Falsification d’un document : sursis révoqué et peine de prison pour un individu

VICTORIAVILLE. Robert Rafuse, un homme de 52 ans, malade et aux prises avec l’alcoolisme, a vu sa peine d’emprisonnement avec sursis être révoquée en plus de se voir condamner, vendredi, à purger quatre autres mois de détention.

La poursuite représentée par Me Maxime Laroche réclamait une peine de six mois d’emprisonnement tandis qu’en défense, Me Matthieu Poliquin a soutenu qu’une sentence de deux mois avait de quoi satisfaire aux intérêts de la justice.

L’individu a modifié des conditions à son ordonnance de sursis. «C’est la première fois que je vois une telle chose», a commenté le juge Bruno Langelier de la Cour du Québec.

Avant de décider de la sanction à imposer, le magistrat a permis au quinquagénaire de s’exprimer, s’il le souhaitait.

L’homme a raconté sa vie de misère, ses 22 foyers nourriciers et 8 orphelinats fréquentés, sa dépendance à l’alcool. «On ne choisit pas de boire, c’est une maladie, une obsession, une attirance tellement forte, a-t-il confié. Je veux régler mon problème. J’ai 52 ans, je suis malade et je veux partir en paix.»

L’accusé a dit vouloir s’en sortir. «J’ai vécu l’enfer, les bas-fonds de l’alcool. Je ne souhaite cela à personne. J’ai besoin d’aide, besoin d’une thérapie», a-t-il souligné, indiquant aussi qu’il s’était amélioré avec le temps, qu’il n’avait pas commis de vol qualifié depuis longtemps et qu’il n’avait pas fait preuve de violence depuis deux ans.

Le juge Langelier a dit croire aux propos sincères de l’homme. «Vous semblez avoir un grand respect pour la justice, je vous en remercie. Il n’est pas facile d’imposer une peine. Nous sommes démunis face au calvaire que vous vivez, et peu importe la peine, elle ne peut répondre à vos besoins», a exprimé le président du Tribunal.

«La suggestion de la poursuite (peine de six mois) est loin d’être déraisonnable, a poursuivi le juge. Mais je comprends aussi les propos de votre avocat qui a plaidé avec éloquence. L’une ou l’autre des peines n’est aucunement la solution. Mais les tribunaux supérieurs m’enseignent que nous devons penser à une certaine dissuasion.»

Le magistrat n’a pas caché non plus certaines craintes à l’effet que l’accusé puisse, s’il se trouvait dans un état d’ivresse avancée, être impliqué dans un crime grave. «Vous pouvez représenter un certain risque», a fait savoir le juge Langelier.

Le juge lui a alors imposé une peine de quatre mois d’emprisonnement tout en recommandant que l’homme puisse bénéficier de services thérapeutiques pour répondre à ses besoins.