Macramé : lourde peine pour la tête dirigeante
VICTORIAVILLE. Deux joueurs importants du réseau de distribution de stupéfiants démantelé par l’opération Macramé, la tête dirigeante, Tommy Michel, et Sébastien Caouette, ont été condamnés en fin de journée, vendredi, à d’importantes peines d’emprisonnement. Des condamnations qui surviennent un an, jour pour jour, après l’importante frappe policière.
Tommy Michel de Tingwick a écopé d’une peine de sept ans de pénitencier, mais en retranchant la détention provisoire qui compte pour 18 mois, le jeune homme doit purger 66 mois de détention, soit 5 ans et demi.
Âgé de 26 ans, la tête dirigeante a plaidé coupable à des accusations de trafic de stupéfiants, notamment au profit, en association ou sous la direction d’une organisation criminelle, et de complot pour le trafic, et complot pour la production de cannabis.
En relatant les faits, la représentante du ministère public a expliqué que Tommy Michel représentait la tête dirigeante de ce réseau de distribution de stupéfiants. «Il avait un contact dans la région de Montréal pour s’approvisionner en cocaïne et en méthamphétamine. Il orchestrait tout ça et il rémunérait les différentes personnes qui travaillaient pour lui», a précisé Me Dufour, ajoutant que la tête dirigeante avait aussi la responsabilité d’une production de cannabis sur la rue Olivier. «Il achetait les boutures. Lors des perquisitions du 13 mars 2014, quelque 140 plants de cannabis ont été retrouvés sur la rue Olivier. Et l’écoute électronique révèle qu’il y a eu plus d’une production au fil du temps.»
Tommy Michel avait aussi engagé Stéphane Caouette qui devait collecter l’argent que lui devaient certaines personnes. «Et il autorisait le recours à la violence pour obtenir son dû», a confié la procureure aux poursuites criminelles et pénales.
Tommy Michel possédait déjà des antécédents judiciaires ayant notamment purgé, en 2009, une peine de trois ans d’emprisonnement.
En raison de son rôle et de ses antécédents, Me Dufour a réclamé et obtenu du juge Trudel que Tommy Michel purge, au moins, la moitié de sa peine avant d’être admissible à une libération conditionnelle.
En défense, Me Jean-Philippe Anctil a soutenu qu’il s’agissait d’une peine raisonnable. «Cette une peine importante qui tient compte de son rôle dans l’organisation, de ses antécédents, a-t-il dit. Et on tient compte aussi que mon client ne contestera pas la confiscation de comptes bancaires et de deux voitures BMW et Mercedes.»
En entérinant une peine qu’il a qualifiée de raisonnable, le magistrat n’a pas caché son étonnement devant la gravité des crimes et le rôle joué par l’accusé. «Vous me paraissez assez jeune. Quel âge avez-vous?», lui a-t-il demandé. «Vingt-six ans», a répondu Tommy Michel.
«J’ose espérer qu’il y a un espoir de réhabilitation. Il y a autre chose à faire dans la vie que d’aller en prison», a exprimé le juge Trudel.
«J’ose espérer moi aussi», a souligné le jeune homme.
Le Tribunal a ordonné le prélèvement d’un échantillon d’ADN en plus d’imposer au condamné une interdiction à vie de posséder des armes.
Sébastien Caouette
Juste avant l’imposition de la peine à Tommy Michel, un de ses hommes importants, Sébastien Caouette, de Victoriaville, a été condamné à une peine globale de cinq ans et demi de pénitencier.
Mais en enlevant les 18 mois de détention provisoire, l’homme de 30 ans doit purger un total de 48 mois (4 ans) d’emprisonnement.
Il a reconnu sa culpabilité à des accusations de trafic de cannabis, de méthamphétamine, trafic au profit, en association ou sous la direction d’une organisation criminelle, et de complot en vue de trafic.
Il a plaidé également coupable à l’accusation de possession d’une arme prohibée, à savoir un revolver de calibre .32 que les policiers ont saisi lors d’une perquisition le 13 mars 2014.
L’opération policière avait aussi permis de retrouver au domicile de Caouette des milliers de comprimés de méthamphétamine, une certaine quantité de cocaïne et du cannabis.
«Sébastien Caouette n’avait pas d’antécédents. Mais il avait une grande implication, il a joué un rôle important dans l’organisation», a fait valoir la procureure de la poursuite.
«Tommy Michel dirigeait le réseau de distribution de stupéfiants qui s’approvisionnait dans la région de Montréal, a rappelé Me Dufour. Sébastien Caouette s’y rendait chercher la cocaïne et les méthamphétamines, ramenait la marchandise pour la préparer à la vente. Il a effectué plusieurs voyages à Montréal pour le compte de Tommy Michel. Il avait lui-même un réseau de revente. L’écoute électronique démontre une participation active de sa part.»
En défense, Me Jean-Philippe Anctil a confié que son client a rapidement reconnu sa culpabilité, qu’il était un actif pour la société. «Il a travaillé de façon régulière comme infirmier à l’hôpital. Il n’avait pas d’antécédents. La suggestion proposée tient compte de son implication, de sa situation dans la hiérarchie de l’organisation», a indiqué l’avocat.
Le magistrat a approuvé la suggestion des procureurs. «La peine est raisonnable. Mais il s’agit d’infractions graves. Votre rôle était très important, même essentiel. Et puis, il s’agissait de drogues dures», a souligné le juge Trudel en indiquant Sébastien Caouette devait purger au moins la moitié de sa peine avant d’être admissible à une libération conditionnelle.