De plus en plus de travailleurs sollicitent les services alimentaires d’ORAPÉ

Situé sur l’avenue Rousseau à Plessisville, l’Organisme de récupération anti-pauvreté de L’Érable (ORAPÉ) offre des services de soutien aux familles à faible revenu en plus d’être un chef de file du développement durable sur le territoire de la MRC de L’Érable.

« La ressourcerie et la récupération, c’est ce que les gens voient le plus quand ils viennent chez nous, parce que c’est ce qui prend le plus d’espace et qui nécessite le plus de ressources humaines pour notre organisme. Nous offrons aussi un service d’éducation populaire et d’insertion à l’emploi, mais c’est certain que la distribution alimentaire reste le fondement même de notre mission », explique la directrice générale, Valérie Bédard, qui précise cependant que son organisme ne dessert pas la Ville de Princeville qui compte de son côté sur le soutien d’ORASSE.

Distribution alimentaire

La pauvreté, la directrice d’ORAPÉ dit la côtoyer tous les jours. Elle constate cependant qu’elle prend aussi la forme de nouveaux visages. « Il y a quelques années à peine, plus de 80% des personnes qui venaient chercher de l’aide alimentaire étaient des prestataires d’aide sociale et 20% des travailleurs. Ce ratio est aujourd’hui de 65% et 35% et la tendance se poursuit dans cette direction », avance-t-elle.

« Le coût des loyers a littéralement explosé avec la pénurie de logements et la hausse des taux d’intérêt. Des gens ont subi des augmentations de 200 $ à 250 $ par mois. Quand tu ne gagnes que 765 $ par mois, c’est sûr que cela a un impact. Des couples ont aussi acheté leur maison à un taux d’intérêt de 2%, mais n’arrivent plus à la fin du mois avec un taux d’intérêt à 6%. » Dans ce contexte, Mme Bédard confie que la situation des familles n’est pas à son mieux sans oublier qu’elles doivent considérer l’augmentation du coût du panier d’épicerie.

« C’est évident que les prestataires d’aide sociale en arrachent encore plus qu’ils en arrachaient déjà. Pour d’autres, qui ne sont pas nécessairement admissibles selon nos critères habituels à recevoir nos services de distribution alimentaire, nous leur offrons une aide temporaire de quatre à huit semaines et nous les référons à d’autres organismes, comme l’ACEF par exemple, qui pourraient les aider à améliorer leur situation. »

« C’est alarmant de constater que ce ne sont plus seulement les personnes à faible revenu qui ont besoin d’aide. C’est préoccupant de voir des travailleurs se retrouver dans des situations de pauvreté », de poursuivre Mme Bédard. « Il y a aussi le manque de logements à prix abordable qui n’améliore pas la situation. »

La MRC de L’Érable a été rattrapée pendant la période estivale par le phénomène de l’itinérance. « Avant, on parlait davantage d’itinérance cachée ou de couchsurfing (d’un divan à l’autre) chez des amis. Mais, nous avons vu, l’été dernier, des gens qui vivaient littéralement dans la rue, chez nous, dans notre région. Voilà un problème qui continuera à prendre de l’ampleur si on ne s’en occupe pas comme société. Je garde quand même espoir qu’on va finir par trouver des solutions. »

La situation demeure préoccupante

Mme Bédard explique qu’il n’est pas encore arrivé à ORAPÉ de refuser de l’aide alimentaire à ceux qui en avaient besoin. « On s’organise pour subvenir aux besoins des gens qui nous sollicitent. C’est sûr que nous avons la chance de compter sur de belles collaborations comme celle avec l’Oeuvre du Partage de Plessisville. Il y a aussi d’autres commerces et partenaires qui nous donnent de la nourriture pour continuer à leur offrir une aide alimentaire qui a du bon sens. »

La directrice d’ORAPÉ mentionne cependant qu’il est évident, si l’organisme continue à recevoir une augmentation de demandes assez substantielles d’aide alimentaire chaque semaine, que la situation deviendra plus difficile. « Ça demeure une préoccupation de semaine en semaine et il y a le temps des Fêtes qui s’en vient. Mais pour le moment, nous sommes en mesure d’offrir le service comme on le fait habituellement. »

Mme Bédard signale que la majorité des gens qui sollicitent l’aide chez ORAPÉ au niveau du service de distribution alimentaire proviennent de Plessisville. « Nous sommes à travailler un service de livraison pour nos petites municipalités, comme on le fait pour la distribution des paniers de Noël, ce qui permettrait aux gens qui ne sont pas en mesure de venir récupérer leurs denrées à notre local de l’avenue Saint-Laurent d’y avoir quand même accès. Nous souhaitons desservir 15% plus de gens à l’extérieur de Plessisville pour le service régulier à l’année. »

ORAPÉ continue également, dans le volet alimentaire, à offrir ses autres services, dont celui de la transformation alimentaire, un service qui est ouvert à toute la population et qui permet de s’y procurer des produits faits maison. « Nos ventes ont d’ailleurs augmenté de 10% au cours de la dernière année. La journée portes ouvertes, qui s’en vient, sera un bon momentum pour venir goûter à la cuisine d’ORAPÉ alors que des produits seront disponibles pour une dégustation sur place. »

L’organisme poursuit également son service de collations scolaires et dispense de plus, sur référence seulement, un service de repas chauds le midi pour les enfants qui fréquentent l’école. « Nous avons aidé une dizaine de jeunes au cours de la dernière année avec ce service », d’ajouter Mme Bédard. Enfin, le service de groupes d’achats alimentaires, qui permettent de profiter de prix réduits, va très bien aussi. « Ils permettent aux gens d’acheter à moindre coût des produits comme des œufs et du pain par exemple. »

Portes ouvertes le samedi 28 octobre

La population est invitée à se rendre chez ORAPÉ (Organisme de récupération anti-pauvreté de L’Érable) le samedi 28 octobre entre 9 h et midi dans le cadre de sa journée portes ouvertes. Les gens pourront en apprendre davantage, non seulement sur les services alimentaires, mais aussi sur les autres services de l’organisme dont il n’a pas été question dans cet article, notamment la ressourcerie (magasin) et la récupération de même que celui de l’éducation populaire.

Généralement fermé le samedi, l’organisme ouvrira ses portes dans le but de rejoindre les familles et de faire de cette date une activité familiale enrichissante, amusante et instructive. Au programme : la traditionnelle visite guidée qui se veut être une belle occasion de découvrir l’envers du décor d’ORAPÉ et d’en apprendre sur les impacts environnementaux, économiques et sociaux que génère le travail réalisé chaque jour par la petite équipe en place.

L’activité sera aussi le moment de découvrir l’exposition « Le recyclage à son meilleur » composée de petits véhicules et de tables réalisées à partir de machines à coudre et d’articles usagés réutilisés par Albert Tourigny, bénévole chez ORAPÉ. De plus, une exposition des œuvres d’élèves de secondaire 1 en arts plastiques de la polyvalente La Samare se tiendra par la même occasion avec le thème portant sur « Les masques ». Les élèves ont utilisé des matières issues de vieux DVD, vidéo et autres pour cette exposition originale. Enfin, pour compléter la programmation de cette activité, des dégustations, des tirages et des rabais en magasin seront offerts aux visiteurs.

Pour en savoir plus, consultez le site web d’ORAPÉ à cette adresse : www.orape.org/portesouvertes.