Les avocats de défense font la grève

Les membres de l’Association québécoise des avocats et avocates de défense, qui acceptent des mandats d’aide juridique, exercent aujourd’hui (lundi) une journée de grève afin de faire pression sur le gouvernement.

Au palais de justice de Victoriaville, Me Guy Boisvert faisait office de ligne de piquetage et retournait la majorité des personnes qui devaient se présenter devant le tribunal.

Les avocats considèrent nettement insuffisant le montant de 415 $ qui leur est consenti pour un mandat d’aide juridique. « C’est un montant de 415 $ pour le dossier au complet, du début à la fin, incluant, par exemple, les requêtes en vertu de la Charte, les nombreux reports et le prononcé de la peine. On ne calcule pas à l’heure sinon on ne le refait plus », a précisé Me Boisvert.

En salle d’audience, lundi matin, l’avocat Me Jean-Philippe Anctil s’est adressé au juge Matthieu Poliquin de la Cour du Québec pour expliquer la situation. Il a fait savoir que les associations représentants les avocats se déclarent somme toute satisfaites des recommandations énoncées dans le rapport final du groupe de travail indépendant sur la réforme de la structure tarifaire de l’aide juridique rendu public le 6 juin. « Nous souhaitons, à présent, obtenir des engagements clairs du gouvernement quant à la mise en œuvre de ces recommandations. Nous sommes conscients, a-t-il exprimé, des inconvénients que la situation actuelle provoque. Mais les avocats et avocates de la pratique privée ne peuvent plus accepter des mandats qui les forcent à travailler pour moins que le salaire minimum. »

Voilà pourquoi les avocats ont voté, a-t-il dit, pour la mise en place de moyens de pression qui débutent avec cette journée de grève générale qui s’étend à travers le Québec.

Pour le moment, aucune autre journée de grève n’est prévue. « Mais nous verrons au fur et à mesure selon les réponses du gouvernement », a indiqué Me Boisvert.

Par cette journée de manifestation, les avocats visent à créer « un impact réel » sur le système. « Ça fera parler et réagir. Cela a déjà des conséquences », a signalé Me Guy Boisvert.

À l’exception des personnes détenues et des accusés défendus par les avocats permanents de l’aide juridique, les avocats ont demandé à ce que tous les autres dossiers soient reportés.

L’Association québécoise des avocats et avocates de défense regroupe environ un millier de membres.

Récemment, ce sont les permanents de l’aide juridique qui ont débrayé afin d’obtenir la parité avec les procureurs aux poursuites criminelles et pénales.