La défense termine sa preuve

La fin de l’interrogatoire du cinquième et dernier témoin en défense a mis un terme, à 14 h 45 lundi, à la preuve des procureurs représentant les accusés Pierre-François Blondeau, Jean-Christophe Martin et Dominic Vézina qui font face chacun à quatre chefs d’accusation en lien avec une présumée affaire d’agression sexuelle sur une adolescente de 15 ans qui serait survenue en octobre 2014 dans le contexte d’une soirée «rave» au Complexe Sacré-Cœur de Victoriaville.

Après l’audition, en matinée, d’un copropriétaire de Québec Pass, Marc-André Campagna, l’audience s’est achevée en après-midi avec la fin du témoignage de sa copine de l’époque, Catherine Genest-Boivin.

À la reprise du procès, après le dîner, le témoin, questionné par Me Maxime Roy, l’avocat de Jean-Christophe Martin, a fait savoir qu’elle ne connaissait pas M. Martin avant de rencontrer Marc-André Campagna

«Le fait qu’il soit ami de mon conjoint de l’époque ne m’aurait pas empêché d’intervenir auprès de M. Martin, rien ne m’aurait empêché d’intervenir», a fait savoir la jeune femme si elle avait constaté des gestes déplacés.

«Comme femme, en voyant ce qui s’est passé dans la chambre et dans la salle de bain (de l’Auberge Hélène), en aucun moment vous n’avez senti le besoin d’intervenir?», lui a demandé Me Roy.

La jeune femme a répondu ne pas avoir senti ce besoin.

Contre-interrogée ensuite par le procureur du ministère public, Me Éric Thériault, Catherine Genest-Boivin a fait savoir qu’en trois ans, elle s’était rendue avec son conjoint chez Jean-Christophe Martin qu’elle a vu pour la dernière fois il y a deux mois et demi.
Elle a aussi affirmé n’avoir pas parlé avec lui de la présente affaire depuis 2014, ni avec les autres.

La jeune femme considère également Pierre-François Blondeau comme un ami qu’elle a connu grâce à son conjoint.

Quant à Dominic Vézina, c’était une nouvelle connaissance qu’elle n’a pas revue depuis octobre 2014.

Interrogée sur sa collaboration avec la police, Catherine Genest-Boivin a confié qu’en janvier 2015, elle ne voulait pas parler à l’enquêteur, qu’elle ne souhaitait pas faire une déclaration.

La jeune femme n’a pas souvenir qu’un autre enquêteur, le sergent Jackson, ait pu l’appeler et tenter le chantage émotif pour la convaincre de témoigner.

Questionnée sur ce qui s’est déroulé dans la chambre de l’auberge, elle affirme s’être endormie en entendant, durant environ 30 minutes, les cris constants, continus provenant de la plaignante dans la salle de bain.

En réponse à Me Thériault, la jeune femme dit avoir appris le nom de la plaignante en rencontrant, pour préparer le dossier, les avocats Me Yves Savard et Me Maxime Roy. «Mon copain aussi me l’aurait dit quand on en a reparlé au moment des arrestations», a-t-elle fait savoir.

Mme Genest-Boivin, à la question posée, a dit ne pas savoir si son conjoint de l’époque avait tenté de convaincre un associé de Québec Pass de ne pas témoigner.

Le procureur de la poursuite a aussi questionné la jeune femme qui, en matinée, a déclaré son étonnement en apprenant que la plaignante avait 15 ans, alors qu’elle croyait qu’elle en avait 18.

En réponse aux questions de Me Thériault, la jeune femme a reconnu ne l’avoir aperçue que quelques secondes dans la chambre de l’auberge, de même qu’au vestiaire à la fin de la soirée.

Le juge François Huot de la Cour supérieure du Québec, qui préside le procès, a donné congé au jury, mercredi, de sorte que les parties en profiteront pour débattre d’une question de droit. Ainsi, le procès reprendra jeudi matin.

Au total, donc, le procès aura permis l’audition de 21 témoins, 16 en poursuite et cinq du côté de la défense.