Il tombe amoureux de la fille de sa conjointe

Au palais de justice de Victoriaville, un jeune homme de 24 ans d’origine colombienne, ayant développé une relation amoureuse avec une adolescente de 15 ans, la fille de sa conjointe, a été condamné, mardi matin, à la peine minimale de 90 jours de détention à purger de façon discontinue.

Le juge Bruno Langelier de la Cour du Québec a donc entériné la suggestion proposée par Me Ann Marie Prince de la poursuite et Me Guy Boisvert, le procureur du jeune homme. Le magistrat a aussi accepté qu’il puisse purger sa peine les fins de semaine à compter du samedi 5 août.

La procureure aux poursuites criminelles et pénales, Me Ann Marie Prince, a rappelé, en exposant les faits, que l’accusé, au moment des faits, avait 23 ans et la jeune fille, 15 ans.

«Ils sont tombés amoureux. Ils ont eu deux ou trois relations complètes. La jeune fille était consentante et ne voulait pas porter plainte, ni témoigner contre lui», a-t-elle souligné, précisant que c’est la mère qui a alerté les autorités.

«La mère a douté, a confronté l’accusé, mais c’est sa fille qui, finalement, lui a avoué qu’il s’était passé quelque chose», a indiqué la représentante du ministère public.
En présentant la suggestion commune, à savoir la peine minimale prévue par le Code criminel, Me Prince a fait valoir que, même si la peine pouvait apparaître quelque peu clémente, elle tenait compte de l’écart d’âge entre l’accusé et la jeune fille, du plaidoyer de culpabilité, mais aussi du fait que l’adolescente ne souhaitait pas porter plainte dans cette affaire.

En défense, Me Guy Boisvert a aussi fait part de la différence d’âge. «La différence d’âge est plus importante entre mon client et la mère (qui était alors sa conjointe) qu’avec l’adolescente», a-t-il confié, tout en notant que le jeune homme était conscient de cette relation inappropriée. «Il est conscient qu’elle devait être dénoncée. Il reconnaît sa responsabilité criminelle qui peut relever d’un manque de maturité psychologique», a expliqué l’avocat, ajoutant que son client ne présentait aucun risque de récidive, qu’il accepte d’approfondir sa dynamique avec un suivi.

«Un actif pour la société»

Devant les faits exposés, le juge Bruno Langelier a bien compris qu’il s’agissait d’une «situation très particulière». «C’est contextuel, c’est une relation amoureuse qui s’est développée. Une situation malheureuse qui, techniquement, vous empêchait d’entretenir une relation avec l’adolescente», a signalé le magistrat.

Bien loin de lui l’idée que le jeune homme puisse représenter un danger, le président du Tribunal a souligné le rapport présentenciel positif. «Je suis d’avis que votre situation permet de s’en tenir au minimum. Vous êtes un travaillant, un actif pour la société canadienne. Vous vous êtes bien intégré, par vos comportements, à la société québécoise. Vous n’avez aucun antécédent. Vous êtes un individu très vaillant (avec deux emplois) et vous acheminez de l’argent à des membres de votre famille en Colombie», a souligné le juge Langelier.

Le Tribunal, en plus de la peine de détention, a soumis le jeune homme à une probation de trois ans, à un prélèvement d’ADN. Il verra aussi son nom inscrit au registre des délinquants sexuels pour une durée de 10 ans.