Eric Lefebvre fait le saut pour sortir Trudeau

En présence de quelques centaines de partisans et du chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, réunis dimanche soir à l’Hôtel Le Victorin de Victoriaville, le député d’Arthabaska, Eric Lefebvre, a expliqué sa décision de quitter la Coalition avenir Québec (CAQ) pour l’aventure fédérale avec les conservateurs parce qu’il a le goût, a-t-il dit, de contribuer à sortir le gouvernement libéral.

« Ça fait 20 ans que je suis dans la famille conservatrice. Je suis un conservateur dans le sang depuis 20 ans. J’ai décidé de mettre l’épaule à la roue pour aider Pierre Poilievre à sortir Justin Trudeau d’Ottawa », a-t-il lancé. 

Et selon lui, le chef conservateur est le seul à pouvoir le faire. « Justin Trudeau utilise la carte de crédit de nos enfants, de nos petits-enfants et des générations futures. Et ça, ça doit arrêter! Et le seul qui peut sortir Justin Trudeau d’Ottawa, c’est Pierre Poilievre avec sa détermination, son expérience, son courage et surtout son gros bon sens », a-t-il fait valoir. Le député d’Arthabaska a soutenu que Pierre Poilievre sera le premier ministre qui va couper les taxes et les impôts, bâtir des logements, réparer le budget de Justin Trudeau et stopper le crime. « Finalement, Pierre Poilievre va être un vrai premier ministre. »

La route est encore longue cependant, a-t-il prévenu, tout en précisant l’importance que tous et toutes mettent l’épaule à la roue et se serrent les coudes. « Mais l’objectif final, c’est qu’à la prochaine élection fédérale, on ait un gouvernement conservateur majoritaire. » En entrevue avec le www.lanouvelle.net avant l’arrivée du chef, Eric Lefebvre a expliqué qu’un concours de circonstances a mené à son départ de la CAQ et à son saut chez les conservateurs. « J’ai reçu des appels de députés et de sénateurs conservateurs, puis de Pierre Poilièvre que j’ai rencontré par la suite.

Finalement, j’ai décidé de me lancer pour aider à sortir le gouvernement libéral », a-t-il confié. Sa décision, il l’a prise, a-t-il dit, de 48 à 72 heures avant de l’annoncer au premier ministre du Québec, François Legault. « Je voulais être transparent autant pour la population que pour le premier ministre et mes collègues. Comme j’avais le privilège de siéger au conseil des ministres, j’aurais été mal à l’aise de continuer tout en ayant arrêté ma décision », a-t-il soutenu. Là où certains l’accusent d’opportunisme, Eric Lefebvre, lui, affirme qu’il a simplement tenu à faire preuve de transparence.

Contrairement à ce que pensent certains observateurs, le député d’Arthabaska n’a aucunement l’intention de démissionner de son poste. « Qu’on soit député du gouvernement, député dans l’opposition ou indépendant, un député qui fait bien son travail, qui fait avancer les dossiers pour sa région et les dossiers des citoyens, c’est ce qui est important. Je veux rassurer la population d’Arthabaska-L’Érable que je vais continuer à travailler avec le même acharnement dont j’ai toujours fait preuve depuis mes débuts », a-t-il plaidé, tout en se réjouissant des nombreux commentaires reçus depuis l’annonce de sa décision.

Advenant son élection dans Richmond-Arthabaska au sein d’un gouvernement conservateur au pouvoir, Eric Lefebvre s’attend-il à une quelconque fonction? À cela, le député répète ce qu’il a dit dans le passé. « L’important n’est pas ce que je désire, mais bien là où le chef de mon parti pense que je puisse être le plus efficace. Ce sera à lui de décider et je remplirai le rôle qu’on me confiera », a-t-il exprimé. Si on le sollicite pour l’organisation de la prochaine campagne électorale fédérale au Québec, Eric Lefebvre n’hésitera aucunement. « J’ai toujours été reconnu comme un bon organisateur politique, alors si on me demande ma participation au niveau de l’organisation, je le ferai avec plaisir », a-t-il fait savoir.

L’entrée du chef

Sur la scène, Eric Lefebvre a présenté la conjointe de Pierre Poilievre, Anaida Poilievre Galindo, « une femme d’exception, une femme de cœur et d’action ». 

C’est elle qui a présenté son mari qui a fait son entrée sous les applaudissements de la foule.

« Félicitations et merci Eric de faire partie de l’équipe conservatrice du gros bon sens », a dit le chef conservateur, d’entrée de jeu, tout en saluant notamment ses succès en affaires. « C’est exactement le type d’entrepreneur dont on a besoin au gouvernement pour réparer le budget avec le gros bon sens qui traite chaque sou comme étant précieux et qui investit l’argent pour obtenir un résultat plutôt que simplement le gaspiller », a souligné Pierre Poilievre.

Sans surprise, le chef conservateur a attaqué le gouvernement de Justin Trudeau. « Il a doublé notre dette nationale et causé la pire inflation en 40 ans. Il a doublé le coût des logements après avoir promis d’importants programmes gouvernementaux pour rendre le logement abordable », a-t-il dénoncé en précisant qu’un gouvernement conservateur allait éliminer le gaspillage et couper dans la bureaucratie. « Les conservateurs veulent laisser l’argent dans les poches et entre les mains des Québécois, les entrepreneurs et les travailleurs. Les gens paient trop, a-t-il soutenu. On va couper les taxes et impôts pour rendre le travail payant. Au lieu de punir le travail, il faut le récompenser. Il faut aussi réduire la paperasse sur le dos des petites et moyennes entreprises et des agriculteurs qui paient trop. Ils sont en train de souffrir en raison de la lourdeur administrative et des taxes et impôts. »

L’élimination de la bureaucratie permettra aussi, a-t-il avancé, de construire plus de logements. Il n’a pas manqué d’ailleurs de citer le cas de Victoriaville qui enregistre une hausse des mises en chantier. « C’est parce que le maire Antoine Tardif et son conseil ont réussi à éliminer la bureaucratie et à accélérer l’approbation des projets. » Un gouvernement conservateur, a laissé entendre le chef, laissera de la souplesse aux provinces, dont le Québec. « Nous croyons dans un état fédéral plus petit pour un Québec plus grand. Nous ne voulons pas nous ingérer dans vos vies, nous voulons simplement mener et gérer un gouvernement compétent qui livre des services dans nos compétences fédérales en permettant aux provinces, aux municipalités et surtout aux entrepreneurs et travailleurs de prendre leurs propres décisions. Je ne veux pas être le maître du Canada, a-t-il affirmé. Je veux permettre aux gens de prendre leurs propres décisions, je veux être le serviteur. C’est ça un premier ministre, être le premier serviteur. » 

Pierre Poilievre a terminé son allocution en promettant « un pays basé sur le gros bon sens des travailleurs, des entrepreneurs, des soldats, des fermiers, des gens qui paient trop et qui sont fatigués ». « À ces gens, j’offre l’espoir d’un avenir meilleur, où le travail est récompensé, où notre patrimoine est protégé, où nos rues sont sécuritaires, où notre économie offre de gros chèques de paie et des prix plus abordables. C’est le pays qu’on va bâtir avec votre député Eric Lefebvre, avec l’équipe conservatrice du gros bons sens », a-t-il conclu.