Le maître d’événement témoin d’actes sexuels

Le maître d’événement du Complexe Sacré-Cœur de Victoriaville, Francis Caron, en fonction lors de la fameuse soirée du 24 octobre 2014, a raconté, jeudi matin, avoir été témoin de gestes sexuels ce soir-là.

Sixième témoin appelé par le ministère public, Francis Caron témoignait ainsi au procès de Pierre-François Blondeau, Jean-Christophe Martin et Dominic Vézina qui font tous face à quatre chefs d’accusation : agression sexuelle avec lésions sur une adolescente de moins de 16 ans, agression sexuelle avec la participation d’une autre personne, contacts sexuels et incitation à de tels contacts.

Francis Caron gérait les quelques membres de son personnel et apportait une simple assistance technique au promoteur de la soirée qui arrivait avec toute son équipe, ses agents de sécurité, ses animateurs (DJ).

Entre 20 h et  23 h, le maître d’événement a raconté avoir eu beaucoup de pain sur la planche, les agents de sécurité ne demeurant pas à leur position,  des participants étaient malades, nécessitant l’intervention des paramédics et de la police.

La soirée regroupait, selon lui, entre 400 et 450 personnes. Une accalmie, a-t-il dit, a été observée vers 1 h.

Mais peu après, vers 1 h 15 ou 1 h 30, la cuisinière Sylvie Forand l’informe de la présence de trois garçons et d’une fille dans la cuisinette.

Plus tôt, vers 21 h, Francis Caron avait permis à Pierre-François Blondeau et Dominic Vézina d’utiliser la cuisinette et le divan comme coin de repos «Je leur ai dit, si c’est pour vous deux, pas de problème. Je veux qu’il ne se passe rien ici», a-t-il indiqué.

Mme Forand l’invite donc à aller vérifier dans la cuisinette. «Elle m’a fait savoir qu’il se passait quelque chose de pas correct.»

En entrant dans la cuisinette, la lumière de la salle lui permettant de bien voir, a-t-il dit, Francis Caron identifie, sur le divan, Pierre-François Blondeau, à gauche, et Dominic Vézina, à droite. «Ils regardaient la scène. Une fille nue faisait une fellation à Jean-Christophe Martin qui était debout», a-t-il raconté.

Le maître d’événement a vivement réagi. «Je leur ai fait savoir que ce n’était pas la place. Je leur ai dit : sortez de là. Ils m’ont répondu que c’était correct», a fait savoir M. Caron.

Le maître d’événement est retourné pour une vérification de deux à cinq minutes plus tard. «C’était la même position pour tout le monde. Mais j’ai entendu, cette fois, Jean-Christophe Martin dire à deux reprises : «J’ai juste envie de la f…» pendant qu’il lui prenait la tête et suivait le mouvement de la fellation», a-t-il relaté, tout en précisant, en contre-interrogatoire qu’il n’a perçu aucune menace, mettant les paroles prononcées sur le coup de l’excitation.

Sur un ton sec, il les a invités à «sacrer leur camp» et a allumé la lumière. «Ils m’ont dit qu’ils s’en allaient. J’ai éteint», a confié M. Caron qui, deux minutes plus tard, s’est rendu une troisième fois pour vérifier.

«Cette fois, dans le noir, Dominic Vézina et la jeune femme, nue, cherchaient les vêtements. Pour les aider, j’ai rallumé la lumière. La fille semblait gênée et quelque peu chambranlante», a-t-il noté.

Une vingtaine de minutes plus tard, le maître d’événement a dirigé Pierre-François Blondeau vers la cuisinette pour lui montrer l’état des lieux, plancher collant en raison de l’alcool, table abîmée et un cadre avec le visage du Christ au sol. «Ils voulaient peut-être ne pas faire ça devant Jésus», a exprimé Francis Caron.

Interrogé sur la jeune fille, le maître d’événement estime qu’elle semblait âgée de plus de 15 ans en raison de son maquillage et de la grosseur de ses seins.

Francis Caron dit avoir appris dans les journaux le nom des trois hommes.

Il a aussi expliqué qu’il a été convenu, avec le directeur général du Complexe Sacré-Cœur, Michael Vincent, de terminer la soirée vers 2 h, une heure plus tôt que prévu. «En raison de toutes les accumulations et de ce que j’ai découvert vers la fin», a-t-il souligné.