Signaleur happé : Christian Nadeau plaide coupable

VICTORIAVILLE. Impliqué le 29 janvier 2013 sur la route 165 à Plessisville dans une collision avec un signaleur routier, Christian Nadeau, 48 ans, de Saint-Ferdinand a coupé court, jeudi, avec le processus judiciaire en reconnaissant sa culpabilité à une accusation de conduite avec les capacités affaiblies causant des lésions.

En fait, devant le juge Jacques Trudel de la Cour du Québec, Nadeau a plaidé coupable à l’accusation de conduite avec plus de 80 mg d’alcool par 100 ml de sang.

Son taux d’alcoolémie après la collision dépassait de quatre fois la limite légale. «Un taux de 320 mg», a précisé la procureure aux poursuites criminelles et pénales, Me Ann Marie Prince.

«À 300 mg, les experts parlent de coma, du moins pour certains», a fait remarquer le juge Trudel.

La procureure de la poursuite a brièvement rappelé les faits, ce qu’elle fera plus en détail lors des représentations sur la peine fixées au 16 avril, le temps qu’un rapport présentenciel soit rédigé par un agent de probation.

«L’accusé roulait dans une zone de travaux de construction lorsqu’il a percuté la main d’un signaleur routier, Michel Girard. Nous ferons la preuve qu’il a subi des lésions à la main et au bras», a fait valoir Me Prince.

Le signaleur a été absent du travail pendant un certain temps à la suite de l’accident.

En défense, le criminaliste Me Guy Boisvert a rappelé que «l’ampleur des lésions», fait l’objet d’un débat. «Le rapport médical ne fait état d’aucune fracture, ni de déchirement à un ligament ou à un muscle», a-t-il noté.

L’avocat a précisé que Christian Nadeau ne possédait aucun antécédent criminel jusqu’ici et qu’il avait un travail régulier.

Me Boisvert a fait ressortir aussi un élément bien particulier. «La veille de l’accident, M. Nadeau a contacté la maison de thérapie L’Aube de la paix à Thetford Mines. Lorsqu’il a heurté le signaleur le lendemain matin, il se rendait justement à la maison de thérapie», a indiqué l’avocat, ajoutant qu’il ne contestait pas le taux d’alcoolémie «très élevé».

En décembre 2013, Jeanne-Rose Verville, la conjointe de la victime, avait indiqué que l’homme vivait la situation difficilement au plan psychologique et qu’une douleur persistait au niveau d’un bras sur lequel il ne pouvait s’appuyer. «C’est très grave ce qui s’est produit», avait dit la dame qui travaillait aussi à temps partiel comme signaleur.

Réaction

L’Association des travailleurs en signalisation routière du Québec (ATSRQ) suit l’affaire de très près.

Dans un communiqué publié jeudi matin, le président fondateur Jean-François Dionne soutient que Christian Nadeau mérite une sentence et une amende pouvant ressembler à la peine reçue à Québec par André Garon qui, le 2 juillet 2013, a bénéficié d’une absolution conditionnelle tout en étant condamné à une interdiction de conduire pendant un an, à une probation de six mois et à effectuer un don de 2000 $ à l’ATSRQ.

«Nous espérons que M. Nadeau réalisera qu’il a blessé un travailleur qui avait comme devoir de protéger d’autres travailleurs et automobilistes qui empruntaient le même chemin que lui. Nous souhaitons, écrit M. Dionne, que la justice soit plus sévère envers les conducteurs qui blessent nos travailleurs et qui conduisent en état d’ébriété.»

La cause de Sébastien Girard reportée

Prévu pour jeudi, le dossier du réputé musicien Sébastien Girard a été reporté au 15 décembre.

«Bob» Girard a été reconnu coupable, le 2 juillet, d’agression sexuelle et d’attouchements sexuels en situation de confiance ou d’autorité pour des faits commis entre 2001 et 2004 sur une adolescente.

À la mi-décembre, les parties feront valoir leurs arguments sur la peine à lui être imposée.