Début du procès des trois accusés

Après un certain retard en raison du verglas et de questions juridiques à évaluer, le procès devant jury de Pierre-François Blondeau, Dominic Vézina et Jean-Christophe Martin a pu prendre son envol vers 11 h 20, lundi, avec les directives préliminaires du juge François Huot de la Cour supérieure du Québec. Mais le premier témoin ne se fera entendre qu’en après-midi.

Les faits pour lesquels les trois accusés de la région de Québec se retrouvent devant la justice se seraient produits le 25 octobre 2014 à Victoriaville à l’occasion d’une soirée pour adolescents tenue au Complexe Sacré-Cœur.

Les trois individus font tous face à quatre chefs d’accusation pour des infractions qui auraient été commises envers une adolescente âgée de moins de 16 ans.

Les chefs d’accusations ont été repris, lundi matin, à savoir agression sexuelle causant des lésions, agression sexuelle avec la participation d’une autre personne, contacts sexuels et incitation à des contacts de nature sexuelle.

Dans ses directives, le juge Huot a rappelé son rôle de s’assurer de la légalité de la preuve alors que les jurés, six hommes et six femmes, ont pour mission d’apprécier la preuve, de se baser uniquement sur celle-ci et sur les directives du magistrat.

«Votre rôle, a souligné le président du Tribunal, consiste à décider des faits de la cause en vous basant seulement sur la preuve composée des témoignages, des pièces produites et des admissions.»

Le juge Huot a expliqué au jury les notions de preuves directes et indirectes (circonstancielles). «Servez-vous de votre gros bon sens. Examinez la preuve avec un esprit ouvert, sans préjugé, sans crainte, ni sympathie, et ne tenez pas compte de l’intérêt public», a-t-il souligné.

Le magistrat a rappelé qu’en droit criminel, le fardeau incombe à la poursuite de prouver la culpabilité des accusés hors de tout doute raisonnable. «Tout accusé est présumé innocent. Il n’est pas tenu de prouver son innocence. Il n’est pas obligé de témoigner ou de présenter une preuve. Il revient au ministère public de prouver la culpabilité des accusés hors de tout doute raisonnable, un doute qui repose sur la raison et le bon sens, et non sur une certitude absolue», a expliqué le juge, invitant les 12 membres du jury à compter sur leur mémoire, leur bon sens pour décider de l’affaire, à observer aussi le comportement des témoins.

«Seules votre mémoire et votre compréhension de la preuve comptent», a précisé le juge, signalant que leur décision devait se baser sur les preuves pertinentes et légalement admissibles.

Le jury devra en arriver à un verdict unanime sur chacun des chefs d’accusation pour chaque accusé.

Soixante minutes après le début des directives, le juge François Huot a libéré le jury pour le dîner. Le premier témoin du procès devrait se faire entendre à compter de 14 h 30.

Ce procès, rappelons-le, pourrait durer de trois à quatre semaines. Le ministère public doit faire entendre une quinzaine de témoins.