La victime présumée témoigne au procès de Normand Plante
VICTORIAVILLE. Le deuxième procès de l’ex-professeur de karaté Normand Plante a pris son envol, lundi matin, au palais de justice de Victoriaville avec le témoignage de la présumée victime, une adolescente âgée de 14 ans au moment des faits présumés qui se seraient produits en 2009 et en 2010.
La victime présumée, qu’on ne peut évidemment identifier, a notamment relaté plusieurs épisodes de baisers, d’attouchements survenus au chalet de l’accusé lors d’un camp de karaté, mais aussi à l’école Saint-Édouard de Plessisville, à l’école Sainte-Marie de Princeville et à la salle communautaire Pierre-Prince.
La jeune femme a aussi fait état de deux relations sexuelles complètes, l’une au chalet de l’accusé, et la seconde au moment où elle devait passer son test pour une ceinture de couleur en karaté.
Elle a aussi fait mention d’un seul épisode de fellation. Incapable d’en déterminer la durée, la jeune femme a parlé «d’un bref moment». En entrant dans le vestiaire des filles de l’école Sainte-Marie, cette fois-là, l’accusé lui aurait lancé : «Envoye, go, on a cinq minutes!»
La présumée victime fait face à un long contre-interrogatoire de la part de l’avocat de Normand Plante, Me Simon Ricard.
Il a amorcé son travail en matinée pour le poursuivre tout l’après-midi sans le terminer.
À un moment, la jeune femme, qui témoigne calmement, tout en douceur, a indiqué qu’elle éprouvait une certaine peur vis-à-vis la réaction de l’accusé, ce qui explique pourquoi, a-t-elle confié, elle n’a jamais résisté à l’individu qui n’aurait jamais fait preuve de violence physique.
Me Ricard a cherché les contradictions dans les propos du témoin avec ses déclarations antérieures à la police et à l’enquête préliminaire, multipliant les questions amenant la jeune femme à affirmer n’avoir aucun souvenir concernant différents détails.
Questionnée sur les derniers gestes à caractère sexuel dont elle aurait été victime, la jeune femme les situe vers la fin de l’automne 2010.
Ayant entrepris une relation amoureuse avec un garçon, elle aurait alors écrit une lettre à l’accusé pour que cesse la situation. «Je ne me souviens pas comment je lui ai remis la lettre, mais il m’en a parlé par la suite. C’était gros pour moi, a-t-elle souligné. Je craignais sa réaction et les répercussions que cela pouvait avoir sur moi.»
Même après la lettre, Normand Plante aurait de nouveau tenté, à quelques reprises de l’embrasser.
Vers 16 h 45, l’audience a été ajournée à mardi matin. Me Ricard poursuivra alors le contre-interrogatoire de la présumée victime avant que le ministère public, représenté par Me Ann Marie Prince, ne fasse entendre son deuxième et possiblement dernier témoin.