Pornographie juvénile : Edgar Crochetière condamné à 13 mois de détention
VICTORIAVILLE. Le juge Bruno Langelier de la Cour du Québec a condamné, vendredi après-midi, Edgar Crochetière de Sainte-Anne-du-Sault à une peine totalisant 13 mois de détention à laquelle il retranche deux mois et 13 jours de détention provisoire. Ce qui signifie qu’il lui reste à purger, à compter d’aujourd’hui (vendredi) 10 mois et 17 jours d’emprisonnement.
La poursuite réclamait dans cette affaire une peine de 18 mois de détention tandis que la défense militait pour la peine minimale d’un an.
En avril 2014, Crochetière, qui aura bientôt 73 ans, a reconnu sa culpabilité, tout comme le coaccusé Serge Goyette, à des accusations de possession de matériel de pornographie juvénile et d’avoir produit, imprimé ou publié ce type de matériel.
Edgar Crochetière a été trouvé en possession de 9830 fichiers de photos et de vidéos d’une durée variable de 15 à 20 minutes.
Ce matériel, a rappelé le juge, a été obtenu d’autres pays par le biais d’Internet.
On a présenté, par ailleurs, un rapport présentenciel peu reluisant, indiquant que l’accusé ne présentait aucune conscientisation, aucun malaise vis-à-vis les délits. «La loi, selon lui, brime ses droits et sa liberté d’expression», a indiqué le magistrat en faisant état du rapport.
Le juge Langelier a tenu à rappeler à l’accusé que la possession de pornographie juvénile contribuait au marché de l’exploitation des enfants. «Plus il y en a, plus le nombre d’enfants exploités augmente», a-t-il précisé, ajoutant que «les enfants doivent être protégés des effets terribles des agressions sexuelles et qu’on ne peut en faire des partenaires sexuels».
Le magistrat a fait valoir que la pornographie juvénile constituait «un outrage à la dignité des enfants». «Il s’agit d’accusations sérieuses. Chaque image est celle d’un enfant qui existe», a-t-il souligné, rappelant que l’accusé ne s’appropriait aucune responsabilité. «Il prétend qu’il est légitime d’en posséder. Il ne comprend pas le tort causé. Sa seule fin consiste à satisfaire égoïstement ses besoins», a mentionné le juge Langelier.
En faisant connaître sa décision, le président du Tribunal a considéré, comme facteurs aggravants, le contenu troublant du matériel, la quantité retrouvée en sa possession, sa vision troublante face au phénomène, son absence d’empathie envers les victimes et de conscientisation.
Et le juge a également tenu compte des facteurs atténuants, dont son plaidoyer de culpabilité à la première occasion, son absence d’antécédent judiciaire, sa collaboration avec les policiers et le fait qu’il n’alimentait pas d’autres pédophiles ou un réseau de distribution.
En plus de la peine d’emprisonnement, le juge Langelier a imposé à Crochetière une période de probation de trois ans avec un suivi de 12 mois et des conditions de ne pas accéder à Internet.
Il devra aussi fournir un échantillon à des fins d’analyse génétique. Son nom figurera à perpétuité au registre des délinquants sexuels.
À la suite de sa période de probation, le septuagénaire devra aussi observer certaines conditions dont celles de ne pas se trouver dans des parcs, lieux publics, garderies, terrains de jeu où peuvent se trouver des enfants de moins de 16 ans, de ne pas occuper un emploi le plaçant en relation de confiance ou d’autorité avec une personne de moins de 16 ans et de ne pas utiliser un ordinateur pour communiquer avec quelqu’un de moins de 16 ans.