Quartier des oiseaux : des citoyens exaspérés par les bruits d’autos

Difficile pour les citoyens du secteur des rues des Balbuzards, des Grives et des Pinsons, notamment, de jouir de la quiétude de leurs propriétés. Tous les soirs, des bruits incessants, des crissements de pneus, des courses, des « drifts » viennent perturber la vie de ces Victoriavillois qui en ont marre.

L’un d’eux, Benoît Houle, s’est adressé, lundi soir, au conseil municipal, témoignant de ce que vivent les résidents de son quartier. « Cela perdure depuis plus d’un an et demi sur les rues François-Bourgeois, Samuel-Boulanger, Archibald-Campbell et J.-Aurèle.-Roux. La rue Samuel-Boulanger se termine en rond-point. La rue est libre, il n’y a rien, aucune industrie, ça tourne, ça tourne tous les soirs. Ça peut durer 15 minutes, une demi-heure, une heure, une heure et demie », a dénoncé le citoyen.

Auparavant, les individus s’exécutaient vers 21 h ou 22 h. Maintenant, a-t-il dit, tout peut commencer vers 17 h et prendre fin vers minuit.

Des extraits sonores et des vidéos ont été captés. « On a collaboré avec Mme Moreau  (Chantal) et M. Côté (Alexandre). Dans les premiers pourparlers, M. Côté nous a dit d’appeler la police », a fait savoir M. Houle.

Ce qu’ils ont fait d’ailleurs. Et très souvent. Mais sans résultat. « Nous sommes au moins quatre voisins, on appelle la police tous les soirs. Le dossier doit être épais à la Sûreté du Québec. Et quand on appelle, on nous demande le numéro de plaque. On ne peut voir, on ne voit que les lumières tourner dans le bois et on entend le bruit, comme très près. Même des résidents du rang Allard entendent les bruits. »

Curieusement, a-t-il signalé, les bruits cessent momentanément lorsqu’un appel est fait à la police. Le citoyen soupçonne les chauffards de réussir à capter les communications policières. Mais tout recommence une heure ou deux plus tard.

Sensibilisée au problème, la Ville a placé des blocs de ciment sur la rue Samuel-Boulanger. « On en avait mis dans la rue, et on a constaté qu’ils passaient à côté. Ils s’étaient frayé un chemin. Nous en avons ajouté », a indiqué le maire Antoine Tardif.

« Mais les autos continuent de passer, a ajouté le citoyen, et les motos sont arrivés et ont commencé à faire des courses et à emprunter la piste cyclable de long en large. »

Les blocs ont dû être retirés, a expliqué le maire Tardif, pour permettre la préparation et l’excavation d’un terrain en vue d’une construction industrielle.

« Les blocs enlevés, la porte est ouverte, a observé Benoît Houle. Et ça tourne, et quand je dis ça tourne, c’est deux, trois ou quatre véhicules qui se relaient tour à tour. »

Le résident cite un cas survenu à l’heure du souper un vendredi, 17 h. Un autre épisode s’est échelonné sans arrêt de 22 h à 23 h 15. Il dit s’inquiéter des conséquences advenant son souhait de vouloir vendre sa propriété.

« On ne sait plus quoi faire, se désole Benoît Houle. Même quand on appelle la police, on se fait dire : si on a quelqu’un, nous irons. Nous, les citoyens du quartier des oiseaux, vous demandons de nous fournir un plan complet avec la collaboration de la SQ pour que ça cesse pour de bon. »

Il est temps selon le citoyen que la police fasse son travail. « Je pense qu’en attraper un ou deux avec des amendes salées…  Même ma voisine, policière, appelle parfois, mais elle le reconnaît : on n’a pas le temps. Si c’était une fois de temps à autre, je pourrais comprendre, mais là, c’est tous les soirs », a exprimé le citoyen exaspéré.

Le premier magistrat partage sa frustration. « C’est une nuisance inadmissible, a-t-il soutenu. Nous allons regarder avec la Sûreté du Québec pour voir de quelle façon on peut travailler le dossier autrement. Et aussi avec notre comité des transports pour évaluer si des modifications peuvent être apportées au niveau de la rue. On prend en notes vos revendications, on va s’y affairer. »