Des travaux et du nouveau au Musée Laurier et à l’Hôtel des Postes

Depuis quelques jours, les portes du Musée Laurier et de l’Hôtel des Postes de Victoriaville sont fermées. C’est que des travaux sont réalisés dans les deux établissements qui permettront d’en faciliter l’accès.

Du côté du Musée Laurier, on procède à la rénovation de la galerie avant, celle qui accueille tous les visiteurs. Des travaux évalués à 300 000 $ (et subventionnés) y sont en cours. Ceux-ci devaient être réalisés au début du printemps, mais ont été retardés pour des raisons de pénurie de main-d’œuvre et des difficultés d’obtenir les matériaux nécessaires. Mais à bien y penser, il est beaucoup plus simple de les réaliser à ce moment-ci, alors que les visiteurs sont moins nombreux. Cela évite d’avoir à réaménager l’intérieur pour en permettre l’accès par la porte arrière qui donne sur la salle à manger.

En entretien téléphonique, la directrice Mélisa Morissette a expliqué que cette rénovation constituait un véritable travail de moine. En effet, l’ébéniste et l’entrepreneur ayant obtenu le contrat doivent reproduire la galerie en question telle qu’elle était à l’origine et non pas comme on la connaissait. « La Grange Fleury sert actuellement d’atelier, où les éléments sont peinturés à l’huile de lin, comme à l’époque », explique-t-elle. Plusieurs éléments de décoration ont, on dirait, été laissés de côté ou oubliés au fil des années comme l’explique un rapport détaillé. Les recherches effectuées montrent en effet qu’il y a beaucoup de cercles et d’ornementations qu’on pourra découvrir à la fin des travaux, prévus pour le 7 décembre. « Il faudra voir le résultat comme une œuvre d’art », ajoute la directrice. 

Ensuite, il faudra songer, comme l’explique Mme Morissette, à rénover les deux petites galeries de côté à l’étage, qui subissent les affres des intempéries.

Hôtel des Postes

Pour ce qui est de l’Hôtel des Postes, les travaux consistent à aménager la salle de bain du rez-de-chaussée afin de la rendre accessible aux personnes à mobilité réduite. Des fonds sont également prévus pour la construction d’une rampe d’accès extérieure (celle-ci est déjà partiellement complétée) avec une porte d’entrée automatique. Des travaux estimés à 100 000 $ et entièrement subventionnés. « Les coûts ont explosé alors nous avons révisé les plans », note la directrice. Toutefois elle est parvenue à contenir les dépenses, notamment en ne rénovant qu’une seule salle de bain, plutôt que les deux de l’édifice, comme prévu au départ. Ces travaux ont commencé la semaine dernière et se poursuivent.

Nouvelle exposition

Les rénovations devraient être complétées pour le vernissage, le 7 décembre, de la nouvelle exposition présentée au Musée Laurier et qui s’intitule « Embarquement immédiat » et qui proposera aux familles un voyage dans l’univers des trains. Du côté de l’Hôtel des Postes, l’exposition mettant en vedette Alfred Laliberté se poursuivra, au moins jusqu’au mois de mai.

Mélisa Morissette a également expliqué qu’un grand virage se préparait à la Société du Musée Laurier, qui chapeaute les deux lieux. Celui-ci tendra vers des expositions davantage permanentes (axées sur de grands personnages de la région par exemple) que temporaires avec des activités reliées à celles-ci. « Nous avions comme objectif d’organiser six expositions temporaires par année ce qui demande beaucoup de temps et de ressources », explique-t-elle. De plus, elle souligne que les réserves du Musée Laurier sont pleines avec des œuvres ou objets qui ne sont pas en rapport avec la mission de l’organisme.

« Ainsi, nous ne prendrons plus de dons sauf pour des meubles pour la cuisine ou la salle des domestiques », annonce-t-elle. Même qu’un grand travail d’aliénation sera effectué dans les collections afin de ne conserver que ce qui concerne l’époque victorienne (pas plus tard que 1940). La directrice explique aussi qu’elle souhaite mettre davantage en valeur l’exposition sur la poste de l’Hôtel des Postes, en la déménageant au rez-de-chaussée et ainsi, comme elle le dit, « revenir à la mission de départ de l’immeuble ».

Même la Maison Fleury bénéficiera d’un second souffle, Mme Morissette souhaite en effet y ramener des activités, notamment un salon de thé. « Un comité sera formé en janvier, constitué d’aînés qui pourront le gérer », espère-t-elle. Différentes activités pourront y être organisées, en rapport avec le thé ou autre sujet. « Nous cherchons justement des tasses anciennes pour ce salon », indique-t-elle. La Maison Fleury pourrait ainsi devenir un lieu d’échanges intéressant, multigénérationnel. Il semble que les salons de thé regagnent en popularité et il y a même une route à ce sujet en Estrie. « Ça bouge beaucoup et ça va bouger encore plus puisque nous attendons des réponses à des demandes de subventions », confie Mélisa.

Il faut dire que l’achalandage n’est plus ce qu’il était, notamment depuis la pandémie. Par exemple en 2023, entre janvier et octobre, les deux lieux ont accueilli 2099 visiteurs. « Ce n’est pas assez pour tout le mal qu’on s’est donné », fait-elle savoir.  Pour l’année 2022, ce chiffre s’élevait à 2852, à 2289 en 2021 et à 1980 en 2020. « Alors que l’on comptait plus de 5000 visiteurs en 2018-2019 », fait-elle remarquer.  

En plus de tout cela, l’équipe constituée actuellement de quatre personnes doit se préparer au 150e anniversaire de la construction de la Maison des Laurier (en 2026), tout en planifiant le 100e du Musée Laurier (en 2029). « Il y a aussi la Grange Fleury qui célébrera ses 40 ans en 2026 », termine-t-elle.