Restaurant populaire : hausse de la fréquentation

L’insécurité alimentaire se fait sentir un peu partout. Du côté du Restaurant populaire, situé à la Place Rita-St-Pierre de Victoriaville, cela se traduit par une hausse de la fréquentation.

Celle-ci est évaluée entre 5 et 10% au cours de la dernière année, selon la coordonnatrice de l’organisme communautaire, Isabelle Drouin. Celle-ci explique que l’équipe (de quatre travailleurs à temps plein et un à temps partiel), bien accompagnée de bénévoles, sert actuellement entre 65 et 70 dîners chaque jour de la semaine. « On note toutefois un léger ralentissement en ce début de 2024, peut-être à cause des restants des paniers de Noël ou du froid », estime-t-elle en ajoutant que les chiffres ont monté à 75-80 repas quotidiennement récemment.

En plus d’une hausse du nombre d’utilisateurs, Mme Drouin note aussi une diversification de la clientèle. « On voit beaucoup de nouveaux visages », ajoute-t-elle.

Bien entendu, il y a toujours les habitués qui viennent bénéficier des dîners à 1 $ (soupe, plat principal et dessert) et des travailleurs (de l’immeuble notamment) qui viennent prendre des repas solidaires à 4 $. À eux s’ajoutent des gens qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts ou qui simplement souffrent d’isolement qui viennent joindre le groupe de dineurs. « Il n’y a pas à se qualifier pour venir manger, on sert tout le monde », explique la coordonnatrice.

En effet, tous sont bienvenus et invités à contribuer selon leurs moyens (1 $ ou plus) pour un bon repas concocté avec amour par une équipe dévouée. Certains viennent aussi chercher un repas pour emporter, un service instauré pendant la pandémie et qui conserve un bon succès. « Nous ne sommes pas dans le jugement et personne n’a à être mal à l’aise de venir », insiste la coordonnatrice qui souhaiterait une « déstigmatisation » de la clientèle. « Nous sommes un prolongement du domaine de la santé et des services sociaux et toutes les raisons sont bonnes pour venir nous voir », dit-elle encore.

Le restaurant est ainsi accessible entre 11 h 30 et 12 h 30 pour le service du midi et on peut y rester jusqu’à 13 h. « Mais si jamais il y avait trop de monde, on pourrait étirer le service », ajoute Mme Drouin.

Ce sont ainsi environ 80 repas qui sont préparés chaque jour et si jamais il y a des surplus, ceux-ci sont tout simplement congelés et remis à l’unité de débordement pour nourrir ceux qui s’y retrouvent. 

C’est en bonne partie avec des aliments récupérés dans différents lieux, entreprises ou institutions, que sont mijotés les repas. « On complète avec ce qu’on a et les dons de la Sécurité alimentaire », fait-elle savoir. Tout cela fait en sorte que le Restaurant populaire est toujours en mesure de répondre à la demande et que personne ne repart de l’endroit le ventre vide. « Même si parfois on arrive serré », complète-t-elle.

En plus des dîners, l’équipe propose, depuis plusieurs mois, un accès au restaurant du lundi au vendredi entre 9 et 11 h. Un intervenant est alors présent pour ceux qui viennent prendre un café et manger une rôtie, un croissant ou une gaufre (tout dépendant de ce qu’il y a de disponible). « Ça offre une place au chaud de plus », note la coordonnatrice. 

Et en après-midi, les gens du Restaurant populaire s’affairent au projet « Boîte à lunch » qui permet de nourrir (repas complet ou collations) 154 enfants dans des écoles majoritairement de Victoriaville qui y sont inscrits. C’est également à ce moment que sont cuisinés les repas destinés à l’unité de débordement.

« Nous essayons aussi d’organiser, une fois par semaine, une activité pour répondre aux intérêts des gens », fait savoir Mme Drouin. Ça peut être un atelier culinaire pour favoriser l’autonomie alimentaire, un bingo, la présentation d’un organisme, etc. Ainsi, tous sont bienvenus pour venir prendre un bon repas chaud et en même temps en profiter pour se réchauffer le cœur en bonne compagnie.