Condamné pour des incendies criminels

À l’origine de deux incendies et d’une introduction par effraction durant la même nuit, le 1er avril 2016, à Plessisville,  un résident de l’endroit, Pascal Champagne, qui avait déjà reconnu sa culpabilité, a reçu sa peine en fin de journée, vendredi, une peine d’emprisonnement.

Le juge Bruno Langelier de la Cour du Québec l’a condamné à 15 mois de prison, entérinant ainsi une suggestion commune présentée par le ministère public et la défense.

La procureure aux poursuites criminelles et pénales, Me Ann Marie Prince, a d’abord, en début d’audience, exposé les faits, rappelant d’abord que les policiers avaient été appelés pour un incendie mineur dans un corridor de l’édifice abritant le bar Versejoie. Un début d’incendie n’ayant causé qu’entre 50 $ et 100 $ de dommages.

Un peu plus tard, cette même nuit, Pascal Champagne, en allumant un mouchoir, a mis le feu au kiosque de vente de Jardinerie Fortier. «Le bâtiment était considéré comme une perte totale, des pertes de 250 000 $. Pour reconstruire, l’assureur a déboursé 210 000 $. Mais le propriétaire dû lui-même payé 40 000 $», a précisé Me Prince.

Au cours de la même nuit, le Plessisvillois a fait irruption dans le centre commercial Les Galeries de l’Érable.

L’enquête policière, par la rencontre de témoins et l’analyse des bandes vidéo de caméras de surveillance, a mené au suspect Pascal Champagne. «À la deuxième rencontre, il a admis les incendies», a indiqué la représentante de la poursuite.

Me Prince a fait savoir que l’individu avait beaucoup consommé dans les heures précédant les événements. «La drogue et l’alcool ont amené le passage à l’acte», a-t-elle fait remarquer.

La procureure du ministère public a aussi évoqué le rapport présentenciel, un rapport mitigé, selon elle. «Mais il fait état toutefois de certains efforts  de Monsieur qui présente une situation particulière avec des problèmes de consommation. On ne peut, cependant, passer sous silence l’ampleur des dommages causés au bâtiment de Jardinerie Fortier», a-t-elle souligné.

Au départ, a-t-elle reconnu, Me Prince songeait à réclamer une peine de 18 mois d’emprisonnement. «Mais en considérant les plaidoyers de culpabilité et un début de cheminement, nous proposons 15 mois avec une probation de trois ans assortie d’un suivi de 18 mois nécessaire pour sa réhabilitation», a-t-elle fait savoir.

L’avocat de Pascal Champagne, Me Guy Boisvert, s’est dit optimiste quant à l’avenir de son client. «Son problème éthylique remonte à quelques années. Le suivi probatoire sera, je crois, la clé du succès pour s’assurer qu’il maintienne sa sobriété», a-t-il confié.

Des regrets

Avant l’imposition de la peine, le président du Tribunal a laissé la chance de s’exprimer au jeune homme de 25 ans. «Je regrette sincèrement. Je veux payer ma dette à la société, je veux m’en sortir», a-t-il dit, reconnaissant être un alcoolique chronique et souhaitant retourner en thérapie «pour mieux comprendre».

«Vous êtes jeunes, vous devez vous trouver des sources de motivation pour vous épanouir dans la vie, a indiqué le juge Langelier. La peine m’apparaît raisonnable compte tenu du rapport et de vos fragilités. C’est vous qui devrez négocier avec la vie.»

En plus de la peine de 15 mois de détention, le magistrat a imposé à Pascal Champagne une probation de trois ans avec un suivi de 18 mois et une interdiction de consommer alcool et drogues et de se trouver aux établissements de la Jardinerie Fortier.