Joël Poliquin reconnu coupable de contacts sexuels
VICTORIAVILLE. Le juge Jacques Trudel de la Cour du Québec a fait connaître son jugement, mardi matin. Joël Poliquin, 45 ans, a été trouvé coupable de contacts sexuels par une personne en situation d’autorité ou de confiance pour des gestes commis en 1998 sur une étudiante alors qu’il enseignait la musique à l’École secondaire Monique-Proulx de Warwick.
En analysant les différents témoignages enregistrés lors du procès, le président du Tribunal a conclu qu’il n’a pas cru l’accusé.
Dès le départ, le juge Trudel a noté que Poliquin lui est apparu très nerveux. «Il a lui-même attiré l’attention du Tribunal avec ses mains tremblantes», a-t-il noté.
Le magistrat a souligné, notamment, que l’accusé, dans son témoignage a été «très volubile voire inutilement», en faisant état de détails parfois «peu pertinents» en parlant de l’aménagement des locaux, de la configuration des lieux pour tenter de démontrer, selon lui, que les locaux rendaient invraisemblables les contacts sexuels. «Mais la plaignante précise dans son témoignage que les faits sont survenus tôt le matin ou tard en fin de journée», a signalé le juge Trudel.
Le témoignage de Joël Poliquin, a-t-il observé, apparaissait vague, confus et contradictoire en plusieurs occasions. «L’accusé, plutôt que de répondre simplement par la négative ou l’affirmative, fournit des raisons justificatives. Il donne des réponses hésitantes, vagues, des réponses de nature justificative, mais il se contredit aussi», a fait remarquer le juge qui a conclu en une relation particulière entre l’enseignant et l’étudiant, mais aussi en une relation postsecondaire confirmant le caractère particulier de la relation.
«Cette relation postsecondaire constitue la prolongation, la continuité de celle que l’accusé a débutée et entretenue durant la dernière année d’études secondaires de la plaignante», a ajouté le magistrat.
Mais pourquoi, a questionné le juge, Joël Poliquin cherchait-il à nier une relation particulière avec l’étudiant, une relation qui aurait pu exclure tout contact sexuel? «Il cherche à nier, à esquiver la question, car cette relation précédait celle qui était illégale, immorale et sexuelle dans le cadre d’un rapport d’autorité et de confiance», a estimé le juge Trudel.
Témoignage de la plaignante
L’analyse du témoignage de la plaignante a amené le Tribunal à conclure qu’elle a fait preuve «d’une grande limpidité, d’une clarté, d’une précision, d’une cohérence et d’une crédibilité».
Âgée de 33 ans, la jeune femme, a rappelé le juge, avait refusé de porter plainte puisqu’elle ne se considérait aucunement comme une victime. «Elle était pleinement consciente et volontaire dans la relation et n’en éprouve aucun dommage ni préjudice», a indiqué le juge Jacques Trudel, précisant que le plaignante, dans son témoignage, a expliqué avoir décidé de dénoncer l’accusé en apprenant, dans les médias, le mensonge de Poliquin qui, dans un autre procès, niait n’avoir jamais eu une relation avec une étudiante.
C’était faux pour la plaignante puisqu’il entretenait des rapports avec elle.
«La plaignante a témoigné de façon spontanée, avec calme, sans hargne ni esprit de vengeance. Rien ne me permet de douter de la simplicité et de la véracité de son témoigne. Je vous déclare donc coupable», a dit le juge Trudel à Joël Poliquin.
Les parties ont convenu de se retrouver le 14 mai pour les représentations sur la peine.
Joël Poliquin, qui habite Drummondville, est, par ailleurs, en attente d’un autre procès le 28 octobre pour une affaire de harcèlement criminel envers une femme et de supposition de personne.
Poliquin, en décembre 2013, avait été aussi acquitté à la suite d’un premier procès pour une autre histoire à caractère sexuel.