Macramé : un Victoriavillois condamné à la prison

JUSTICE. Un autre accusé lié au projet Macramé, Alex Champeau Tessier, âgé de 22 ans de Victoriaville, a été condamné, jeudi avant-midi, à une peine de 18 mois d’emprisonnement, le juge Jacques Trudel entérinant la proposition formulée par la défense et la poursuite. Mais le magistrat a retranché un mois de détention, de sorte que le jeune homme doit purger une peine de 17 mois.

Le 7 mai dernier, Alex Champeau Tessier avait plaidé coupable à des accusations de complot et de trafic de cocaïne.

«Il avait été arrêté en mars 2014 à l’aéroport Montréal-Trudeau alors qu’il s’apprêtait à partir en voyage avec la tête dirigeante du réseau, Tommy Michel», a rappelé Me Nicolas Poulin, procureur aux poursuites criminelles et pénales.

Me Poulin a indiqué que Tommy Michel avait des contacts réguliers avec Alex Champeau Tessier qui lui servait notamment de chauffeur lors de rencontres avec d’autres individus impliqués dans le réseau.

L’enquête démontre aussi, selon lui, que le Victoriavillois opérait une cellule de revente. «On a différents exemples qui révèlent toutefois une implication limitée dans le temps. L’appât du gain semble être le mobile expliquant le passage à l’acte», a souligné le procureur de la poursuite.

Étonnement

L’avocat d’Alex Champeau Tessier, Me Jean-Philippe Anctil, s’explique mal les agissements de son client. «Il provient d’une bonne famille dans laquelle il n’y a aucune délinquance. Est-ce de l’immaturité ou peut-être a-t-il été influencé?», a suggéré Me Anctil.

L’avocat, en présence d’un rapport présentenciel favorable, n’aurait pas convenu d’une peine commune, n’eût été, a-t-il précisé, des bris d’engagements que son client a commis par la suite, notamment en décembre 2014 à Victoriaville, puis le 30 octobre dernier alors qu’il a été arrêté au Dagobert à Québec vers 1 h 20 dans la nuit.

Il contrevenait ainsi à trois engagements, le respect d’un couvre-feu, l’interdiction de posséder un téléavertisseur ou un téléphone cellulaire (il a été trouvé en possession d’un Iphone) et l’interdiction de se trouver dans un établissement hôtelier. Alex Champeau Tessier a plaidé coupable, aujourd’hui (jeudi), à ces accusations de bris d’engagement.

«Ce qu’on vous suggère comme peine, a fait valoir Me Anctil au juge Trudel, représente une parité avec les autres peines infligées dans ce projet Macramé. Notre suggestion tient compte aussi du non-respect des conditions, ce qui constitue un facteur aggravant.»

«Un avenir devant vous»

Invité par le magistrat à s’exprimer s’il le souhaitait, Alex Champeau Tessier a fait savoir qu’il avait agi «par folie». «Je n’ai jamais eu de problème de consommation de drogue. J’ai un bon emploi. Et je serai capable de gagner ma vie autrement», a-t-il assuré.

Le juge Jacques Trudel s’est dit aussi étonné des agissements du jeune homme. «Vous n’aviez pas un besoin immédiat d’argent, bien qu’on dise que ça arrive dans les meilleures familles. Peut-être avez-vous été impressionné par ce groupe qui en menait large», a-t-il noté.

Le président du Tribunal a mis en garde le jeune homme au fait que la drogue peut circuler en prison. «Ne vous y mettez pas, a confié le juge Trudel, mais regardez plutôt vers l’avant, même si dans les mois à venir, vous devrez purger une peine.»

Une peine qualifiée de raisonnable par le magistrat. «Je suis préoccupé aussi par les bris de conditions montrant que vous ne les avez pas prises aux sérieux. Et vous avez contribué à cette organisation. Ça détruit des vies ces cochonneries-là qui procurent peut-être un plaisir très bref et néfaste», a commenté le juge Trudel ajoutant que la peine est justifiée. «Car vous avez un avenir devant vous. D’ailleurs avant même la suggestion des avocats, j’avais en tête l’esprit de réhabilitation», a-t-il signalé.

Pour les bris de conditions, le Tribunal a imposé des peines concurrentes de trois mois de détention.

Aucune période de probation ou suivi n’a été imposé. «Mon client bénéficie d’un support familial important. Il a encore un emploi et son employeur entend le reprendre après sa peine», a indiqué Me Anctil, faisant ainsi valoir qu’une probation n’était pas nécessaire dans son cas.

«Je vous souhaite véritablement bonne chance», a terminé le juge Trudel à l’endroit du jeune homme avant qu’il ne soit emmené par les agents du Service correctionnel.