Des hausses de taxes font réagir

Des citoyens de Sainte-Clotilde-de-Horton et de Saint-Valère ne digèrent pas les augmentations de taxes auxquelles ils font face en 2024.

À Sainte-Clotilde, le taux de taxation augmente cette année de 25%. Un citoyen s’insurge du fait qu’en deux ans, son compte a bondi de 1214 $, passant de 2155 $ en 2022 à 3369 $ cette année, tout en précisant que le nouveau rôle d’évaluation avait influencé l’avis d’imposition l’an dernier.

La hausse de 25% cette année trouve son explication dans le coût du déneigement. La Municipalité a dû aller en appel d’offres à quatre occasions avant d’octroyer son contrat.

Puisqu’aucune soumission n’ayant été reçue à la suite du premier appel d’offres en juin, la Municipalité a repris le processus en juillet. Cette fois, un seul soumissionnaire a présenté une offre s’élevant à 5500 $ du kilomètre. Trop coûteux pour les élus. « Ça ne faisait aucun sens. C’était presque le double que ce que cela nous coûte habituellement, soit environ 2800 ou 2900 $ du km », a fait savoir la mairesse Julie Ricard.

Le directeur général de la Municipalité s’est donc informé auprès d’autres municipalités pour s’enquérir si elles faisaient aussi face à des augmentations. « Pour des municipalités comme Saint-Lucien, Sainte-Eulalie et Notre-Dame-du-Bon-Conseil, cela tournait autour de 3000, 3500 $ », indique la mairesse Ricard, tout en précisant qu’avec ses 184 km de routes à déneiger, Sainte-Clotilde-de-Horton arrive au second rang des plus grandes municipalités de la MRC en termes de kilomètres de routes.

La Municipalité a lancé un troisième appel d’offres qui ne trouve écho auprès d’aucun entrepreneur, ce qui l’oblige à entreprendre en septembre une nouvelle démarche qui permet alors de recevoir trois soumissions.

Mais le conseil municipal ne pourra retenir la plus basse à quelque 2 615 000 $ pour cinq ans. « L’Autorité des marchés publics nous a fait savoir qu’on ne pouvait accorder le contrat à cette entreprise, car elle ne figurait pas à la liste des promoteurs pouvant soumissionner pour des contrats de plus d’un million de dollars », explique la mairesse de Sainte-Clotilde-de-Horton.

Les élus n’ont alors pas le choix et ont accordé le contrat au deuxième plus bas soumissionnaire au coût de 3 952 000 $ pour cinq ans comparativement à la plus haute soumission qui s’élevait à 4 038 000 $. 

Le coût du déneigement, observe la mairesse, représente quelque 350 000 $ de plus que ce que la Municipalité payait. La hausse de 15 sous du 100 $ d’évaluation du taux de taxation représente une augmentation de 25% et correspond à ce montant de 350 000 $ à payer de plus pour le déneigement.

La confection du budget, a souligné la mairesse, n’a donc pas été un exercice facile.

« Il y avait des augmentations partout, une hausse de 6% pour la Sûreté du Québec et de 10% pour la quote-part de la MRC, entre autres. Et la voirie représente plus de 40% du budget. Pour ne pas tout refiler aux contribuables, on a dû couper le plus qu’on pouvait », indique Julie Ricard qui invite les citoyens à une soirée d’information le 5 mars au centre communautaire. « Nous allons fournir toutes les explications aux citoyens lors de cette séance publique », assure-t-elle.

Saint-Valère

Du côté de Saint-Valère aussi des citoyens n’apprécient guère la mauvaise surprise qu’ils ont eue en lien avec le dépôt d’un nouveau rôle d’évaluation.

La richesse foncière de la Municipalité augmente de plus de 69,5 M $, passant de quelque 171,4 M $ en 2023 à près de 241 M $ cette année.

Certains citoyens ont vu leur évaluation grimper de quelque 330 000 $ à environ 530 000 $ et leur avis d’imposition atteindre près de 5000 $ pour une maison en milieu rural.

Dans le budget, les élus ont ramené le taux de la taxe foncière à 0,85 $ du 100 $ d’évaluation.

Bon nombre de contribuables, une quarantaine, ont fait valoir leur mécontentement.

« Le nouveau rôle d’évaluation nous a fait mal. On a rabaissé le taux de 11 sous, mais il aurait fallu probablement l’abaisser encore davantage », a souligné le maire Marcel Normand.

« On s’est cependant informé au MAMH (ministère des Affaires municipales et de l’Habitation). On nous a dit que tout a été fait en bonne et due forme, selon la loi.

Est-il possible d’apporter des changements? C’est ce qu’on verra », a confié le premier magistrat qui ne peut en dire davantage pour le moment.

Lors de la séance du conseil, les élus ont fait savoir qu’ils allaient se pencher sur la question et revenir sur le dossier au mois de mars.

« Il faut demeurer stable près du coût de la vie. On devrait payer environ entre 56 et 60 cents du 100 $ d’évaluation, au total, a soutenu un résident. Il faut s’ajuster quand on fait face à une hausse de l’évaluation. Ce n’est pas normal d’être rendu à payer de 3000 à 5000 $ de taxes en campagne quand tu n’as aucun service. »