Deux mois et demi de prison pour un incendie criminel

Au palais de justice de Victoriaville, le juge Simon Ricard a confirmé,  mardi matin, ce qu’il avait laissé entendre le 2 mars, qu’il entérinait la suggestion commune des parties en condamnant Yannick Grondin à 75 jours de prison pour un incendie qu’il a allumé dans son appartement de Princeville un matin de juin 2016.

«La suggestion qui m’est faite, elle est raisonnable et je vais la suivre», a indiqué, d’emblée, le juge Ricard, avant de rappeler brièvement les faits qui lui avaient été exposés au début mars lorsque l’homme de 41 ans a reconnu sa culpabilité à l’accusation portée contre lui.

Vers 8 h 30, le 19 juin 2016, la centrale d’urgence 9-1-1 a reçu un appel au sujet d’un incendie (on y voyait feu et fumée) et d’un homme couché en agitant les bras sur un balcon d’un immeuble de cinq logements de la rue Saint-Jacques Est.

Les policiers s’étaient portés au secours de l’homme alors fortement intoxiqué. Il avait été conduit rapidement à l’hôpital. Les pompiers, eux, avaient défoncé la porte du logement pour y découvrir trois foyers d’incendie. Le feu avait été rapidement maîtrisé et les dommages, limités au logement, ont été évalués à 2000 $.

Le magistrat, dans sa décision, a tenu compte du rapport présentenciel. «Monsieur possède quelques antécédents, mais pas en semblable matière. Il n’est toutefois pas ou à peu près pas criminalisé», a-t-il noté.

Si le rapport montre que l’homme a éprouvé des problèmes de toxicomanie, en revanche, il fait état des nombreux suivis et traitements thérapeutiques entrepris et/ou complétés. «Monsieur est en voie de régler ses problèmes très importants de consommation. Il faut preuve d’une très sérieuse prise en charge. C’est tout en son honneur. Sa motivation fait en sorte qu’on estime que le risque de récidive est relativement faible», a fait valoir le juge Ricard.

Dans les circonstances, vu la voie de la réhabilitation bien entreprise, le président du Tribunal a conclu en la pertinence d’entériner la suggestion commune. «Il y a aussi l’absence de lésions. Personne, heureusement, n’a été blessé. Un tel crime est toujours risqué pour les gens autour, même pour les pompiers habitués à ces interventions. Et puis, il y a le contexte, un appel de détresse de Monsieur», a souligné le magistrat.

En plus de la peine d’emprisonnement, le juge a imposé une période de probation de 12 mois avec suivi.

Yannick Grondin devra suivre toutes les directives de son agent de probation, poursuivre ses suivis médicaux et prendre la médication prescrite.

Il lui est également interdit de consommer de l’alcool et de posséder des armes durant la période de probation.