La Cour salue le départ à la retraite de Ronald Robichaud

Pour la toute dernière fois, l’avocat Me Ronald Robichaud s’est présenté, vendredi matin, au palais de justice de Victoriaville. Il y venait pour terminer son dernier dossier. Quelques minutes avant 10 h, il quittait la salle d’audience. L’heure de la retraite venait officiellement de sonner après 47 ans de pratique.

Le juge Bruno Langelier de la Cour du Québec a bien connu Me Robichaud. Comme avocat de l’aide juridique, Bruno Langelier est arrivé à Victoriaville en 1989 alors que Ronald Robichaud pratiquait depuis une douzaine d’années.

« Il y aurait bien des anecdotes à raconter, a confié le magistrat, mais le tribunal s’en tiendra à souligner que vous étiez un plaideur émérite. Vous étiez toujours préparé quand vous vous présentiez devant la cour avec vos nombreuses notes surlignées de diverses couleurs et plusieurs pages avec des points précis pour mener vos contre-interrogatoires souvent très longs, mais qui vous ont permis de connaître de nombreux succès en obtenant l’acquittement de vos clients. »

De l’époque contemporaine du Barreau d’Arthabaska, Me Robichaud, a souligné le juge Langelier, est le seul avocat à avoir plaidé avec brio devant toutes les instances en droit civil, commercial, en droit de la famille et en droit familial. « Vous avez aussi plaidé à plusieurs occasions pour une douzaine de dossiers devant les assises criminelles (devant jury en Cour supérieure) », a signalé le président du tribunal.

Pratiquant depuis près de cinq décennies, Me Robichaud aura connu les époques avant et après l’arrivée de la Charte canadienne des droits et libertés. « La Charte a révolutionné et changé la pratique du droit. De ces époques, vous en conserverez de nombreux souvenirs », a confié le juge Bruno Langelier tout en remarquant qu’il devançait à la retraite Me Denis Lavigne, le doyen des avocats dans la région. « Vous devancez Me Lavigne qui demeurera le pilier, même fragilisé, mais qui tient encore comme la stature d’un vieux pont bien construit », a imagé le juge Langelier.

Le temps passe rapidement, a observé le magistrat avec philosophie. « Quand on regarde en arrière, on s’aperçoit qu’elle est brève la vie d’un être humain. »

Au nom de la Cour du Québec, en son nom personnel et au nom des confrères et consoeurs, le juge Langelier a tenu à lui souhaiter la meilleure santé. « Votre départ est peinant, votre présence va nous manquer. Mais profitez de la vie et des voyages que vous affectionnez », a terminé le magistrat tout en se levant, comme les autres avocats présents. Tous ont applaudi en guise d’appréciation pour tout le travail accompli par Me Ronald Robichaud.

« J’apprécie énormément, je ne m’attendais pas à ça », a exprimé Me Robichaud. « J’ai apprécié plaidé devant vous.  Et quand vous étiez avocat, on a eu beaucoup de plaisir à discuter ensemble autour d’un dîner. Merci, je penserai à vous régulièrement dans mes sorties. Merci également à mes collègues en défense et aux procureurs de la Couronne. Là, j’ai vraiment terminé », a conclu Me Robichaud.