Le Parc industriel du Grand Daveluyville et Victoriaville relancé

« Loin d’être mort, il est en vie plus que jamais », a lancé, vendredi matin, le maire de Daveluyville, Mathieu Allard en parlant du Parc industriel du Grand Daveluyville et Victoriaville aménagé en bordure de l’autoroute 20 à proximité du secteur du Lac-à-la-truite. Tous les terrains du parc font l’objet d’une offre d’achat, signe d’un développement prometteur.

Réunis à l’hôtel de ville de Daveluyville, le maire Allard et son acolyte Antoine Tardif, maire de Victoriaville, ont tenu à faire une mise à jour concernant la relance de ce parc industriel plutôt en dormance depuis quelques années pour reprendre les propos du premier magistrat daveluyvien.

Une mise à jour s’imposait parce que, depuis deux ans, un grand travail a été effectué. Un travail qui s’est mis en branle au lendemain des élections municipales.  « Sitôt élus, Mathieu et moi, nous nous sommes rencontrés et nous partagions la même priorité : développer le parc en bordure de la 20. Pour différentes raisons au cours des années précédentes, ce n’était pas nécessairement la priorité des deux villes, mais pour nous, c’était clairement un objectif », mentionne Antoine Tardif.

« Lors de notre première rencontre après l’élection, renchérit Mathieu Allard, on s’entendait pour réactiver le parc, y mettre les ressources nécessaires pour brosser  l’état de la situation, identifier les lacunes et foncer dans l’aventure. »

Le travail s’amorçait donc avec un objectif bien précis et même « audacieux », note le maire de Daveluyville. « On voulait acheter les terrains inactifs et faire en sorte d’avoir une offre d’achat pour tous les terrains à la fin 2023. C’est chose faite. Aujourd’hui, si un promoteur appelle, il se retrouve sur la liste d’attente », précise Mathieu Allard.

Les deux municipalités partenaires ont d’abord demandé un état de situation, notamment sur les terrains vendus et les espaces disponibles. « Avec le portrait en main, on a alors été en mesure d’identifier les lacunes et ce qu’il fallait faire pour que ça change », souligne le maire Allard.

Le parc industriel actuel couvre une superficie d’environ trois millions de pieds carrés. Environ 50% des terrains avaient trouvé preneurs. Mais un enjeu majeur se présentait puisque certains terrains rendaient difficile l’implantation d’une entreprise souhaitant acquérir, par exemple, deux terrains voisins. « Avec Antoine, on a trouvé des solutions pour procéder au rachat des terrains vendus, mais pour lesquels aucun projet ne se dessinait. On a racheté les terrains aux promoteurs qui n’avaient pas de projets », explique le maire de Daveluyville.

Un seul terrain, en fait, n’a pas été repris, celui du fabricant de piscines Aquarino, une entreprise déjà présente dans le parc industriel et qui concrétisera un projet sur un terrain voisin de ses installations.

« On s’est dotée d’une stratégie assez agressive pour récupérer les terrains qui n’étaient pas en développement et pour faire de la prospection pour les terrains restants et les vendre par la suite », souligne le maire de Victoriaville.

Dans leurs démarches, les deux maires n’ont pas hésité à s’allier des experts dans le domaine, dont Martin Dupont, ancien directeur général de la Société de développement économique de Drummondville qui cumule plus de 35 ans d’expérience en développement de parcs industriels.

La Corporation d’initiative industrielle de Victoriaville a aussi fait du développement du parc industriel à Daveluyville une priorité. La Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région (CDEVR) fait également partie de la démarche.

Le développement du Parc industriel du Grand Daveluyville et Victoriaville a notamment mené les maires Allard et Tardif à rencontrer de grands joueurs à Montréal. « Des promoteurs industriels qui voient en Daveluyville un potentiel inestimable de développement en raison de son emplacement, notamment la proximité de l’autoroute 20 mais aussi sa proximité avec tout ce qui se passe à Bécancour et le développement de la filière batterie », fait valoir Antoine Tardif.

« Nous avons aussi rencontré Mathieu Olivier, le directeur général du parc industriel de Bécancour, pour voir comment, par exemple, on pourrait récupérer des sous-traitants. On lui a fait faire la visite de notre parc », fait savoir Mathieu Allard.

Des représentants d’Investissement Québec ont aussi eu droit à une visite des lieux.

Bref, depuis que les terrains sont redevenus disponibles, le téléphone ne dérougit pas. Le parc industriel en bordure de l’autoroute suscite un véritable intérêt. « On est vraiment dans le radar du parc industriel de Bécancour, d’Investissement Québec et de différents promoteurs industriels. Pour eux, il s’agit d’un emplacement stratégique à haute valeur et cela vient avec des investissements immobiliers, indique le maire Tardif. Quand ils rencontrent des maires, ils s’informent de ce que le milieu à offrir en termes d’infrastructures scolaires et de loisirs, notamment. »

À ce titre, Daveluyville devient une ville attractive, estime Mathieu Allard. « Une municipalité comme la nôtre propose la maternelle 4 ans jusqu’à la cinquième secondaire. Nous avons une épicerie avec une bannière SAQ, une quincaillerie, une pharmacie, un centre sportif rénové, le CLSC. Chez nous, tu as tous les services dont tu as besoin. De plus, nous sommes à une vingtaine de minutes de Victoriaville. Il y a aussi l’axe des autoroutes 20 et 55, sans compter l’accès au port de Bécancour qui constitue un enjeu important pour certains », soulève-t-il.

Des retombées à venir

Avec toutes ces offres d’achat sur la table, le parc industriel générera, avance-t-on, d’importantes retombées qui bénéficieront, non seulement à Daveluyville, mais à toute la région. « 2024 risque donc d’être fort dynamique sur le plan industriel pour Daveluyville, pour Victoriaville, mais aussi pour toute la région parce que les projets dont on parle, ce sont des projets d’envergure qui viendront changer considérablement le tissu industriel de notre région. Ce sont des investissements provenant d’ailleurs, et non pas d’entreprises de chez nous », signale le maire de Victoriaville.

Et Daveluyville pourrait bien revivre les belles années qu’elle a connues à l’époque du meuble. « Ça va ramener Daveluyville dans ses meilleures années à un niveau industriel élevé. On sent un dynamisme qui s’installe, confie le maire Mathieu Allard. Les gens embarquent dans la roue et tout le monde s’implique dans plusieurs choses. Les projets attireront davantage de personnes, ce qui fera bouger encore plus les affaires. »

Des annonces sont ainsi attendues quelque part au printemps 2024. Il s’agira d’investissements majeurs qui créeront des emplois, dont le nombre dépendra de certains facteurs, notamment des projets eux-mêmes.

Sans entrer dans tous les détails, le parc devrait accueillir des entreprises diversifiées. Déjà on a parlé d’un centre de distribution de haute technologie. On s’attend donc, au printemps, à ce que le plus important projet du parc soit annoncé.

Les trois municipalités partenaires dans le développement du parc (Daveluyville, Victoriaville et Maddington Falls) se partageront les revenus de taxation.

« Juste la vente des terrains pour lesquels on a des offres d’achat en ce moment représentera une entrée importante d’argent pour les municipalités, note Antoine Tardif. Ensuite les constructions qui s’y feront, si on se fie aux projets qui nous ont été présentés à ce jour, concernent d’importants bâtiments qui généreront d’importants revenus de taxation. »

Le développement d’une deuxième phase du parc industriel est tout à fait possible. D’ailleurs, la Société d’initiative économique du Grand Daveluyville et Victoriaville a déjà mis la main sur un espace en bordure du chemin du Lac-à-la truite.

Un exemple à suivre

Le partenariat impliquant les trois municipalités a de quoi en inspirer d’autres à en faire autant, croit le maire de Victoriaville, d’autant que le gouvernement demande aux régions de développer intelligemment le territoire et de maximiser les zones industrielles. « Si Victoriaville s’est lancée dans une telle alliance, c’est qu’on pense que toute la région en retirera des bénéfices, C’est une façon innovante de développer nos parcs industriels et d’occuper le territoire, fait-il valoir. Nous avons, à Victoriaville, une certaine capacité financière et humaine qui permet d’aider dans le développement du parc à Daveluyville. »

Il y a aussi le fait que les espaces disponibles à Victoriaville ne sont pas illimités. « Et les règles sont toujours de plus en plus sévères pour étendre les parcs dans les terres agricoles. Et ce n’est pas ce qu’on souhaite. On veut maximiser autant que possible nos partenariats. Celui conclut  avec Daveluyville et Maddington Falls est unique au Québec. D’avoir un parc industriel avec trois municipalités participantes, c’est très innovant. »

« Ce qu’on fait présentement, comme la prospection nationale et internationale, ajoute le maire Mathieu Allard, on n’aurait jamais pu le faire seul. Nous n’avons pas les ressources. »

« D’avoir une main tendue et de travailler régionalement,  je pense que c’est quelque chose qui est propre à notre esprit collaboratif dans la MRC d’Arthabaska, mais qui pourrait certainement faire des petits partout au Québec. C’est un beau modèle », soutient Antoine Tardif.

« Le secret, c’est la collaboration. Si deux ans plus tard, nous en sommes avec des offres d’achat sur tous les terrains, c’est que personne n’a tiré la couverte de son côté, mais que tous allaient dans la même direction. J’ai beau avoir le meilleur emplacement, les plus beaux terrains, si je n’ai pas les ressources humaines et financières pour développer, on n’avance pas. On a hâte au printemps, hâte aux annonces, ça changera le portrait de la région », conclut Mathieu Allard.