Pornographie juvénile : un Victoriavillois trahi par son ordinateur

VICTORIAVILLE. Trahi par son ordinateur qui contenait du matériel de pornographie juvénile, Rock Brulotte de Victoriaville, a été condamné, mercredi après-midi, à 90 jours de prison, la peine minimale, à purger de façon discontinue.

Le juge Bruno Langelier de la Cour du Québec a ainsi entériné la suggestion commune proposée par la poursuite et la défense.

Brulotte avait reconnu, en septembre dernier, sa culpabilité à une accusation de possession de matériel de pornographie juvénile, une infraction remontant au mois d’août 2012.

Le matériel illicite avait été découvert par un technicien lorsque l’accusé a apporté son ordinateur dans un commerce pour une réparation. «Le technicien a découvert le matériel sur le disque dur et il a rapidement alerté les policiers», a précisé Me Maxime Laroche, procureur aux poursuites criminelles et pénales.

On a dénombré, selon la preuve, 235 photographies de pornographie juvénile, mais aucune vidéo.

Dans sa plaidoirie, le procureur de la poursuite a fait valoir, pour justifier une peine minimale, l’absence d’antécédent, l’enregistrement rapide d’un plaidoyer de culpabilité. «Et puis, concernant le nombre de fichiers, il se situe au bas de l’échelle. De plus, Monsieur toujours bien collaboré. Il semble que ce soit un événement isolé. Les rapports sexologique et présentenciel sont, en général, positifs», a indiqué Me Laroche.

En défense, Me Guy Boisvert a fait état du contexte de son client, un homme vivant seul. «Le phénomène social aidant, il a consommé (de la pornographie juvénile). Mais il n’existe aucune crainte que Monsieur s’en prenne à des enfants d’aucune façon, a soutenu l’avocat. Le rapport présentenciel est complètement favorable. Mon client est un actif depuis toujours. Il travaille au même endroit depuis 15 ans.»

Me Boisvert a souligné, de plus, que Roch Brulotte avait décidé de ne plus consulter Internet. «Il n’en a plus l’intérêt. Et par ailleurs,, la peine minimale constitue déjà une conséquence très sérieuse», a-t-il ajouté.

Commentaires du magistrat

En acceptant la suggestion des parties, le juge Bruno Langelier a notamment considéré les rapports produits devant lui, des rapports lui apparaissant positifs. «La Cour est d’avis que votre isolement a fait en sorte que vous avez consulté de la pornographie sur Internet. Les 235 images se situent dans l’échelle inférieure de ce qu’on retrouve habituellement, a-t-il noté. On constate que ce n’est pas un mode de vie que vous aviez, contrairement à d’autres individus.»

Le président du Tribunal a signalé que l’accusé n’avait pas effectué de copie du matériel illégal. «On ne parle pas de déviance chez vous, a-t-il dit à l’accusé. Vous êtes un honnête travailleur disposant de qualifications professionnelles. Je considère tout à fait raisonnable la suggestion proposée. Le Tribunal est convaincu que la peine minimale suffit pour vous dissuader. On nous enseigne également à tenir compte des facteurs de réhabilitation qui, ici, apparaissent certains.»

Une peine de 90 jours de détention, a souligné le juge Langelier, représente une peine non négligeable pour un homme sans antécédent. «C’est une peine qui satisfait aussi les critères de la justice», a-t-il confié.

Roch Brulotte purgera sa peine dès le 7 mars, du samedi à compter de 9 h jusqu’au dimanche à 17 h.

Le magistrat lui a imposé aussi une probation de 18 mois avec suivi, lui interdisant, au cours de cette période, d’utiliser Internet.

Brulotte devra, par ailleurs, fournir un échantillon d’ADN et verra son nom inscrit au registre des délinquants sexuels pour une période de 10 ans.