La famille Cuapantecatl Hernandez veut éviter l’expulsion du Canada

La famille Cuapantecatl Hernandez, qui demeure à Plessisville, sollicite l’aide du milieu politique pour demander au ministère de la Sécurité publique du Canada d’intervenir et de revoir sa décision pour éviter sa déportation au Mexique.

Jose de Jesus Cuapantecatl Escobar et sa femme Flor Del Rocio Hernandez Del Rio, tous deux âgés de 34 ans, ainsi que leurs deux enfants Ivanna, 12 ans, et Diego, 11 ans, ont rencontré la presse lundi matin à l’hôtel de ville de Plessisville. Ils étaient accompagnés du directeur de l’école primaire Saint-Édouard, Stéphan Drolet, et de l’enseignante en francisation, Marie-Lyne Dubois, qui habite le même quartier que la famille mexicaine, tous venus en support.

Menacés dans leur pays

« Nous étions propriétaires d’un restaurant lorsqu’un cartel est venu nous demander une partie de nos profits et que, si nous ne les payions pas, qu’ils tueraient nos enfants », a raconté le père. Celui-ci a quitté pour le Canada en 2019 et s’est trouvé un emploi chez CBR Laser à Plessisville. Pendant qu’il était ici, sa femme et ses enfants ont fait l’objet d’une tentative d’enlèvement qui a heureusement échoué. Quelque temps, plus tard, sa femme le rejoint à Plessisville pour travailler dans un restaurant dans le but d’amasser assez d’argent pour faire venir les enfants à leur tour. Toutefois, la pandémie a retardé leur projet de deux ans, deux ans où les enfants ont dû rester cachés au Mexique en attendant de pouvoir venir à Plessisville. Installés tous ensemble depuis 2021, les membres de la famille ne veulent pas retourner au Mexique. « Nous demandons de l’aide pour des raisons de sécurité. Nous craignons vraiment pour notre vie si nous y retournons », a imploré le père de famille.

Déportation

La famille Cuapantecatl Hernandez tente depuis son arrivée au Canada d’obtenir le statut de réfugiée en raison de violences qu’elle a subies par les cartels de la drogue dans son pays d’origine, mais risque d’être déportée parce qu’elle a été victime de très mauvais conseils de la part de ses avocats. La Section de la protection des réfugiés a en effet rejeté les demandes d’asile présentées par la famille qui n’aurait pas bénéficié d’une représentation juste et équitable. Le directeur d’école, Stéphan Drolet, s’est rendu compte que les enfants, qui fréquentaient son école, étaient tristes et qu’il se passait quelque chose dans leur vie et c’est de cette façon qu’il a été mis au fait de leur histoire et des risques de leur déportation.

M. Drolet, dont les enfants mexicains ont fréquenté l’institution qu’il dirige, dit avoir été touché par le fait que la famille Cuapantecatl n’a pas été entendue correctement. « Nous demandons au pouvoir judiciaire de revoir sa décision en vertu des informations qui auraient dû être déposées, mais qui ne l’ont pas été. Nous avons également transmis l’information au député de Mégantic-L’Érable, Luc Berthold, qui a écrit au ministre de l’Immigration. Il attend la réponse du ministre. » Dans sa lettre, le député Berthold déplore que des avocats malhonnêtes fassent miroiter mer et monde à des gens qui aspirent simplement à une vie meilleure au Canada et profitent de la vulnérabilité d’une famille de réfugiés en leur soutirant des sommes astronomiques.

Selon le député, le manque de défense approprié a été suffisant pour que la Section de protection des réfugiés refuse leur demande. Pourtant, écrit-il, la famille a su faire la démonstration des allégations de menaces émanant de groupes criminels vécues au Mexique. Le député n’accepte pas la décision du Ministère de refuser le statut de réfugiés à la famille. « Il ne fait aucun doute que la famille a subi des préjudices importants dans son pays d’origine. Il m’apparaît évident plus que jamais que le Canada pourrait ici honorer sa mission humanitaire et protectrice envers eux. Je m’adresse à vous afin de reconsidérer votre position pour motifs humanitaires », a-t-il mentionné dans sa lettre au ministre.

Le maire de la Ville de Plessisville, Pierre Fortier, était sur place pour appuyer la famille mexicaine. « Ces gens-là ont été mal accompagnés dès le départ. Il y a des gens qui n’ont pas fait le travail pour lequel ils ont été payés. Le système ne leur a pas non plus donné l’accompagnement nécessaire. On aurait dû leur donner des interprètes et ils auraient dû avoir de l’aide au niveau de leurs demandes de permis de travail. Je pense que le ministre doit leur donner une chance de rectifier tout ça. »

« Ces gens-là se sont bien intégrés à Plessisville. Ils travaillent tous les deux et nous avons besoin de cette main-d’œuvre. Les enfants se sont bien adaptés à l’école. Les parents suivent des cours de français. Ce serait inconcevable de retourner cette famille au Mexique, car elle serait en danger. Le ministre Miller doit intervenir dans le dossier. Ça n’a pas de sens, ces gens-là n’ont pas été traités comme ils auraient dû l’être. » C’est le 31 octobre que la famille connaîtra la date de son renvoi au Mexique s’il n’y a pas d’intervention politique.