Vol à la bijouterie : exaspéré, le juge accorde un nouveau délai

JUSTICE. Une fois de plus, le juge Raymond W. Pronovost n’entendait pas à rire en fin de journée, mercredi, lui qui a été contraint d’accorder un nouveau délai dans le dossier des quatre accusés du vol à main armée commis le 7 mai 2014 à la bijouterie Création Marco de la rue Saint-Dominique au centre-ville de Victoriaville.

Déjà que le 6 novembre, un délai supplémentaire a été nécessaire puisque deux des quatre accusés avaient manifesté leur intention de changer d’avocat.

À ce moment, le magistrat avait été clair en affirmant que s’il n’y avait pas d’entente entre les parties le 16 décembre (aujourd’hui), il allait fixer une date de procès, estimant que les accusés étaient détenus depuis près de deux ans et qu’il était temps qu’ils sachent s’ils sont coupables ou non.

Or, l’avocat de l’extérieur, qui représente maintenant Devonte Anthony Blair, a demandé aujourd’hui (mercredi) que la cause soit reportée au prochain terme pour lui permettre de terminer d’analyser la preuve, ce qu’il n’a pu faire en entier, ayant été retenu à Toronto.

«Il en va de l’intérêt de la justice que je puisse obtenir un report pour permettre d’avancer», a souligné l’avocat.

«Je suis bien d’accord pour avancer, mais là, on piétine, a répliqué le juge Pronovost par le biais de la visioconférence. Si ça continue, les accusés auront purgé leur peine avant même la tenue de leur procès. Et puis, ça fait longtemps que je demande des choses à la Couronne qui ne le fait pas.»

Le président de Tribunal faisait référence à la requête de changement de venue pour qu’un éventuel procès se tienne ailleurs qu’à Victoriaville où on ne peut composer un jury anglophone pour entendre la cause dans la langue de Shakespeare.

À cela, Me Ann Marie Prince de la poursuite a rappelé qu’elle avait fait parvenir une offre de règlement aux avocats de la défense, qu’elle les avait questionnés à savoir si leurs clients désiraient toujours un procès en anglais et qu’elle demandait leur position au sujet des bijoux dérobés qu’elle souhaite remettre le plus rapidement possible à la bijouterie.

L’avocat de Blair a fait savoir qu’il n’avait pas eu le temps de répondre au courriel de Me Prince, qu’il devait aussi connaître toute la preuve avant de statuer sur les bijoux et sur une offre de règlement qui ne lui semble pas déraisonnable.

«Je crois, a dit l’avocat au juge, que le 13 avril, je serai en mesure de prendre position dans le dossier.»

Le procureur, par ailleurs, a confié qu’il avait entrepris des démarches et qu’il avait très bon espoir de trouver un avocat à Jean-Paul Kewa Mutombo.

Quant à Me Jean-Philippe Anctil, qui représente Berthland Da Costa et Latoya Samantha Galloway, il a demandé à ce que ses clients puissent revenir à la même date. «On n’a pas le choix puisque c’est un procès conjoint. Mais entretemps, les discussions se poursuivent avec Me Prince. De plus, je lui ai fait savoir que je ne m’opposais pas à ce que les bijoux soient remis au commerçant», a-t-il indiqué.

Bref, les mains liées, a-t-il noté, le juge Pronovost n’a eu autre choix que de remettre la cause au prochain terme des assises criminelles de la Cour supérieure le 13 avril. «Mais je suis tanné, personne ne bouge. On revient le 13 avril pour une position définitive. C’est assez!», a-t-il conclu.