Trafic de drogues : elle évite la prison

Au palais de justice de Victoriaville, une jeune femme de 28 ans, Marie-Pier Labonté a été condamnée, jeudi matin, à une peine de cinq mois d’emprisonnement à purger dans la collectivité (à domicile).

En février, la Victoriavilloise avait reconnu sa culpabilité à deux chefs d’accusation de trafic de stupéfiants pour avoir effectué, en avril 2021, deux transactions d’un demi-gramme de cocaïne au coût de 50 $ avec des agents d’infiltration de la police.

Elle avait aussi plaidé coupable à une accusation de possession de cocaïne en vue d’en faire le trafic. Lors d’une perquisition, la SQ avait saisi, à son domicile, 7,5 g de cocaïne.

Dans d’autres dossiers, elle avait reconnu s’être livrée à des voies de fait sur des policières, d’avoir commis un vol de véhicule et de cartes bancaires, de voies de fait sur un homme en Beauce, de même que quelques manquements reliés à un couvre-feu qu’elle devait observer.

Lors des observations sur la peine à la fin d’avril, le ministère public avait fait valoir la gravité des infractions, leur nombre et la nature des stupéfiants pour réclamer une peine de détention ferme de quatre à six mois.

Du côté de la défense, en revanche, Me Jean-Riel Naud avait plaidé pour une peine dans la collectivité, considérant que sa cliente avait remonté la pente et que sa grande déchéance correspondait à une période de détresse et de grande consommation.

Dans sa décision, le juge Bruno Langelier de la Cour du Québec a rappelé que le trafic de drogues dures, « drogues qui causent des torts irréparables à la société », commande des peines axées sur les critères de dénonciation et de dissuasion. 

Le magistrat a noté également que la réhabilitation peut devenir aussi un critère important. « Le tribunal doit déterminer, a-t-il dit, la peine la plus appropriée. »

Ainsi, en évaluant toutes les circonstances, les facteurs aggravants et atténuants, le juge Langelier a conclu qu’il pouvait lui imposer un emprisonnement dans la collectivité. « Elle a démontré un réel investissement dans sa réhabilitation. Elle s’est sortie de la rue. Elle est en couple et elle est mère d’un enfant depuis peu. Elle occupe aussi un travail régulier au restaurant de sa mère », a-t-il exposé.

Le président du tribunal lui a donc imposé une peine de cinq mois à purger dans la collectivité. Elle devra demeurer à domicile en tout temps, 24 heures par jour, pour les deux premiers mois et 15 jours, sauf pour certaines exceptions, dont un travail légitime et rémunéré et une urgence médicale.

Par la suite, Marie-Pier Labonté devra observer un couvre-feu entre 23 h et 5 h. La Cour lui interdit, par ailleurs, de consommer de l’alcool et toute drogue, incluant le cannabis, et de fréquenter les personnes qui s’adonnent au trafic de stupéfiants.

À l’expiration de sa peine d’emprisonnement avec sursis, elle sera soumise à une période de probation de 18 mois. La possession d’armes lui sera interdite également pour une période de 10 ans.