailleurs étrangers : l’accueil est important, mais l’intégration l’est tout autant

Consciente de l’importance des travailleurs étrangers dans le portrait économique régional, la Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région (CDEVR) a mis sur pied, depuis plus d’une année, un secteur main-d’œuvre et milieu de vie qui, entre autres, est dédié à l’accueil, mais aussi à l’intégration des travailleurs immigrants.

Ce secteur, dirigé par Cristal Bédard (accompagnée d’Andy Schrijvers et de Viviana Shanchez), prend de plus en plus d’importance auprès de la corporation. La petite équipe dynamique se dédie à l’organisation de missions de recrutement à l’étranger, mais également à l’accueil, l’accompagnement et l’intégration des travailleurs qui arrivent de l’extérieur. Un service indispensable et apprécié des PME et des grandes entreprises de la région qui obtiennent ainsi un service clé en main.

En entretien, le directeur général Frédérik Boisvert et Cristal Bédard ont expliqué qu’un trou de service auprès des entreprises a mené à la création du nouveau département à la CDEVR. «Déjà qu’il manque d’employés au sein des entreprises et si en plus les employeurs doivent aller chercher les travailleurs immigrants à l’aéroport, les aider à ouvrir un compte à la banque ou à la caisse, etc., ça devient très lourd. Nous avons donc taillé sur mesure une gamme de services d’accompagnement qui, au final, rendent la vie beaucoup plus facile pour les entrepreneurs», a mentionné M. Boisvert.

Si les services sont offerts à un certain coût, cet argent sert tout simplement à financer le personnel du secteur main-d’œuvre et milieu de vie. La CDEVR peut ainsi prendre en charge les nouveaux arrivants qui ont déjà en main un contrat de travail dès leur arrivée à l’aéroport et même avant en aidant notamment à dénicher un logement. «Nous on offre aux employeurs de les dégager pour leur donner du temps pour préparer leur arrivée dans l’entreprise», résume Mme Bédard.

C’est Andy qui se charge d’aller accueillir les nouveaux travailleurs (et leur famille s’il y a lieu) à l’aéroport, en français, en anglais ou même en espagnol. Puis une journée d’intégration est organisée et elle permet aux arrivants, avec un accompagnement personnalisé, d’aller chercher un numéro d’assurance sociale, d’aller à la banque, chercher un cellulaire, faire une première épicerie et plus encore. Ils ont même droit à un tour de ville et à une dégustation de poutine, question de bien s’intégrer à la culture du coin. «On va aussi les inscrire chez les différents partenaires comme le Comité d’accueil international des Bois-Francs, Place aux Jeunes ou Taxibus», exemplifie Mme Bédard. Tout cela dans le plus grand respect afin de donner une bonne première impression. Bref, une fois l’intégration faite, ils sont en mesure de commencer à travailler l’esprit tranquille.

Des activités

Mais la CDEVR va encore plus loin en proposant à ces nouveaux arrivants certaines activités, question de leur faire découvrir la culture, mais aussi de briser l’isolement. «On meuble un peu leurs fins de semaine ou leurs soirées», indique la directrice du département. Cela peut se traduire par des cliniques d’impôt ou des activités santé où on leur explique l’importance de la bonne santé physique et mentale et des moyens de les maintenir. «On les a même amenés assister à une partie des Tigres et patiner à Daveluyville», ajoute-t-elle. Un investissement donc dans la rétention de ces employés qui, s’ils sont bien intégrés, seront plus enclins à demeurer dans la région et chez leur employeur au renouvellement de leur contrat de travail. «Il y a aussi un soutien après l’intégration, au besoin», note Mme Bédard.

Un service apprécié

À ce jour, la CDEVR a déjà accompagné plus de 15 entreprises pour l’accueil et l’intégration, ce qui représente plus de 50 travailleurs étrangers temporaires qui sont désormais employés dans la région. Parmi elles, il y a Machinerie H. Fortier (Holytek Canada) de Daveluyville. Son président, Martin Allard, témoigne de la pertinence du service de la CDEVR, son entreprise ayant depuis quelques mois accueilli quatre travailleurs étrangers (dont trois avec leur famille). «Le support offert est d’une grande aide. C’est une ressource importante», fait-il valoir. 

M. Allard a remarqué que le plus difficile, pour les nouveaux travailleurs, c’est l’adaptation et l’intégration au nouveau milieu. Ainsi, l’aide apportée par la CDEVR permet de bien encadrer le travailleur. «C’est un service que je recommande et que toutes les entreprises devraient connaître et utiliser», termine-t-il.

Missions à l’international

Après une première mission de recrutement à l’international réussie, en novembre dernier, la CDEVR souhaiterait en organiser une par année idéalement. Un partenariat a été développé du côté de l’île Maurice et a permis de recruter plus de 125 travailleurs qui arriveront dans la région à partir de juin prochain et jusqu’en décembre. «Ça a été A+ sur toute la ligne», apprécie Frédérik Boisvert. Ce dernier projette que ces travailleurs vont amener un ou deux membres de leur famille à terme, ce qui aura un impact positif sur la démographie, la revitalisation et le rajeunissement de la population de la MRC. «Ce sera un apport significatif et important», résume le directeur général.

Une nouvelle mission aura lieu cette année et la destination sera dévoilée sous peu. «En développant un partenariat en Afrique, on s’assure que nos entreprises, nos poumons économiques, puissent être alimentées pour les 15 à 20 prochaines années en matière de main-d’oeuvre», fait-il valoir. Ces missions, de même que les services offerts par la CDEVR, ne compétitionnent pas ceux d’entreprises spécialisées dans ce domaine. «Le territoire est tellement vaste et les besoins importants qu’on ne fait qu’additionner des solutions qui sont demandées par le marché», a-t-il indiqué en précisant que si jamais le marché se resserrait, la CDEVR laisserait sa place. «Notre but, c’est d’appuyer l’économie», termine-t-il.