Carré 150 : après une année record, diminution de l’achalandage

Si l’année 2023 a permis de fracasser des records du côté de l’achalandage et des revenus de billetterie au Carré 150 de Victoriaville, l’année en cours sera un peu moins fructueuse puisque jusqu’à maintenant, c’est une diminution qui est remarquée, concernant l’achalandage du moins.

C’est ce qu’a indiqué la codirectrice générale et artistique de l’endroit, Roxanne Genest. « Actuellement, il manque 5%, ce qui correspond à 120 000 $ de revenus de billetterie. Mais il reste encore des spectacles à présenter », a-t-elle indiqué, se voulant rassurante. Sans surprise, les spectacles d’humour ont toujours la cote et ils constituent un peu plus de 30% de l’offre avec 80 représentations sur les 250 proposées. Et il y a une grande offre », indique-t-elle. La codirectrice remarque même une nouvelle assistance, plus jeune, dans ce secteur, provenant du phénomène podcast qui prend de plus en plus d’ampleur. S’ajoutent à cela tous les humoristes bien établis et ceux de la relève, sans compter les spectacles en rodage qui sont de plus en plus fréquentés. « Il y a même de jeunes humoristes, qui se font connaître en ligne, qui nous contactent directement, ce qu’on ne voyait pas avant », ajoute Roxanne. Celle-ci prend la peine d’aller voir leur matériel et leurs réseaux sociaux avant de les ajouter à la programmation, s’il y a lieu.

La baisse est notée particulièrement dans certaines disciplines, comme le théâtre de création par exemple. Dans ce secteur culturel, Roxanne estime qu’il faut faire davantage d’activités de médiation et de sensibilisation au genre afin d’avoir une plus grande clientèle. Cela au même titre que les spectacles de jazz. La danse est un autre secteur culturel où il faut faire davantage d’efforts pour vendre les représentations. Malgré tout, le Carré 150 se doit d’offrir une grande variété de styles qui plairont à tous les publics. La popularité des spectacles d’humour donne la latitude au lieu de diffusion, heureusement, d’élargir son offre à d’autres secteurs culturels. Du côté du cinéma, la situation est excellente. « Nous sommes à 114% des objectifs », note Roxanne. Le Ciné-Club, en effet, avec son offre différente des cinémas réguliers, attire une clientèle fidèle et qui rajeunit. « Des activités de médiation permettent de vivre le cinéma autrement », ajoute la codirectrice.

Dernière minute

Le lieu de diffusion culturel doit s’ajuster à la nouvelle réalité des spectateurs qui est la consommation de dernière minute. En effet, Roxanne explique que cette nouvelle habitude est assez stressante pour les gestionnaires de salles de spectacle, notamment pour ce qui est du placement média. « Il faut revoir la mise en marché », explique-t-elle. Les gens achètent en effet leurs billets quelques jours ou quelques semaines avant les représentations, plutôt que des mois à l’avance comme c’était le cas auparavant. Mais ils restent fidèles au Carré 150, malgré tout. Selon Roxanne, les hausses des prix des logements ou de l’épicerie ne représentent pas un frein à l’achat de billets. « Les gens ont besoin de vivre, de décompresser. Mais il faut qu’ils soient intéressés à l’offre de spectacles », ajoute-t-elle.

Outre les spectacles, l’endroit invite des artistes en résidence et reçoit plusieurs demandes de location pour différents organismes et accueille les visiteurs des expositions présentées en son centre d’art. Il propose aussi un lot d’activités de médiation, dédiées à plusieurs publics. Tout cela fait en sorte que le lieu est en activité sept jours par semaine. « Le Carré 150 a atteint son rythme de croisière », estime Roxanne qui prépare justement le 10e anniversaire qui aura lieu en 2025.

Ainsi, au final, comme elle l’indique, le Carré 150 se porte bien. Plusieurs partenariats s’ajoutent à ceux déjà mis en place et l’achalandage est là. « Mais le milieu culturel a besoin de subventions afin de faire du développement et de la sensibilisation », mentionne-t-elle. Plusieurs projets mijotent toujours, notamment en ce qui concerne l’utilisation de tous les espaces dont dispose le Carré 150 qui pourrait être optimisée.