La prison pour avoir accédé à de la pornographie juvénile

VICTORIAVILLE. Le Victoriavillois Serge Boisvert, 72 ans, a été condamné, vendredi après-midi, à une peine de 14 jours de prison à purger de façon discontinue, les week-ends dès le 16 mai, pour avoir accédé à du matériel de pornographie juvénile, une infraction qui remonte au mois de mars 2011,

Son avocat Me Denis Lavigne a expliqué au juge Bruno Langelier que son client, au moment où il éprouvait une période de carence sexuelle avec sa conjointe, a consommé de la pornographie adulte. «Mais il admet avoir visionné par curiosité certains liens, certains échantillons gratuits sans jamais payer et sans jamais y retourner. Il en éprouve des regrets, de la honte et ne possède pas d’antécédent judiciaire», a plaidé Me Lavigne.

Ce dernier a aussi fait valoir un rapport sexologique révélant que son client ne présente pas un caractère de pédophile.

L’accusé a indiqué au juge qu’il avait consulté un psychologue après avoir reçu la visite des policiers. Il dit avoir trouvé les procédures «assez pénibles à vivre».

En entérinant la suggestion de peine proposée par les procureurs de la défense et de la poursuite, le juge Langelier a rappelé que ce genre d’accusation est généralement médiatisé. «On subit l’opprobre de la société qui réprouve, avec raison, ces délits», a-t-il signalé.

Le magistrat a tenu à préciser que ceux qui accèdent à de la pornographie juvénile ne présentent pas tous des caractéristiques de pédophile. «Certains y accèdent par curiosité, mais ce comportement est complètement illégal et place le contrevenant dans une position délicate susceptible de créer de graves difficultés», a-t-il souligné.

Mais le juge n’a pas manqué de faire savoir que la pornographie juvénile, pour certains, constitue un mode de vie. «Certains se croient à l’abri derrière leur ordinateur, mais les policiers disposent de plus en plus de moyens. Des moyens malgré tout limités, et des moyens non suffisants pour contrer ce phénomène grandissant», a noté le président du Tribunal.

En imposant la peine, le magistrat a considéré les différents facteurs atténuants, à savoir l’accès limité à la pornographie juvénile, le fait qu’on ne retrouvait pas ce genre de matériel dans son ordinateur. «Vous avez compris que cette consultation était à proscrire. Aucune preuve ne révèle que vous représentez un danger pour la société. Il semble que ce soit, ici, un événement ponctuel», a indiqué le juge Langelier.

Ce dernier, outre la peine de détention discontinue, a condamné l’accusé à verser deux dons de 500 $ à l’organisme Répit Jeunesse de Victoriaville et au Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC).

Par ailleurs, comme l’exige la loi, Serge Boisvert verra son nom inscrit au registre des délinquants sexuels, et ce, pour une période de 10 ans.

Jean-Mathieu Côté : dossier reporté

Arrêté au début de juillet relativement à une affaire de pornographie juvénile et de leurre d’enfants, Jean-Mathieu Côté, 22 ans, de Victoriaville a vu son dossier reporté au 19 juin.

C’est que l’avocat de l’accusé, Me Jean-Philippe Anctil, attend toujours la communication de la preuve dans ce dossier.

«Le 22 janvier, j’ai reçu certains CD. Le 9 mars, on devait me remettre un complément de preuve, un rapport du service de la cybercriminalité de la police, ce qui n’a pas été fait», a fait valoir Me Anctil au juge Langelier.

Le procureur de la poursuite, Me Anthony Cotnoir, a expliqué avoir demandé le rapport en question. «Mais l’escouade est débordée. C’est plus long que prévu. Il s’agit d’un délai que l’on supporte», a-t-il dit.

Dans le rapport attendu se trouvent les éléments compris dans le disque dur de l’ordinateur saisi. «Je n’ai aucune idée, pour le moment, ce qui a été saisi», a soutenu l’avocat de l’accusé.

Le juge Langelier, soulignant la bonne collaboration de la poursuite, a accepté de reporter le dossier au 19 juin pour compléter, si possible, la communication de la preuve, un délai imputable, a-t-il précisé, au ministère public.