Un premier expert appelé à témoigner

Après le sergent François Beaudoin de la SQ, l’enquêteur au dossier, le ministère public a fait entendre, mardi après-midi, son deuxième témoin, la toxicologue judiciaire Édith Viel, au procès de Pierre-François Blondeau, Jean-Christophe Martin et Dominic Vézina, accusés de crimes sexuels sur une adolescente de moins de 16 ans.

Expliquant les résultats du rapport d’expertise en toxicologie, la toxicologue du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale de Montréal a fait savoir que les analyses ont révélé la présence de méthamphétamine dans le sang de la plaignante lors des prélèvements effectués 36 heures après les agressions présumées.

Une certaine substance, utilisée notamment pour les médicaments traitant les allergies, les vertiges et nausées, a aussi été détectée dans l’urine de l’adolescente qui avait 15 ans à l’époque des faits allégués le 25 octobre 2014.

Questionnée par le procureur de la poursuite, Me Éric Thériault, sur le GHB, l’experte a été formelle : aucune trace dans l’urine. Mais, a-t-elle fait savoir, le GHB se dissipe assez rapidement, entre six à huit heures dans le sang et peut mettre 12 heures à disparaître dans l’urine.

Édith Viel a été invitée à préciser les effets de l’alcool, des méthamphétamines et du mélange des deux.

Les substances peuvent susciter l’euphorie, le bien-être, la perte d’inhibition, le fait d’être moins gêné et plus ouvert aux autres.

Le GHB, a-t-elle noté, procure sensiblement les mêmes effets que l’alcool. En contre-interrogatoire, elle a signalé qu’aucune trace de GHB n’a été trouvée, mais ce n’est pas impossible qu’il y en ait eu puisqu’il se dissipe rapidement.

Le GHB, a-t-elle souligné également, est peut-être appelé à tort «la drogue du viol». «On découvre très rarement le GHB dans nos dossiers d’agressions sexuelles. Par contre, on le retrouve en forte proportion dans des cas de conduite avec les capacités affaiblies», a-t-elle confié.

La toxicologue a aussi confirmé que la présence de méthamphétamine chez la plaignante est compatible avec une consommation survenue durant la soirée «rave» dans la nuit de 24 au 25 octobre au Complexe Sacré-Cœur de Victoriaville et qui réunissait, au moins, 400 jeunes.

Une amie témoigne

Après Édith Viel, Me Thériault du ministère public a appelé, comme troisième témoin, une adolescente de 17 ans, une amie de la plaignante, qui a pris part à la soirée victoriavilloise.

Dans l’autobus scolaire bien rempli de jeunes, dont la moyenne d’âge se situait, selon elle, à 16, 17 ans, l’adolescente dit avoir bu un seul verre de vodka jus d’orange. «Les autres aussi consommaient et étaient bruyants», a-t-elle relaté.

En arrivant à la soirée, la jeune fille raconte qu’on lui a remis, puisqu’elle était mineure, un bracelet d’une certaine couleur, même couleur que celui de la plaignante.

L’adolescente a admis avoir consommé une première pilule d’ecstasy avec la présumée victime et une autre amie. «J’ai eu conscience d’en avoir pris une deuxième, mais je ne sais pas avec qui. Après la première pilule, j’ai perdu le fil, j’ai été malade toute la soirée, de même que sur le chemin du retour», a-t-elle raconté.

La consommation du premier comprimé serait survenue environ une demi-heure après son arrivée à la soirée.

Questionnée en défense, l’adolescente n’a pas été en mesure d’évaluer la moyenne d’âge des jeunes qui participaient à la fête.

Le témoignage de la jeune fille a pris fin vers 16 h 20, après quoi le juge François Huot a donné congé au jury jusqu’à 9 h 30, mercredi.