Aéroport régional André-Fortin : un nouveau bâtiment et un plan de développement en cours

Le hangar multifonctionnel, dont on avait annoncé la construction à la fin du mois de septembre, est devenu réalité. Le bâtiment de 3000 pieds carrés, ayant nécessité un investissement de quelque 600 000 $, abrite maintenant les équipements d’entretien de l’aéroport.

« Ce nouvel ajout était nécessaire. Cela nous permet d’être plus rapides et efficaces en plus d’améliorer les conditions de travail pour nos employés. Pour offrir les meilleurs services, il faut offrir des conditions gagnantes aux employés.  Il faut que ce soit plaisant et non un fardeau de venir travailler », commente le gérant de l’aéroport, Marc Bélanger.

Construit par la firme Abriart de Warwick, le hangar multifonctionnel, avec sa zone réservée pour des compteurs électriques, pourra éventuellement alimenter en électricité d’autres bâtiments à proximité.

De plus, le nouveau hangar dispose d’un bloc sanitaire mis à la disposition des usagers qui peuvent s’en servir plutôt que de devoir se rendre à l’aérogare.

L’aéroport régional André-Fortin emploie une dizaine de personnes, dont deux à temps plein. On y retrouve quelque 40 avions, cinq hélicoptères et une piste d’une longueur de 5500 pieds et d’une largeur de 75 pieds, de quoi répondre aux besoins dans son créneau.

Le nouveau hangar multifonctionnel marque, en quelque sorte, la première étape du plan de développement de l’aéroport régional André-Fortin qui constitue un élément essentiel au développement économique, rappelle Frédérik Boisvert, directeur général de la Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région (CDEVR).

« Considérant que Victoriaville ne dispose d’aucun accès portuaire, ferroviaire, ni accès à une autoroute, l’aéroport revêt une importance stratégique. Pour les industriels, c’est le poumon économique de la région. Il s’agit d’un levier de développement économique et d’attraction d’investissements étrangers et québécois, et du reste du pays », note-t-il.

Le plan de développement est en branle. On a même fait appel à Marc Labelle, une sommité canadienne en la matière. « Il est en bonne partie à l’origine de la renaissance de l’aéroport de Trois-Rivières. C’est fantastique ce qu’ils ont réussi à faire là-bas. Quant à nous, concernant le plan qu’on s’est donné, sans rien révéler pour le moment, on a déjà découvert des niches qui nous seraient hautement bénéfiques dans notre localisation », assure Frédérik Boisvert.

Des créneaux, « très porteurs pour l’avenir », ont été identifiés. « C’est là où le marché s’en va. Et on est déjà en mode de développement d’affaires là-dessus. Aucun aéroport dans notre giron ne pourrait occuper ces créneaux », avance le DG de la CDEVR.

Tout l’espace qu’occupe l’aéroport régional a fait l’objet d’une analyse. Des zones ont été définies pour l’aviation générale, les jets, les hélicoptères et autres.

« Ce qui fait que nous sommes prêts pour les projets. Si un promoteur cogne à la porte, on est prêt, on est équipé. On peut leur dire : voici ce qu’on peut faire, on sait où on s’en va. On n’a pas le choix. On se doit d’être en mesure de répondre aux besoins », mentionne Marc Bélanger.

« La capacité de Victoriaville et sa région d’avoir des projets prêts, c’est ce qui fait la différence au niveau de capter les subventions, les opportunités d’affaires et tout », ajoute Frédérik Boisvert.

Chose certaine, avec ses trois millions de pieds carrés de terrains, l’aéroport est appelé à un intéressant développement. « Cela s’accompagnera d’un secteur de services,  comme un pub, très tendance, par exemple. Tout prendra forme en fonction de l’affluence », souligne le DG de la CDEVR, tout en rappelant que c’est la première fois de son histoire que l’aéroport dispose d’un plan directeur, un outil qui amène à la fois un créneau, des investissements et des revenus. « La Ville y voit un potentiel de développement économique. Elle considère qu’il s’agit d’investissements plutôt que des immobilisations parce qu’on peut attirer des joueurs dans le parc industriel avec un tel aéroport », fait valoir Frédérik Boisvert.

Le dédouanement

Le dossier CANPASS en lien avec le dédouanement poursuit son chemin. Les démarches, à ce sujet, vont bon train avec l’Agence des services frontaliers, selon Frédérik Boisvert. « On nous a confirmé que le dossier était urgent et prioritaire. Un gros gain, on se rapproche d’une décision que l’on souhaite favorable », exprime-t-il, ajoutant que cela aura un impact majeur sur le développement de l’aéroport et sa capacité à générer des revenus additionnels.

Le statut CANPASS permettrait le dédouanement ici même plutôt qu’à Montréal ou Saint-Hubert.  « Avoir le dédouanement ici, ça permet d’éviter des délais, des retards. Cela représente une économie de temps et de maintenance », explique Marc Bélanger.

Des avions qui se posent ici amènent des retombées, des nuitées, de la restauration et de la vente de carburant. « Sans le dédouanement, on échappe des clients », reconnaît le gérant de l’aéroport.