Les délais déraisonnables invoqués pour deux accusés?

Les avocats des deux individus, accusés d’avoir présumément fait boire à un ami, au début de novembre 2010, un produit hautement corrosif, entend évoquer l’arrêt Jordan et plaider un délai déraisonnable dans cette affaire.

Deux individus, Nicolas Roux, 31 ans, de Princeville, et David Lévesque-Bergeron, 28 ans, de Victoriaville, font face à deux chefs d’accusation de négligence criminelle causant des lésions et d’avoir fait en sorte qu’un poison, une substance destructrice ou une substance délétère soit prise dans l’intention d’affliger ou de tourmenter la personne.

Vendredi, au palais de justice de Victoriaville, Me Jean-Riel Naud, qui représente Nicolas Roux, a fixé l’enquête préliminaire au 27 juin, une audience qui pourrait durer une demi-journée.

Au moment opportun, il compte bien faire valoir le délai déraisonnable.

L’avocat de David Lévesque-Bergeron, Me Denis Lavigne, entend prendre position le 31 mars pour fixer une enquête préliminaire.

Devant la Cour, vendredi, il a rappelé qu’il comptait bien plaider éventuellement la question du délai déraisonnable.

En novembre dernier, Me Lavigne se disait révolté de la situation, notant que la police a soumis son rapport en 2011, mais que le ministère public n’a déposé des accusations que le 15 février 2016.

De plus, Me Lavigne soutient que son client aurait, non seulement prévenu la victime de ne pas ingurgiter  le produit, mais il aurait aussi mentionné au coaccusé de ne pas laisser quelqu’un prendre ce liquide.

Dans cette histoire, les deux accusés, employés de l’entreprise Olymel de Princeville au moment des faits, se seraient emparés, sur leur lieu de travail, d’un produit appelé Foamalk, un nettoyant très corrosif.

Les faits reprochés aux accusés seraient survenus, au début de novembre 2010, lors d’une soirée au domicile princevillois de Nicolas Roux.

Le poison aurait été versé dans une bouteille de Gatorade. Une première personne aurait refusé d’en boire. Puis, on aurait incité la victime, un homme, à en boire. Le liquide aurait brûlé son œsophage, des brûlures ayant nécessité plusieurs interventions chirurgicales importantes et une reconstruction de l’œsophage.