Départ de la CAQ d’Eric Lefebvre : aucune surprise pour Alain Rayes

L’annonce du député d’Arthabaska Eric Lefebvre de démissionner du caucus de la Coalition avenir Québec (CAQ) et de son poste de whip en chef du gouvernement pour faire le saut en politique fédérale avec le Parti conservateur du Canada de Pierre Poilièvre ne surprend aucunement l’actuel député de Richmond-Arthabaska, Alain Rayes.

« Je ne suis pas surpris. Eric m’avait informé qu’il avait été approché par le parti », confie-t-il en entrevue téléphonique, mercredi matin. « Le Parti conservateur représente clairement son allégeance. Les gens qui l’ont vu aller savent qu’il s’était présenté en 2008 et qu’il a travaillé pour le parti à Ottawa après sa défaite », souligne le député Rayes.

Eric Lefebvre fait-il preuve d’opportunisme, constatant la baisse de la CAQ dans les sondages et une victoire possible des conservateurs à la prochaine élection fédérale? « Les gens vont se poser la question, mais je pense qu’il s’agit plutôt d’un concours de circonstances. Les astres s’alignent pour Eric, un député travaillant qui a toujours voulu contribuer au plan politique. Et maintenant une occasion se présente pour lui de le faire sur la scène fédérale puisque j’ai annoncé que je ne me représenterais pas. Je ne pense pas qu’il aurait fait le saut contre moi », estime Alain Rayes.

Quant à savoir si cette décision survient un peu tôt, le député indépendant de Richmond-Arthabaska ne peut qu’évoquer certaines hypothèses. « Peut-être savent-ils des choses au sujet de la prochaine élection. Peut-être aussi qu’Eric, considérant sa notoriété, souhaite jouer un rôle dans la préparation de l’équipe pour aider les conservateurs à prendre leur place au Québec », avance-t-il.

Au sujet du chef Pierre Poilièvre, Alain Rayes affirme ne pas vouloir porter de jugement. « Le chef a été un élément dans ma décision de quitter le caucus conservateur, mais ma décision de me retirer après le présent mandat repose aussi sur la façon dont se fait la politique aujourd’hui et sur de l’épuisement. De plus, on ne peut pas tout apprécier dans une formation politique. Eric constatera aussi qu’il y a certains irritants », expose l’élu de Richmond-Arthabaska.

S’il y a un conseil que souhaite prodiguer Alain Rayes à Eric Lefebvre, c’est « de rester authentique, de demeurer proche de son monde et de continuer à travailler et à faire de la politique pour les bonnes raisons ».

Interrogé, enfin, sur son avenir personnel, Alain Rayes assure que sa carrière politique prendra fin au terme de son mandat. Pas question de tenter l’aventure sur la scène provinciale. « La porte est complètement fermée et même barrée à double tour », affirme-t-il.

Il ne sait pas encore où la vie le mènera. Il ne ferme pas la porte, par exemple, au poste de directeur général du Centre de services scolaire des Bois-Francs. « Mais la décision relève du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, et je devrais démissionner de mon poste de député, ce qui obligerait la tenue d’une élection partielle », fait-il remarquer. Les médias l’intéressent toujours, a-t-il signalé, sans compter certaines opportunités d’affaires qui pourraient se présenter à lui.