Tingwick : des citoyens se sentent négligés par la Municipalité

Des citoyens de la rue Réal-Boutin du secteur des Trois-Lacs à Tingwick en ont long à dire contre les dirigeants de leur municipalité, se disant laissés à eux-mêmes et leur secteur laissé à l’abandon.

Sur place, Chantal Paradis, Clément Croteau et Carmen Boutin ont notamment montré les roches dispersées sur les terrains par le déneigeur en période hivernale.

« C’est la deuxième année d’affilée que cela se produit. L’an passé, on s’était plaint. On nous a fait savoir qu’on ne viendrait pas nettoyer et qu’on ne nous dédommagerait pas », mentionne Mme Paradis.

Cette année, Clément Croteau a fait savoir son mécontentement vis-à-vis la quantité de roches et l’état de son terrain. Fin de non-recevoir.

Le maire Réal Fortin s’est rendu sur place dans les jours suivants. « Il a reconnu que ça n’avait pas de bon sens, que la situation était inacceptable. On devait venir nettoyer, mais il s’est rétracté par la suite en signifiant que la demande devant être faite publiquement au conseil municipal », signale Chantal Paradis.

Les résidents dénoncent la vitesse à laquelle circule le déneigeur.  « Comment se fait-il dans une zone de 10 km/h qu’on passe ici à 50, 60 km/h et il n’est responsable de rien? Jamais personne n’est imputable de rien dans cette municipalité. Ils ne sont responsables de rien », déplore Clément Croteau.

Chantal Paradis, qui travaille de nuit à la maison, l’a aperçu à trois reprises cet hiver. « Quand je l’ai vu, il roulait rapidement. En me plaçant dans la fenêtre, il m’a vue et il est revenu en passant très lentement. »

À d’autres moments, reprend Clément Croteau, le déneigeur passe tout droit et ne vient pas ouvrir la rue. « On nous oublie, dit-il. Et les abrasifs, on n’en a pas nous autres. Les rues en asphalte méritent d’en avoir, mais pas nous. »

Les citoyens ont bien demandé à la Municipalité de paver leur petit bout de rue, longue de quelque 0,23 km, mais les inondations de 2023 ont été coûteuses. « On a fait une demande, mais je crains qu’elle ne tombe entre deux chaises. Supposément qu’on sera encore à l’ordre du jour pour le prochain budget », avance Carmen Boutin.

Les citoyens aimeraient bien aussi que leur rue soit élargie. En hiver, l’étroitesse du chemin empêche, notent-ils, deux véhicules de se croiser.

Des trous dans la chaussée

Les citoyens font état aussi des nids-de-poule qui marquent la rue des Pins qu’on doit emprunter pour se rendre jusqu’à la rue Réal-Boutin.

Clément Croteau en a fait mention en appelant en octobre la Municipalité. « Et je suis passé en novembre pour leur signifier qu’il y avait des trous dans le chemin, que ce n’était pas endurable, que ça n’avait aucun sens. Finalement ils sont venus en réparer un, mais ils n’ont pas réparé les autres. »

Une autre voisine a aussi fait part de ses doléances.  « Mais ça ne donne jamais rien », expose-t-il.

« Vous les avez vus, ce sont de véritables cratères », renchérit Carmen Boutin, résidente de la rue désignée en hommage à son père, Réal Boutin.

Les résidents, par ailleurs, font valoir la nécessité de travaux dans le fossé. « Dans le fossé, c’est bouché, l’eau ne passe plus. On va se faire inonder ben raide advenant d’importantes précipitations », craint Chantal Paradis.

Un désolant tennis

Le terrain de tennis n’est plus l’ombre de lui-même. Des bancs font même office de filet depuis un bon moment. « Ils devaient le rénover l’été dernier. Mais ils n’ont rien fait », note Mme Paradis.

Toutefois, plus personne n’utilise pratiquement le terrain. Carmen Boutin habite le secteur depuis 1986. « Si j’ai vu des gens y jouer quatre fois, c’est beau », fait-elle remarquer.

Voilà pourquoi Chantal Paradis a suggéré à la Municipalité de le convertir en parc canin, considérant le nombre de chiens dans le secteur.  « Ce serait bien. Les bêtes pourraient courir et ce serait sécuritaire pour la population. J’ai même proposé de le nettoyer et de l’entretenir », précise-t-elle.

Mais l’idée n’a pas été retenue. « J’ai même offert à la Municipalité, qui tient à rénover le terrain de tennis, de pouvoir clôturer un autre espace pour un parc à chiens », ajoute-t-elle.

« C’est fâchant, poursuit-elle, on essaie de donner une deuxième vie à des installations non utilisées et on se fait dire non. »

De plus, le terrain de pétanque, à proximité, fait pitié et présente même un caractère de dangerosité.  « On peut apercevoir des clous qui dépassent. C’est dangereux », observe la citoyenne.

Autre élément, depuis trois ans, Carmen Boutin demande à ce que la pancarte affichant le nom des trois rues à la hauteur du Chemin du Lac soit plus élevée. « Elle est trop basse, on ne la voit pas en arrivant de Tingwick vers Danville. On m’a dit qu’on allait le faire, mais ça fait trois ans et ce n’est pas fait. Nous sommes négligés, on se fout de notre gueule », exprime-t-elle.

Les citoyens déplorent, par ailleurs, que le parc pour enfants n’ait pas été sécurisé. « Ce n’est plus conforme. Ils sont censés changer tout cela, mais ça fait juste trois ans », ironise Clément Croteau.

Cependant, un nouveau pavillon a été aménagé. « Ils ont mis un beau gazebo qui ne sert à rien. Il est inutilisé puisque les citoyens, pour la plupart, ont un terrain bordant la rivière ou assez grand pour être aménagé à leur guise », fait valoir Chantal Paradis.

Le non-respect de la réglementation quant à la vitesse, mais en lien aussi avec l’interdiction de stationnement à la descente de bateaux, exaspère aussi les résidents.

Une affiche indique l’interdiction de stationnement. « Mais il y a toujours des véhicules, affirme Clément Croteau. La police vient une fois par année, à l’automne, pour voir s’il y a du chevreuil! Mais on paie pour la police à temps plein avec nos taxes. »

Les citoyens rencontrés se sentent littéralement délaissés. « On dirait qu’il n’y a pas d’employés municipaux pour nous autres. Nous sommes négligés pas à peu près. Le fossé est bouché, ils ne font rien, soutient Clément Croteau. On a pourtant à cœur d’entretenir nos affaires et de rendre ça beau. Je l’ai dit aussi plusieurs fois d’ailleurs à la Municipalité : si votre gars à l’entretien des routes venait une fois aux deux semaines, il verrait ce qui se passe, il verrait les maudits trous. Il verrait l’hiver qu’on n’est pas nettoyés. »

Le résident ajoute qu’à un moment donné, il s’était inscrit au concours Village fleuri. « Ils ne sont même pas venus voir. »

« M. Croteau appelle et il se fait traiter de chialeux », signale Chantal Paradis.

« Ben oui, on est des chialeux, reprend Clément Croteau. Cet hiver, à un moment donné, il y avait de la glace, et le déneigeur est passé tellement vite que ça a cassé des branches d’arbres. »

À l’heure de tombée, le www.lanouvelle.net demeurait en attente d’un retour d’appel laissé au bureau du maire Réal Fortin. Ses réactions et commentaires viendront ultérieurement.