Vol à la bijouterie : le juge refuse de reporter l’enquête préliminaire

VICTORIAVILLE. «L’enquête préliminaire a été fixée le 7 juillet, il y a trois mois. Et la Cour apprend aujourd’hui que vous voulez changer d’avocat, c’est trop tard», a fait valoir, en anglais, le juge Michel Babin à Anthony Blair, l’un des quatre accusés relativement au vol à main armée commis le 7 mai à la bijouterie Création Marco de la rue Saint-Dominique du centre-ville de Victoriaville.

À l’avocate qui, en matinée, devait prendre la relève de Me Guy Boisvert dans la défense de Blair et qui réclamait un délai pour prendre connaissance de la preuve volumineuse dans ce dossier, le magistrat a fait savoir qu’il n’approuvait pas l’idée de repousser l’enquête préliminaire et qu’il n’était pas enclin à permettre à Me Boisvert de se retirer du dossier.

À l’accusé, le juge Babin a offert deux choix : celui de pouvoir se représenter seul ou bien d’être représenté par Me Boisvert.

L’accusé, s’exprimant dans la langue de Shakespeare, a bien tenté de faire valoir que n’étant pas avocat, il n’était pas en mesure de se représenter, et qu’il ne souhaitait plus les services de Me Boisvert.

Mais le magistrat a maintenu sa décision d’entamer l’enquête préliminaire. «Vous aurez la possibilité de changer d’avocat au procès», a souligné le juge Babin.

Le président du Tribunal, en début d’audience en après-midi, avait exigé des explications de la seule femme du groupe, Latoya Samantha Galloway, pour justifier son retard à la Cour en matinée.

Le juge l’a invitée, à l’avenir, de prendre les dispositions nécessaires pour être à l’heure.

Finalement, l’enquête préliminaire conjointe de Jean-Paul Kewa Mutombo, Devonte Anthony Blair, Berthland Da Costa et Latoya Samantha Galloway, a débuté vers 14 h 50.

Me Jean-Philippe Anctil, qui représente trois accusés, a demandé et obtenu du magistrat une ordonnance de non-publication interdisant la divulgation des témoignages et des éléments de preuve.

La procureure aux poursuites criminelles et pénales, Me Ann Marie Prince, après avoir déposé certains documents, a appelé son premier témoin, l’enquêteur Pascal Anctil.

Au total, le ministère public a assigné 14 témoins pour cette enquête préliminaire prévue pour une durée de 5 jours.

Les accusés doivent répondre d’accusations de vol qualifié avec utilisation d’une arme prohibée, de possession d’une arme non autorisée dans un véhicule, de possession d’une arme prohibée ou à autorisation restreinte et de possession de biens criminellement obtenus.

Le vol avec violence s’est produit vers 10 h 30 le 7 mai. Les malfaiteurs, qui ont fait irruption dans le commerce, auraient molesté des employés sur place, fracassant aussi des présentoirs pour s’emparer de bijoux.

Les bandits possédaient une arme à feu prohibée et chargée.

Les brigands, après leur crime, ont fui en direction de la rue Saint-Jean-Baptiste, entrant dans un immeuble pour en sortir par l’arrière et prendre la fuite en véhicule.

Les policiers ont localisé, puis arrêté les suspects environ une heure plus tard sur l’autoroute 20 Ouest à la hauteur de Sainte-Brigitte-des-Saults.