Projet éolien Arthabaska : Victoriaville cautionne la démarche de la MRC
En séance publique, lundi soir, les élus de Victoriaville ont résolu de cautionner la démarche de la MRC d’Arthabaska relativement au projet éolien retenu par Hydro-Québec.
La décision d’Hydro-Québec amène une série d’étapes à franchir, a souligné le maire Antoine Tardif. « Ce soir, c’est l’une de ces étapes où on demande à chacune des municipalités, dont Victoriaville, de cautionner la démarche de la MRC d’Arthabaska. Ce que nous acceptons de faire avec enthousiasme, considérant les retombées socioéconomiques pour notre ville et notre région tout en contribuant, à notre façon, à la production d’énergie renouvelable pour le Québec », a-t-il indiqué.
En fin de séance, une citoyenne Johanne Allard a questionné le maire sur le projet, voulant connaître notamment le montant à investir par la MRC, la part de Victoriaville, mais aussi des détails techniques comme les distances séparatrices.
Le maire de Victoriaville a fait savoir qu’avec le nombre d’éoliennes prévu, entre 37 et 44, cela représente un projet d’environ 700 M $.
La MRC d’Arthabaska et Boralex sont partenaires à parts égales, 50% chacun. Ce qui représente une contribution de quelque 350 M $ pour la MRC d’Arthabaska.
« La participation de Victoriaville est calculée au prorata de la richesse foncière uniformisée et de la population. La Ville représente environ 66% de la MRC. Donc, notre cautionnement se fait à la hauteur de 66% du projet », a expliqué le maire Tardif.
Quant aux revenus projetés, la MRC, a-t-il souligné, pourrait engranger plus de cinq millions de dollars annuellement. « Ces revenus seront ensuite redistribués aux municipalités ou maintenus dans des projets régionaux. Mais la formule de redistribution n’a pas encore été définie. Un comité énergétique a été formé à la MRC pour justement réfléchir à la façon dont les profits pourraient être versés », a fait savoir Antoine Tardif.
Au sujet des distances séparatrices, rien n’a changé, a-t-il précisé. Les éoliennes ne peuvent être implantées à moins de 700 m des résidences et à moins de 1,2 km du cœur d’un village.
La citoyenne a dit souhaiter une meilleure pédagogie de la part des autorités qui auraient intérêt, selon elle, à faire preuve de transparence et à bien informer les citoyens de leurs droits lorsqu’ils peuvent s’exprimer par référendum, par exemple.
Elle a déploré également la vitesse à laquelle on impose ce projet. À cela, le premier magistrat a reconnu que tout allait vite. « Mais on est tous dans le même bateau. Le processus s’est déroulé rapidement. En même temps, les besoins énergétiques du Québec sont en croissance », a-t-il noté, citant en exemple le développement de la filière batterie à Bécancour. « Les entreprises qui s’y installent auront des besoins énergétiques importants », a-t-il fait valoir.
Le maire estime que l’implantation du projet éolien peut se faire sans causer trop d’impacts. « À Victoriaville, on protège les espaces agricoles en densifiant autant que possible. Aujourd’hui, on fait face à des réalités nouvelles concernant les besoins énergétiques. Nous pensons être en mesure de rallier les deux objectifs, c’est-à-dire aménager adéquatement notre territoire tout en permettant l’implantation d’éoliennes. Nous croyons qu’il s’agit de la voie de l’avenir et nous sommes confortables avec ça », a conclu le maire Tardif.