Leurre informatique : un Victoriavillois condamné à la prison

Arrêté pour leurre informatique le 20 avril 2017, le Victoriavillois Francis Morin a pris le chemin du centre de détention, lundi, après avoir enregistré un plaidoyer de culpabilité.

Il a reconnu sa culpabilité à un seul chef d’accusation, celui d’avoir communiqué par un moyen de télécommunication avec une présumée adolescente de moins de 16 ans dans le but de faciliter la perpétration d’un crime.

Un arrêt des procédures a été décrété sur les autres chefs d’accusation auxquels il faisait face.

Le représentant du ministère public, Me Jean-Philippe Garneau

Les faits reprochés à l’individu sont survenus en novembre et décembre 2016. L’accusé est tombé dans le piège d’un policier affecté à la cybercriminalité.

Dans son énoncé des faits, le procureur aux poursuites criminelles et pénales, Me Jean-Philippe Garneau, a expliqué que Francis Morin a échangé, notamment par messages textes, avec le policier alors qu’il croyait plutôt avoir affaire à une jeune fille de 14 ans. Il a tenu des propos explicites à caractère sexuel.

Les policiers ont donc procédé à l’arrestation de l’homme en plus d’effectuer une perquisition à son domicile où certains éléments, dont deux cellulaires et deux boîtiers d’ordinateur, ont été saisis.

Me Garneau du ministère public et l’avocat de l’accusé, Me Guy Boisvert ont soumis une proposition commune au juge Rosaire Larouche de la Cour du Québec.

«Mon client n’a aucun antécédent. Il travaille comme cuisinier depuis plusieurs années. Outre cette infraction, il se comporte adéquatement en société. Ce n’est pas un individu qui présente une problématique particulière», a fait valoir Me Boisvert.

Me Guy Boisvert en défense

Le juge Larouche a condamné Francis Morin à un emprisonnement de huit mois. «Une peine qui n’est pas déraisonnable dans les circonstances», a-t-il souligné, tout en ne cachant pas son étonnement du fait qu’un père puisse commettre une telle infraction. «C’est un peu cynique comme situation, a commenté le magistrat. Vous seriez le premier à dénoncer si on s’en prenait à votre enfant. Vos gestes peuvent sous-tendre autre chose. J’ose espérer que vous vous êtes questionné et que vous apporterez des correctifs s’il y a lieu.»

En plus de la peine de détention, le condamné sera soumis à une période de probation de 24 mois, période au cours de laquelle il ne pourra accepter un emploi le plaçant en situation de confiance ou d’autorité sur une personne de moins de 16 ans.

Il lui est également interdit de contacter des personnes de moins de 16 ans et de se trouver sur les réseaux sociaux.

Francis Morin devra fournir un échantillon de substance corporelle à des fins d’analyse génétique et verra son nom inscrit à perpétuité au registre national des délinquants sexuels.