Une tornade d’une «rare» intensité

Le type de tornade qui a déferlé sur Saint-Julien mercredi ne s’observe que rarement au Québec, a indiqué Alexandre Parent, météorologue pour Environnement Canada.

Par Claudia Fortier

Lui et son équipe étaient sur les lieux au lendemain de la tempête afin d’investiguer. «Un peu avant l’heure du dîner, nous en sommes venus à la conclusion que c’était bel et bien une tornade qui avait causé les dommages à Saint-Julien», a-t-il mentionné en entrevue téléphonique avec le Courrier Frontenac.

Parmi les indices qui leur ont permis d’en arriver à cette conclusion, il y a notamment la maison mobile qui a été déplacée et complètement détruite. Il y a aussi les arbres qui ont pratiquement été nettoyés à 95 % sur la trajectoire de la tornade, au moment où elle était à son intensité la plus forte. Plusieurs végétaux ont été déracinés ou même coupés au centre. «Ce type de dommages est causé par des vents de 180 à 220 km/h, ce qui correspond à une EF2», a précisé M. Parent.

Ce dernier a soutenu qu’une tornade comme celle du mercredi 29 août ne s’observe qu’aux deux à trois ans sur le territoire québécois. «Quand on regarde les statistiques, nous avons en moyenne entre cinq et six tornades par année qui sont rapportées. Il faut comprendre que sur le territoire, il y en a plus que ça, mais il y en a qui sont dans des secteurs boisés où on n’a jamais vraiment de dommages que l’on peut enquêter. La grande majorité des tornades sont de forces EF0 ou EF1. Pour une EF2, j’utilise le terme rare.»

Celle qui a touché Saint-Julien a principalement été observée en terrain boisé, mais elle a quand même fait plusieurs dommages à des structures autres que la maison mobile. On a entre autres rapporté la destruction d’un chalet et de bâtiments de ferme. Les conséquences auraient toutefois pu être bien plus graves si la tempête avait touché un secteur habité.

«Dans un quartier résidentiel avec des maisons unifamiliales qui ont des fondations, une EF1 va causer des dommages aux toitures et en soulever quelques-unes. Avec une EF2, on parle de toitures arrachées et avec une EF3, les murs peuvent s’écrouler», a expliqué M. Parent.

Enfin, le météorologue ne peut pas dire s’il y a plus ou moins de tornades qu’auparavant. «Nous allons sur le terrain pour faire des enquêtes que depuis le début des années 2000, donc avec seulement une quinzaine d’années de données, nous ne pouvons pas encore répondre à ces questions-là.»

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